# 40 jours # 13 / Tôles terrain vague

Gonds soudés roux. Bordent. Cloques érubescentes. Crevasses forées de vermeil. Vrilles. Ondulées. Rongées de pustules carmin. Lames de sels gris rosâtre. Et rutilantes à côté. biffant le rouge passant. Dentelles mordues. Réveillant un doux incarnat. Rugueux. Pourtant. Dans les fêlures. Rouille. Ruine. Affleure. Consume. Mange. Congestionnée. Attaque des amas. Piqués d’orange. Piqués de noires formations. Rage dévore. Griffe. Nécrose. Rouillure Continuer la lecture# 40 jours # 13 / Tôles terrain vague

#40 jours #13 | nuance

vingt-trois juin c’est une enveloppe pleine de trous, indéfinissable de ton – ça change tout le temps, sans doute même avec l’humeur – elle change d’aspect et c’est bon – par exemple j’adore cette façon qu’on a de tout à coup ressentir quelque chose qui vous envahit, je ne sais pas, la honte ou la surprise et bing ! – Continuer la lecture#40 jours #13 | nuance

#40 jours #13 | doré

Doré, d’or, pépite surgie au cœur du gris, on trouve l’or au fond des ruisseaux, on trouve l’éclat, le clair éclat, l’éclat violent, doré, d’or, un grain, un rien, l’or soudain, on rêve, or fin, on dort sur des lingots d’or, on a trouvé l’or dans la boue, l’or miracle, l’or demain, on a trouvé l’or, Eldorado, on cherche, l’or Continuer la lecture#40 jours #13 | doré

#40jours #13 | rouge impudique

L’envie de gris est brutalement bousculée par la façade inattendue, presque indécente, là, au coin de la rue. Elle saute aux yeux.  Oser arborer ce rouge, ce rouge qui vient heurter les tristesses intérieures des passants qui, bien que pressés, ne peuvent empêcher leurs regards de se lever, éblouis par ce rouge à la provoquante beauté. Loin du sang, loin des Continuer la lecture#40jours #13 | rouge impudique

#40jours #13 | noir et blanc

Noir et blanc noir et blanc noir et blanc juste après l’Irlande et la pellicule couleur, le premier film 36 poses avec à l’intérieur la potentialité de quelque chose de vraiment positif mais tracassant déjà des diapositives en couleur des positifs déjà prêts à être projetés sur le mur de l’appartement à la Bastille l’éblouissement atteint dès cette première tentative Continuer la lecture#40jours #13 | noir et blanc

#40jours #13 | palette Alizarine

Tu n’es pas allée la chercher, non tu n’es pas allée chercher la couleur, la couleur Alizarine. Elle s’est imposée. Le rouge est partout, le rose est partout et toute la palette qui tangue du côté du violet les dénature. Ne parlons pas des autres couleurs , en pensant aux primaires, leurs mélanges sont convulsifs parfois irrémédiables jusqu’au marron ou Continuer la lecture#40jours #13 | palette Alizarine

#40 jours #13 | lumière noire

L’appât luisant■là pas du tout■pas si près de voir■pas prêt à voir cette peinture noire sur toile bloc■sans apprêt blanc ocre sur fibres■pas prêt à me prendre ce noir dans la rétine un noir basalte qui absorbe tout en bas et fuse sur des lignes-empreintes de lumière des empreintes de peau des couteaux qui ont tranché dans le sombre■pas prêt Continuer la lecture#40 jours #13 | lumière noire

#40 jours # 13 | les grands bleus invisibles

Ce n’est qu’une petite tache bleue, presqu’imperceptible au premier regard. Mais une autre la rejoint sur la peau blanche, s’élargit en tons gris-violet sur les bords. Entretemps. Les feuilles blanches aux caractères noirs circulent d’une machine à l’autre, s’accumulent sur les étagères des gens aux yeux fermés. Les petites taches bleues ont le temps de s’évanouir, devenir jaune-perle, absorbées par Continuer la lecture#40 jours # 13 | les grands bleus invisibles

#40jours #13 | L’Émeraude

Une citerne taguée, posée sur le parking d’une usine. Elle est verte. Vert émeraude, mais un vert passé, fatigué, délavé par endroit, des coulées de vert sapin alternent avec des coulées d’un vert olive. Un vert émeraude, mat, un vert émeraude qui ne serait plus précieux, mais au contraire, un vert utile, un vert d’outil, un vert militaire. Le gris Continuer la lecture#40jours #13 | L’Émeraude

#40 jours #13 | Jaune grisaille

À certain.e.s, ce reproche de voir la vie en noir et/ou blanc. Par facilité, la ville la voir plutôt en nuances de gris. Gris ciment. Gris béton. Gris poussière, de cette poussière urbaine qui recouvre, qui voile, qui ternit, qui ronge. Nivellement chromatique. Pourtant, ce parking sur une petite zone d’activités à la périphérie de ma ville. Chaque fin de Continuer la lecture#40 jours #13 | Jaune grisaille