#40jours #11 | longtemps je me suis perdue

Longtemps je me suis perdue dans les villes et j’ai éprouvé l’angoisse profonde de la perte de tous repères. Quand on sait qui on est, l’espace et le moi s’accommodent. On sait où aller. Je promène mon identité incertaine à travers les villes. Je tiens les plans à l’envers. Je ne sais pas calculer une échelle. J’hésite sur la direction Continuer la lecture#40jours #11 | longtemps je me suis perdue

#40jours #12 | urba dolorosa

J’erre dans la ville – je viens d’apprendre une mauvaise nouvelle. J’erre dans la ville, je viens d’apprendre une mauvaise nouvelle. J’erre dans la ville, je viens d’apprendre une. J’erre dans la ville, je viens d’apprendre. J’erre dans la ville, je viens –. J’erre dans la ville, je viens. J’erre dans la ville,  – Je. Les épaules frôlent les murs, Continuer la lecture#40jours #12 | urba dolorosa

#40jours #08 | terminus Attendre

Boire un café, manger un sandwich, lever la tête, regarder les gens passer, entendre une musique lancinante obsédante, lire le journal, se pencher regarder l’homme et la femme d’à côté, dans la vitrine voir tous les sandwichs alignés, sentir les odeurs, les courants d’air, détailler la façon dont les gens sont habillés, les regarder s’essuyer la bouche leur sandwich avalé, Continuer la lecture#40jours #08 | terminus Attendre

#40jours #13 | Vert infini

Ce fut la révélation du lycée. Yvon Rolland, notre vieux professeur, nous avait déclaré péremptoire, lors d’un de ses cours d’art plastique au Lycée de Montgeron, le tronc de l’arbre tout le monde le dessine marron, mais il n’est pas marron, il est de toute autre couleur, en fonction de la saison, de la température, du type d’arbre, de l’heure Continuer la lecture#40jours #13 | Vert infini

#40jours #12 | l’expérience de l’arbre

Planté au sol, les racines en reflet avec ses branches, occupant ciel et terre, immobile et pratiquement invisible. On l’ignore presque, tellement on a l’habitude de le voir en bord de route. C’est son absence qu’on remarquerait, parce qu’il n’y n’aurait plus d’ombre, plus d’air. Enorme et pourtant invisible. Statique, mouvant, changeant. Fragile et solide à la fois. Qui plie Continuer la lecture#40jours #12 | l’expérience de l’arbre

#40jours #10 | sans être là

Ma valise à la main, mes pas sur les pavés et puis monter dans le car, mes inquiétudes, ai-je bien pris le bon, demander quand même au chauffeur, m’asseoir, être là sans être là, préférer être ailleurs, ne plus entendre cette femme qui me prend pour une autre, finalement un soulagement ce car, elle me suivait ou alors ai-je rêvé, Continuer la lecture#40jours #10 | sans être là

#40jours #11 | à la croisée des chemins

Cela commençait toujours par une odeur de pudding. Une incongruité qui amusait Randolph car, avec elle, il savait qu’il était en terrain connu – comme un mot de passe à donner, un sas à ouvrir, et vous avez le droit de passer de l’autre côté.  Il avait reconnu l’odeur ; il faisait donc partie des initiés.  On l’avait à nouveau invité Continuer la lecture#40jours #11 | à la croisée des chemins

#40jours #12 | effritements

La ville s’effrite. Trou gris dans le mur écru. Mise à nu du béton. Un trou en forme de pas. L’empreinte d’un pas dans le mur. Sous le pas, un autre trou en forme de fer à cheval ou de coquillage. Mur-fossile défait. Et autour encore d’autres trous, plus petits ceux-là. Comme des impacts de balles. La ville s’effrite. Là Continuer la lecture#40jours #12 | effritements

#40jours #11  | perdue perdue

Quand je ne dors pas chez moi ou plus précisément dans mon lit (car j’ai déjà fait cette expérience en dormant dans le canapé), il m’arrive au réveil d’être complètement perdue, à l’instant précis où encore immobile dans les limbes du sommeil, j’ouvre les yeux et que je ne reconnais pas ce qui est devant moi. Je ne sais pas Continuer la lecture#40jours #11  | perdue perdue

#40jours #12 | devenir carcasse

Au fond du jardin, surélevée par quatre parpaings, colonisée par le chèvrefeuille, vitres brisées et couverte de rouille, git Zastava. Au crépuscule on aperçoit ses sièges de skaï brun et son volant de cuir noir. Son levier de vitesse a disparu, comme ses rétros et ses phares. Zastava n’aurait jamais imaginé ce devenir carcasse, cet échouage après avoir parcouru, chaque Continuer la lecture#40jours #12 | devenir carcasse