#40jours #13 | garance

Ma rue est une couleur dans ma ville. Sa couleur est une ponctuation discrète mais partout où se porte un regard. Le long immeuble sur 4 niveaux est essentiellement blanc et pourtant des bandes grises verticales le jalonnent donnent l’impression d’être de papier de verre et derrière chaque balcon transparent la voilà qui jaillit rouge de bois blessé là aussi Continuer la lecture#40jours #13 | garance

#40jours #16 | Mes mots sont comme vos notes

J’arrivais dans la ville par la navette qui remplacait le tram. Le voyage fut long et pénible. Le bus était rempli de gens fatiqués par leur journée de travail en ce mois qui cloturait une année calée sur le rythme scolaire. Les vacances étaient proches pour beaucoup, et bien méritées. Ils avaient traversé le covid tant de fois, s’étaient adaptés Continuer la lecture#40jours #16 | Mes mots sont comme vos notes

#40jours #16 | réconciliation

J’étais en colère. J’étais en colère contre la ville. La ville m’avait mis en colère à cause de ce que j’y avais vécu, à cause de ce que j’y vivais. À cause de sa crasse, de ses excréments, de ses vomissures. Dans les rues goudronnées de noir, de gris et de puanteur, circule le sang empoisonné de l’abandon humain. Les Continuer la lecture#40jours #16 | réconciliation

#40jours #12 | les escaliers

L’escalier de la voie Coudée je l’ai monté tout de béton marches grises rampes acier garde-corps peints corail. De l’autre côté du pont l’escalier de la Voie Coudée je l’ai descendu quatre marches de béton puis une vingtaine en acier comme léger flotte dans l’air rambardes comme fines lames ajourées. L’escalier de la Chaussée du Parc je l’ai monté il Continuer la lecture#40jours #12 | les escaliers

#40jours #15 | tintamarre

qu’est-ce que c’est ce qui se crie ici ça a crié ça criera encore sur quoi de quoi pourquoi ça crie pour tout pour rien qu’est-ce qu’il est de qui le cri qui crie j’entends son cri qu’est-ce qui fait écho écho de rien de tout c’est sur terre dans le ciel ça s’emmêle à des cris autres pareils différents Continuer la lecture#40jours #15 | tintamarre

# 40 jours #15 | tu sais quoi

c’est quoi ce personnage qui s’insinue dans ce texte, l’air de rien, mais prend de la place – c’est quoi cette manière d’encore se glisser dans ma vie – tu sais quoi je voulais juste parler de ma ville de ses rues ses places la ville d’aujourd’hui quoi – mais c’est quoi les souvenirs qui ne cessent de prendre le Continuer la lecture# 40 jours #15 | tu sais quoi

#40jours #16 | le jus des fruits

Se souvenir comment ça s’était passé chez elle au début, cette envie d’écrire, cette capacité à inventer un projet capable de répondre à cette envie forte survenue un beau jour à vingt ans. C’était venu à cause d’un homme à qui elle écrivait presque tous les jours, une passion à distance, un amour impossible à sauver — trop jeune encore pour Continuer la lecture#40jours #16 | le jus des fruits

#40jours #16 | écrire debout

Rester. Plusieurs mois. Écrire dans la rue. Debout. Trottoir. Appuyé. Chaque jour ouvré. Plateau. Grande fenêtre. Juste la bonne hauteur. Immeuble. Bureaux. Dix-neuvième siècle. Rue de Choiseul. Descendre fumer. Descendre. Carnet. Stylo. Écrire dix minutes. Descendre du travail. Du bureau. Du cassetin. Pause. Trois quarts d’heure. Parfois étirée. Rester. Là. Avec les fumeurs. Qui bavardent. Petite nuisance. Vagues de bruits. Continuer la lecture#40jours #16 | écrire debout