#40jours #39 | si loin et si près à la fois.

Les lieux de l’enfance sont ceux qui m’ont construite, j’ai ensuite choisi les miens. Au fin fond d’une poussette ou d’un lit à barreaux, je reçois et perçois le monde, sensations imperceptibles, trop lointaines, seules les photos, permettent de me souvenir de leurs réalités. Trop petite et pourtant déjà mal aux oreilles, chaque soir et pendant des années, mal à Continuer la lecture#40jours #39 | si loin et si près à la fois.

#40jours #40 | Ça peut toujours servir

C’est l’inconvénient d’être seul dans la voiture : il y a de la place. Potentiellement trop de place. Alors tu ne tries pas, tu ne sélectionnes pas, tu emmènes tout, tu décides d’emmener tout ce dont tu penses avoir besoin : ça peut toujours servir. Des habits, évidemment. Des qui te tiendront chaud, des pour si il fait chaud, d’autres qui te Continuer la lecture#40jours #40 | Ça peut toujours servir

#40jours #36 | en Arles

Souvenirs d’un certain mercredi 18 août… 10 heures 38 – Pas de photo, me dit avec le sourire une femme en noire, cigarette à la main, devant le panonceau « interdit de fumer » à l’entrée du cimetière, mis en service en 1784. Une première poubelle ronde d’un mètre de haut, verte, trouée en sa partie supérieure par sept rangées de trente trous, dimension pièce Continuer la lecture#40jours #36 | en Arles

#40jours #35 | maison détruite

Basile, son enfance lui a été volée tout comme ses souvenirs le jour où la maison a été rasée. On ne lui a rien dit avant. On lui a dit après quand il était trop tard. Beaucoup plus tard, au détour d’une conversation. Il croit se souvenir qu’on lui a dit, « on a profité de l’occasion, de la proposition ». Si Continuer la lecture#40jours #35 | maison détruite

#40jours #21Bis | aller aux morts sans livre

Je vais au cimetière de la ville que je veux écrire. J’y vais en étranger, je n’y ai pas de morts. Matin d’été encore doux, j’attends l’ouverture. Quel visage aura le gardien ? Est-ce un visage connu, croisé ? Il y a des horaires, je dois donc attendre. On ne peut pas entrer, on ne peut pas sortir. C’est un Continuer la lecture#40jours #21Bis | aller aux morts sans livre

#40jours #29 | Terrazzo

Jamais elle n’aurait pensé voyager au travers des différentes combinaisons de fragments de pierre et de marbre colorés incorporés à du ciment blanc, gris ou teinté dans la masse comme elle le fait au détour d’un catalogue en ligne de terrazzo qu’elle imagine posé dans des appartements ultra-modernes, « Forêt » de ciment gris parsemé de pépites de marbre noir et blanc Continuer la lecture#40jours #29 | Terrazzo

#40jours #40 | table des matières

Comme nous sommes au vingt et unième siècle à l’ère des réseaux sociaux, d’internet, pas de capitale. Bien que le siècle devrait continuer à s’écouler selon les critères de mesures du temps encore en vigueur, la capitale physique de ce siècle devrait être celle qui est la plus riche et la plus puissante. Les applications de jeux débutent par la Continuer la lecture#40jours #40 | table des matières

#40jours #38 | no trespassing

Dans une paisible abbaye cistercienne du XIIe siècle, on ne s’attend pas à ce que la question de la clôture, de la propriété privée, soit susceptible de provoquer une onde terrible de violence. Pourtant, ce sont bien des menaces de mort qui sont proférées à l’encontre du visiteur qui prendra le risque de s’aventurer parmi les tomates et les courgettes Continuer la lecture#40jours #38 | no trespassing

#40jours #40 | quoi t’a conduite si fort ?

qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps, embarquée dans l’histoire avec un peu de retard ? dans quelle enfilade de rochers t’es-tu risquée et pour quelles raisons en ce moment où l’été 22 commençait, la canicule ruminant déjà sur les versants boisés ? quoi t’a retenue dans ce lieu-vallée où tu habites, dans ce trou qui n’est pas un trou puisque Continuer la lecture#40jours #40 | quoi t’a conduite si fort ?

#40jours #26 | en secret

La pluie rend la ville désertée. Une tristesse traîne sa musique derrière la fenêtre. La porte ne tintera pas aujourd’hui, c’est dimanche. Pas de repos pour le cordonnier qui s’ennuie. Assis sur son tabouret, il gratte une semelle pour en lisser le cuir. Un peu d’eau et un bout de verre, les gestes ancestraux ancrés dans les mains, il peut penser Continuer la lecture#40jours #26 | en secret