#40jours #18 | Attendre comme un con

J’ai attendu souvent, toujours, j’attends encore. On attend tous quelque chose, enfin peut-être que vous n’attendez pas, mais j’ai un doute. L’attente c’est une question de temps, de lieu, d’objet de l’attente. L’attente de l’appel de la femme que l’on aime ou que l’on croit aimer, l’attente de la naissance d’un enfant au milieu des cris et des encouragements. L’attente Continuer la lecture#40jours #18 | Attendre comme un con

#40jours #17 | de loin

Par deux les corps sur des trajets parallèles à cinq mètres de distance elles progressent. Indépendamment. Elle avance. Elle ratisse du regard, anticipe, les yeux jetés devant le pas depuis des chaussures de marche ou de travail, équipement  obligatoire, le pantalon jaune fluo, avec aux genoux et en bas pour renforcement des bandes noires, la main gauche avec le bras Continuer la lecture#40jours #17 | de loin

#40jours #15 | silence

Avant qu’elle vienne qu’elle arrive qu’elle parvienne vienne où donc pour arriver où d’où on ne sait pas juste avant avant quoi avant tu sais où toi avant c’est bien beau avant quoi qu’est-ce qu’il faut pour aider aider à quoi faire advenir revenir à sa façon à lui qui ça lui avant lui avant elle elle qui qui quoi Continuer la lecture#40jours #15 | silence

#40jours #18 | chemin du retour

Longer le couloir de tôle, un espace pré-fabriqué grouillant de trajectoires solitaires. Des couloirs infinis remplis d’êtres écrasés par un amas de bagages. Certains disparaissent presque sous le poids amoncellé. D’autres tirent de lourdes valises, le corps arqué dans l’autre sens. Regards au sol, rasant les murs ou au plafond, lorgnant la lumière saturée des néons. S’enfoncer dans la terre Continuer la lecture#40jours #18 | chemin du retour

#40jours #19 | n’en rien dire

vingt-huit juin impossible à décrire, je pourrais n’écrire qu’un mot et tout serait dit en ajoutant la date – il n’a pas pu en être autrement – un toponyme de la banlieue de la ville, Babylone tu déconnes chantait Bill – exactement mais cette réalité-là, non – ou alors seulement le jour du départ pour un autre lieu, plus au Continuer la lecture#40jours #19 | n’en rien dire

#40jours #18 | rentre chez toi

je prends un train qui va à l’est et qui commence par s’arrêter à SPDC,  on sera passé devant plusieurs wagon tagué, derrière se trouve les ateliers de maintenance de la sncf,  ça ne se voit pas encore mais on remonte le fleuve, Je ne rentre pas, je repasse par là parce qu’on à beau faire la terre est ronde. Continuer la lecture#40jours #18 | rentre chez toi

#40jours #16 | au café Marigny

J’irais à l’hôtel dans ma propre ville, comme pour des amours post-adolescentes ou clandestines. Sauf que j’irais seule. Pas pour tromper ma ville. Pas pour tromper ma vie. Pour m’offrir un rythme de monotonie. Je choisirais un hôtel dans un quartier vivant sans être touristique – car ma ville se remplit peu à peu de touristes, à en déborder, et Continuer la lecture#40jours #16 | au café Marigny

#40 jours #19 | Attente pont

Arriver en avance. S’arrêter côté droit, presque au milieu de son arche unique d’une bonne soixantaine de mètres pour vingt de large. S’adosser au parapet d’acier et de gros boulons. Nappes grises de la peinture antirouille. Interrompre là ce mouvement de passage pour traverser d’une rive l’autre. Se placer volontairement en retrait du flux. Attendre. Ils traînent pas les derniers Continuer la lecture#40 jours #19 | Attente pont

#40jours #19 | derrière eux leurs mouvements

Qu’as-tu fait dans ta ville ? J’ai attendu qu’elle disparaisse. ——— Sur ce banc. La Rotonde sur la gauche. A quelques dizaines de mètres. On en sort on y entre. Les cigarettes des hommes accoudés à la rambarde surplombent la place du marché. Le rendez-vous a été fixé ici. Sur ce banc. Sous cet arbre. A côté de cette aire de Continuer la lecture#40jours #19 | derrière eux leurs mouvements