#40 jours #19 | frontière / Граница

Ce n’est pas rien de passer la frontière une nuit d’été. Les autocars par dizaines se rassemblent, venus de toute l’Europe. Plaques allemandes, françaises, bulgares, turques, belges, roumaines, grecques, néerlandaises, tchèques et, plus lointaines encore, danoises, finlandaises, norvégiennes. C’est tout un continent tassé dans des autocars aux coffres pleins de valises et de paquets mal ficelés qui attend l’autorisation de Continuer la lecture#40 jours #19 | frontière / Граница

#40Jours #19 | Avec un temps retard

Café. Bruits de tasses en faïence qui s’entrechoquent. La vapeur du percolateur qui efface un temps bref toutes les conversations, leur brouhaha, en signe d’improbation. Invitation au départ comme un lointain souvenir du panache blanc des locomotives d’antan à vapeur dans les gares. Beaucoup de monde dans le café ce matin. Affluence. Certains mots des conversations ressortent. Linge. Ardeur. Désastre. Continuer la lecture#40Jours #19 | Avec un temps retard

#40 jours #19 | se faire attendre

L’attente c’était son truc, elle savait y faire, à l’heure où nous aurions du partir elle entamait une savante séance de maquillage, Je ne suis pas prête, on savait qu’il n’y avait rien à dire rien à faire ça ne ferait que l’agacer davantage nous n’avions plus qu’à attendre encore, l’impatience gagnait les corps, les mains tapotaient nerveusement les cuisses, Continuer la lecture#40 jours #19 | se faire attendre

#40jours #19 | Centre des Finances Publiques

Il m’a fallu me lever trop tôt ce jour-là. Je voulais une marge de sécurité pour rejoindre mon train à la gare de Grenoble. Mais avant je devais prendre un des deux autocars quotidiens à Laragne-Montéglin, le LER 31 reliant Nice à Grenoble. Il passait à 10 kilomètres de là où je logeais. Pas d’autre solution que d’y aller en Continuer la lecture#40jours #19 | Centre des Finances Publiques

#40jours #19 | Rien

Ce qui ne vient n’arrive, n’est ici. Nait ici. Rien. N’arrive rien. N’est rien comme assise/assis là si comme là. Mais rien. Avec tout : chair et os. Coxal. Iliaque. Coccyx. Avec poils, culotte et chaussettes. Oui même des chaussettes. Mais rien. La tête à portée de main quand même, sous le coude la tête, on ne sait jamais. Mais rien. Continuer la lecture#40jours #19 | Rien

#40 jours #19 | ils attendent

L’homme se souvient. Il se faufile dans une ruelle étroite, montre la lettre à un type qui le laisse passer puis entre dans la salle. Un second type lui désigne une chaise où s’asseoir : attendez. Il attend. Ça ressemble à une arrière-salle de restaurant, mais sans fenêtres, un lieu clos avec des tables, des chaises, des murs jaunis par la Continuer la lecture#40 jours #19 | ils attendent

#40 jours #19 Au parloir l’attente

Se livrer à leur ordre, attente au parloir, mécanique du règlement, attente au parloir, devant la porte un peu avant l’heure réservée, attente au parloir, deux ou trois fois la semaine cette porte grise d’absolue séparation, attente au parloir, corneille craillant sur l’arbre sans feuille rien autour du bloc de prison gelé, attente au parloir, rien sur soi que le Continuer la lecture#40 jours #19 Au parloir l’attente

#40jours #18 | quand ce qui n’a pas été édité ne vous laisse pas en paix.

Revenir  chez soi quand ce n’est plus chez soi. Ce sentiment de chez soi qui demeure. Le trajet si connu, depuis le centre du village touristique qui l’était de moins en moins avec les boutiques qui fermaient les unes après les autres à part les quelques bistrots avec leur terrasse. Emprunter le chemin de hallage avec la voiture et dépasser Continuer la lecture#40jours #18 | quand ce qui n’a pas été édité ne vous laisse pas en paix.

#40jours #18 | Au noyer à gauche

En haut de la montée, le début de virage qui débouche sur le carrefour. On peut quand même continuer à tourner, terminer normalement ce confortable lacet pour monter vers le col. À l’intérieur de la courbe, la grande croix de bois couchée par la neige l’année où il en est tant tombé a été remplacée par une autre croix, toujours Continuer la lecture#40jours #18 | Au noyer à gauche