#40 jours #34 | La fantôme sur la gauche

Les voitures filent. Nous traversons la lande du Dartmoor, le pays des Baskerville. C’est beaucoup plus tard que je lirai le roman. Je ne me souviens pas de ma place dans le convoi de trois véhicules que nous formons, mais je suis dans la voiture de mes parents. Mon père est au volant, je suis assis derrière lui. Comme nous Continuer la lecture#40 jours #34 | La fantôme sur la gauche

#40jours #34 | colère en noir et blanc

A travers les carreaux des fenêtres, la lumière jaune des lampadaires éclaire la rue froide et humide. Huit heures du soir, un peu plus peut-être. Dimanche, les vies s’épluchent à l’intérieur des appartements, au cœur des foyers, autour de la table de la salle à manger. Les dernières heures du weekend s’égrainent. La boule au ventre d’une semaine qui va recommencer, la Continuer la lecture#40jours #34 | colère en noir et blanc

#40jours #34 | lueurs

« J’ai passé des nuits à photographier la barre des Gentianes avant sa démolition. Les images transférées sur l’ordinateur ont le flou et le ridicule des photos d’ovnis qu’on voyait dans les journaux quand on était gosses. Une tache plus claire. Un zigouigoui. Une larmichette. Ce dont j’ai été témoin huit semaines durant était insaisissable. Pourtant quelque chose s’est passé. Chaque Continuer la lecture#40jours #34 | lueurs

#40jours #34 | Ex Voto livre d’or

Amalia n’aimait pas monter au grenier. L’accès par un escalier de bois trop raide et poussiéreux indiquait déjà la différence d’ambiance par rapport aux pièces d’en bas. L’odeur elle-même devenait immédiatement étrange, étrangère, comme venue de temps anciens qu’elle n’avait pas connus ou trop connus justement. C’est là qu’on étendait les draps en hiver pas trop souvent. Une grumeleuse pluie Continuer la lecture#40jours #34 | Ex Voto livre d’or

#40jours #34 | fond de jardin

L’année de ses douze ans peut-être, loin en arrière, sorte de niche au sortir de l’enfance. En fait il y a plusieurs instants de même nature dont elle pourrait s’emparer et fouiller. L’un avec la grand-tante, l’autre avec le frère, l’autre avec les chiens, tous -assemblés en cette même heure, durée d’une visite en ce village où son père a Continuer la lecture#40jours #34 | fond de jardin

#40 jours #34 | Le pneu

Il y en avait toujours deux ou trois qui trainaient dans le jardin, il avait d’abord fallu en choisir un, le plus léger, le vider, pas de sa chambre à air cela avait déjà été fait — ce pneumatique ne pouvait plus respirer — mais de l’eau qu’il contenait encore, même s’il n’avait pas plu depuis trois jours, avec une Continuer la lecture#40 jours #34 | Le pneu

#40jours #34 | discussion familiale

Par un jeu. Convenu. Entre eux. Faire. Grands signes. Fenêtre Couloir en U. Appartement. Rue de Tourtille. Tourne. Sur lui-même. Deux croisées. Se faire face. Bizarrement. Au-dessus. Cour intérieure. Étroite. Salie. Pigeons. Répondre. À son salut. Amusé. Se sentir. Content. Habiter. Logement. Particulier. Autorise. Être à l’intérieur. Même appartement. Comme si. À l’extérieur. Autre appartement. D’un côté. Cuisine. De l’autre. Couloir. Continuer la lecture#40jours #34 | discussion familiale

#40jours #34 | L’étrangeté de l’immédiat

Au fond de la propriété de nos voisins qui délaissaient leur jardin pour ne vivre que du côté rue, à l’opposée de chez nous, une vieille fosse de compostage était négligée depuis longtemps. Le jardin n’était plus entretenu, à l’abandon. À l’automne, les nombreux arbres du parc perdaient leur feuillage roux en abondance, le sol était régulièrement recouvert d’une épaisse Continuer la lecture#40jours #34 | L’étrangeté de l’immédiat

#40jours #34 |une chambre en ville

La chambre, quatre mètres par trois, peu différente des nombreuses autres chambres que l’on trouve dans ce genre d’hôtel bon marché. Meublée d’un lit, d’une armoire, d’une table. La table est grande, ronde, voilà juste en quoi la chambre diffère. À part ça le papier peint ressemble à tous les autres. Par endroit il est aisé réconfortant de reconnaître le Continuer la lecture#40jours #34 |une chambre en ville

#40 jours #34 | L’oncle, la lune, la nuque

Il était là depuis deux jours. Sa tante était venue le chercher à la gare dans sa Panda cabossée et rayée. Elle avait grillé un feu rouge, lui avait demandé si le feu n’était pas rouge, il avait répondu que si, elle lui dit alors qu’il fallait qu’elle fasse attention, il ne dit rien. Arrivés à la villa, son oncle Continuer la lecture#40 jours #34 | L’oncle, la lune, la nuque