#40 Jours #16 | Hotel Moskva

Tu serais ici pour traduire en 2022 la matière des choses anciennes. Tu serais installé au bar de l’hôtel Moskva parce que de tous les lieux possibles – et ils sont rares dans la ville si souvent détruite – ce bar te semble offrir une permanence où se rassemblent ceux du temps du roi Pierre Ier, ceux de l’Occupation, ceux Continuer la lecture#40 Jours #16 | Hotel Moskva

#40 jours #11 | Heurtebise

À Sauveterre, s’il y a bien un endroit où j’aimerais me perdre, ce sont les thermes. La Chaîne Thermale du Soleil. Pas pour soulager mon arthrose naissante et assez précoce pour son âge, mais pour visiter. Laissez-moi simplement passer le petit pavillon de bois et errer dans les couloirs. Promis, je ne m’installerai pas en douce dans un transat pour Continuer la lecture#40 jours #11 | Heurtebise

#40jours #07 | Tombe

À Téhéran, ils passent, se cachent, transpirent, respirent d’épices en pots d’échappements, s’engouffrent dans les cavités depuis les aisselles poivrées, s’y perdent, retrouvent le noir profond des yeux, des drapés, paquets noirs de femmes, un jour ils descendent pallier après pallier vers le métro carrelé, impeccable, frais, perdent cette fois les odeurs du plein jour, filent, ils veulent voir le Continuer la lecture#40jours #07 | Tombe

#40 jours #14| Traces

Ce ne sont plus que des traces. Elles ont encore un sens pour moi. Et je ne souhaite pas les perdre. J’ai méticuleusement emporté le dedans et le dehors de la table de nuit minuscule où reposaient les vestiges d’une vie qu’il avait pu conserver auprès de lui. Quelques jours plus tôt, il pouvait encore y avoir accès, tirer lui-même Continuer la lecture#40 jours #14| Traces

#40jours#16# de Kandy à Potosi à Kandy

D’abord j’ai imaginé aller à Kandy pour écrire sur Potosi. Mais je crois que cette question là n’était pas la bonne. Pas là. Mais où ? Dans cet enchevêtrement de questions sans hiérarchie, dans ces pistes multiples et inconciliables, dans ces idées à laisser venir et ordonner. Alors là laisser le rythme des mots et accepter la frustration des choix. J’ai Continuer la lecture#40jours#16# de Kandy à Potosi à Kandy

#40 jours #16 écrire dans la ville

Je n’écris pas dans la ville, écrire au sens matériel avec stylo carnet, ordinateur ou tout autre outil. Parfois j’essaie, j’emporte le nécessaire mais ces tentatives avortent de quelques gribouillis illisibles, il me faut alors me remémorer les circonstances, moi à tel endroit de la gare y faisant quoi? Les gens autour: ce couple devant deux cafés dans des gobelets Continuer la lecture#40 jours #16 écrire dans la ville

#40 Jours #16 | Dérive immobile

Écrire dans les marges des livres que nous lisons comme nous déambulons (à la recherche d’un ouvrage ou d’une place assise pour lire ou travailler ou rêver), dans les marges des bibliothèques. L’écriture c’est un temps qui nous fuit, que nous n’avons de cesse de tenter de rattraper, au ralenti. Écrire pour arrêter le temps. Savoir ou fixer son regard. Continuer la lecture#40 Jours #16 | Dérive immobile

#40 jours #14 | papiers des soupirs

Elle est assise à la table de la cuisine. Elle soupire : les passeports, bien sûr, les billets de bateau – cargo porte-conteneur transatlantique – il faut remplir les cases, noms et prénoms, ne pas oublier le deuxième nom, bien écrire en majuscules mais avec accents, et ce n’est pas tout, il y a le problème Dahlia ; elle, lui, l’enfant, ça Continuer la lecture#40 jours #14 | papiers des soupirs

#40 Jours #16 | dans les bleus

il faudra que je recherche – c’est quelque part ça ne fait aucun doute – une demande ou une réponse un dossier motivation on dit, quelque chose de ce vocabulaire – qu’est-ce que tu cherches qu’est-ce que tu veux – une résidence d’écriture un texte poétique oui, je me souviens au moins du titre – sans y croire une seconde Continuer la lecture#40 Jours #16 | dans les bleus

#40jours #06 | qui dirigent

cartes qui dirigent, cartes qui civilisent, organisent, rangent, limitent, pas de cartes chez les rêveurs d’Australie, mais des dessins à l’ocre sur les peaux, les rochers, et des pistes qui chantent, les cartes c’est nous, peuples à repères, à signes bavards, à double sens, avec notre monde parlant à l’infini de notre monde en dessous, nos premières cartes sur des Continuer la lecture#40jours #06 | qui dirigent