#40jours #16 | Mes mots sont comme vos notes

J’arrivais dans la ville par la navette qui remplacait le tram. Le voyage fut long et pénible. Le bus était rempli de gens fatiqués par leur journée de travail en ce mois qui cloturait une année calée sur le rythme scolaire. Les vacances étaient proches pour beaucoup, et bien méritées. Ils avaient traversé le covid tant de fois, s’étaient adaptés Continuer la lecture#40jours #16 | Mes mots sont comme vos notes

#40jours #16 | réconciliation

J’étais en colère. J’étais en colère contre la ville. La ville m’avait mis en colère à cause de ce que j’y avais vécu, à cause de ce que j’y vivais. À cause de sa crasse, de ses excréments, de ses vomissures. Dans les rues goudronnées de noir, de gris et de puanteur, circule le sang empoisonné de l’abandon humain. Les Continuer la lecture#40jours #16 | réconciliation

#40jours #16 | le jus des fruits

Se souvenir comment ça s’était passé chez elle au début, cette envie d’écrire, cette capacité à inventer un projet capable de répondre à cette envie forte survenue un beau jour à vingt ans. C’était venu à cause d’un homme à qui elle écrivait presque tous les jours, une passion à distance, un amour impossible à sauver — trop jeune encore pour Continuer la lecture#40jours #16 | le jus des fruits

#40jours #16 | écrire debout

Rester. Plusieurs mois. Écrire dans la rue. Debout. Trottoir. Appuyé. Chaque jour ouvré. Plateau. Grande fenêtre. Juste la bonne hauteur. Immeuble. Bureaux. Dix-neuvième siècle. Rue de Choiseul. Descendre fumer. Descendre. Carnet. Stylo. Écrire dix minutes. Descendre du travail. Du bureau. Du cassetin. Pause. Trois quarts d’heure. Parfois étirée. Rester. Là. Avec les fumeurs. Qui bavardent. Petite nuisance. Vagues de bruits. Continuer la lecture#40jours #16 | écrire debout

#40 Jours #16 | Hotel Moskva

Tu serais ici pour traduire en 2022 la matière des choses anciennes. Tu serais installé au bar de l’hôtel Moskva parce que de tous les lieux possibles – et ils sont rares dans la ville si souvent détruite – ce bar te semble offrir une permanence où se rassemblent ceux du temps du roi Pierre Ier, ceux de l’Occupation, ceux Continuer la lecture#40 Jours #16 | Hotel Moskva

#40jours#16# de Kandy à Potosi à Kandy

D’abord j’ai imaginé aller à Kandy pour écrire sur Potosi. Mais je crois que cette question là n’était pas la bonne. Pas là. Mais où ? Dans cet enchevêtrement de questions sans hiérarchie, dans ces pistes multiples et inconciliables, dans ces idées à laisser venir et ordonner. Alors là laisser le rythme des mots et accepter la frustration des choix. J’ai Continuer la lecture#40jours#16# de Kandy à Potosi à Kandy

#40 jours #16 écrire dans la ville

Je n’écris pas dans la ville, écrire au sens matériel avec stylo carnet, ordinateur ou tout autre outil. Parfois j’essaie, j’emporte le nécessaire mais ces tentatives avortent de quelques gribouillis illisibles, il me faut alors me remémorer les circonstances, moi à tel endroit de la gare y faisant quoi? Les gens autour: ce couple devant deux cafés dans des gobelets Continuer la lecture#40 jours #16 écrire dans la ville

#40 Jours #16 | Dérive immobile

Écrire dans les marges des livres que nous lisons comme nous déambulons (à la recherche d’un ouvrage ou d’une place assise pour lire ou travailler ou rêver), dans les marges des bibliothèques. L’écriture c’est un temps qui nous fuit, que nous n’avons de cesse de tenter de rattraper, au ralenti. Écrire pour arrêter le temps. Savoir ou fixer son regard. Continuer la lecture#40 Jours #16 | Dérive immobile

#40 Jours #16 | dans les bleus

il faudra que je recherche – c’est quelque part ça ne fait aucun doute – une demande ou une réponse un dossier motivation on dit, quelque chose de ce vocabulaire – qu’est-ce que tu cherches qu’est-ce que tu veux – une résidence d’écriture un texte poétique oui, je me souviens au moins du titre – sans y croire une seconde Continuer la lecture#40 Jours #16 | dans les bleus