#40jours #31 | à la fraîche

Un camion poubelle bloque la rue. Des hommes en vert et jaune vont chercher les grands bacs plastiques gris et les fixent sur le monte-charge avec des gestes brusques mais parfaitement exécutés, à l’économie. Ils regardent pensivement la grande bouche du camion enfourner sa ration de déchets. Freinés dans leur élan, les cyclistes, les motards, les trottinetteurs, les scooteristes, disciples Continuer la lecture#40jours #31 | à la fraîche

#40jours #30 | pini di roma

On avait donné à cet endroit un nom prometteur bien représentatif de cette époque, le Jardin de Cythère. C’était une résidence médicalisée rochelaise avec des murs rose saumon, des carottes betteraves au déjeuner, des vieux parkinsoniens tremblotants et une infirmière en chef qui s’adressait aux pensionnaires avec le pronom il ou elle : « elle a bien dormi », « il a encore Continuer la lecture#40jours #30 | pini di roma

#40jours #22 | Rue François Bonvin, 2ème étage gauche

Rue François Bonvin, 2ème étage gauche. Le salon donne sur la rue. En face, la Poste, son centre de tri. Deux hommes en noir remontent la rue, chacun sur un trottoir. La soufflerie d’en face étouffe le son de leurs pas. Ils avancent vite et au même rythme, on croirait voir une ombre et son reflet. Sans jamais s’arrêter, ils Continuer la lecture#40jours #22 | Rue François Bonvin, 2ème étage gauche

#40jours #38 | 32 frontières 

Un peu plus de trente-deux ans qu’il a quitté la ville de son enfance, il souffre toujours quand il y repense. Basile craint le mot FRONTIÈRE depuis qu’il est enfant. Dedans il a toujours entendu le mot GUERRE mais il ne serait pas expliqué pourquoi. Dans sa ville, ce mot FRONTIÈRE, il l’a toujours vu comme une séparation, entre les Continuer la lecture#40jours #38 | 32 frontières 

#40jours #39 | c’est en pleine nuit que nous prenions le départ…

C’est en pleine nuit que nous prenions le départ. Transbahutées en pyjamas de la chaleur du lit jusque sur le rêche d’une couverture dans le frais d’un sac de couchage sur la plage arrière du fourgon happant goulument la fraicheur et l’odeur des nuits d’été par le haillon arrière ouvert. Dans le chuchotis si doux des voix et des gestes, Continuer la lecture#40jours #39 | c’est en pleine nuit que nous prenions le départ…

#40 jours #07. Le couloir des empaillés

Devant la maison, villa de quartier périphérique, dans un lotissement d’une quinzaine de maisons aux façades crépies de beige, aux toits de tuiles orange, le long de la route d’Arles, la troisième maison avant le fond de l’impasse de Bellegarde, juste là, sous la fenêtre de la cuisine, il y a un escalier. Un escalier pas très long, huit marches Continuer la lecture#40 jours #07. Le couloir des empaillés

#40jours #30 | et si tu glisses dans l’eau

Apprends à lire ton corps quand il se faufile entre les verticales de la ville, quand il hante les rues à l’est de Long Mercy Camp un pas devant l’autre machinalement, ou s’il hésite sur des pavés inégaux, apprends à lire les vibrations qui le traversent quand il arpente Salisbury Road, quand il longe les quais et suit des lignes Continuer la lecture#40jours #30 | et si tu glisses dans l’eau

#40jours #38 | un voyage en Pologne

Il nous attendait à l’aéroport dans le salon des premières classes, il s’y était introduit sans justificatif, il entrait là où ses pas le menaient; il n’aimait pas les lieux réservés, ni les frontières. En me voyant il avait souri: laisse, je dois y arriver seul! Et saisissant le pommeau de sa canne il s’était relevé pour m’étreindre. Il n’y Continuer la lecture#40jours #38 | un voyage en Pologne

#40jours #27 | Drôles de rues

(Non mais qu’est-ce tu fous là ? y a vraiment des jours c’est à se demander, à croire que c’est fait exprès ? pas moyen d’être tranquille, déjà que t’y vas pour quoi ? juste pour voir ? juste histoire de ? parce que c’est une fois dans l’année comme ça à Sauveterre, et si c’était pas gratuit les animations, tu serais où au fond… ? Continuer la lecture#40jours #27 | Drôles de rues

#40jours #40 | capitale, paroles en vrac

S’il est possible de transmettre, d’imaginer la capitale où prendre racine et s’élever, créer, danser, fêter l’existence, répandre le savoir et l’Histoire, ce serait une ville en Ardèche, le sud de l’Ardèche, ou peut-être l’équivalent d’Uzès, une ville ouverte à la musique, de multiples lieux de vies et d’accueils pour tous ceux qui recherchent un refuge. Un espace où l’argent Continuer la lecture#40jours #40 | capitale, paroles en vrac