#40 jours #17 | nocturne

La nuit a été longue, c’est toujours comme ça le dimanche soir. Il y a ceux qui finissent le week-end et ceux qui le commencent. Elle est assise sur une chaise haute, illuminée par les néons rouges, le string remonté jusqu’en haut des hanches, talons aiguilles appuyés contre la vitre, elle secoue la tête en rythme avec la musique. Elle Continuer la lecture#40 jours #17 | nocturne

#40 jours #17 | Ira, Eva, Béa

IRAIra la vigilante | un prénom comme un futur | serveuse serait le féminin de garçon | factrice de facteur | le corps râblé | la natte épaisse teintée blonde | tenue haut par un chouchou | s’il te plait ‘mtchou | servi avec un accent russo-wallon | faire l’ouverture à la Poste | la fermeture à la brasserie | Continuer la lecture#40 jours #17 | Ira, Eva, Béa

#40 jours #17 | Huit femmes

17h15.  Réglée comme du papier à musique, elle sort de chez elle, des sacs remplis de victuailles à la main.  Croquettes pour Ptiroux, pâté dilué pour Grand’mère, semoule de riz pour Gollum.  C’est qu’elle les connaît, ses brigands.  Marchant en claudiquant les quelques mètres qui la séparent du carrefour, le point de rendez-vous des initiés, elle est concentrée.  Ses chéris Continuer la lecture#40 jours #17 | Huit femmes

#40 jours # 17 | Debout -Trois portraits de la même

leur vie ? leur vie, leurs malheurs il faut que ce soit intéressant émouvant, intéressant elles racontent ce qui leur est arrivé leslie kaplan TOUTE MA VIE J’AI ÉTÉ UNE FEMME Debout quand j’arrive au Salon debout quand je repars du Salon, je ne l’ai jamais vue assise.  Elle dit qu’elle est habituée comme çà. Elle a revu l’ostéopathe l’autre Continuer la lecture#40 jours # 17 | Debout -Trois portraits de la même

#40 jours #17 | Vies passées à ça

Passé sa vie professionnelle à ça : préposée au vestiaire de la piscine municipale. Derrière son comptoir, récupérer les paniers de plastique rouge avec le bas en forme de casier pour les chaussures et le haut en forme de cintre pour les habits. Les ranger sur le portique derrière. Quand ils reviennent de leur baignade, leur rendre en échange du petit Continuer la lecture#40 jours #17 | Vies passées à ça

#40jours #17 | juste à côté

Du musée la femme de ménage n’a jamais vu la moindre toile. Elle ne connaît que seaux, serpillères, produits ménagers et les gens qui pestent contre elle parce qu’elle ferme les toilettes pour travailler, parce qu’elle ne comprend pas ce qu’ils lui disent, parce qu’elle ne dégage pas assez vite, parce ce qu’elle est différente d’eux. Pourtant son sourire est Continuer la lecture#40jours #17 | juste à côté

#40jours #17 | portraits rapides

Elle fait le plus vieux métier du monde, elle n’est plus jeune. Nous buvons le café aux Lombards, près de son bureau, à l’intersection de la rue Saint-Merri Elle appelle tout le monde mon chéri Elle fait semblant d’être parisienne, parle comme Audiard et Gabin. Chaque matin elle me confie qu’elle est née dans le Morbihan, à Clermont, à Marseille. Continuer la lecture#40jours #17 | portraits rapides

#40 jours #17 | elles du quartier

Elle grimpe. Petits pas. La rampe vers la cour. Collège public Françoise-Dolto. Sa robe et son voile. Gris-beige. Elle souffle. Rauque. L’homme. De service. L’attend. Pas de bonjour. Madame. Pas de bonjour. Fadila. Bougonnement. Elle répond. Bonjour. Pas bonjour Monsieur. Elle sort de sa poche. Gros trousseau. Connaît la clé. Toutes les clés. Ouvre. S’efface. Le chef. Pas de merci. Continuer la lecture#40 jours #17 | elles du quartier

#40jours #17 | précisément là

Elle est à demi couchée sur un blanc public, le dos appuyé sur son sac à dos qui lui sert de coussin, les pieds allongés sur la pierre. Sa peau, qui a dû être très blanche, est tannée par le soleil ; sur sa tête, un foulard aux rayures noires, rouges et jaunes laisse échapper une mèche de cheveux blonds. Continuer la lecture#40jours #17 | précisément là

#40jours #17 | Métier est l’anagramme de mérite

Derrière son guichet, dans le courant d’air de la porte battante du supermarché, l’étroitesse de sa caisse, elle garde le sourire malgré l’inconfort de son fauteuil, les plaisanteries misogynes des clients, la mauvaise humeur des habitués qui ne trouvent jamais rien en rayon, qui se plaignent de la constante hausse des prix, du mauvais temps, du masque qu’il faut sans Continuer la lecture#40jours #17 | Métier est l’anagramme de mérite