#40jours #09 | la valse invisible.

La foule comme un océan. Les millions d’êtres qui la composent, comme atomes agglomérés, se propulsent en hautes vagues qui montent puis retombent, reculent et avancent à nouveau. C’est une immense communauté, de gestes, de destin, c’est une pulsation universelle, une colossale certitude qui submerge tout ce qui pourrait l’interroger. Pourtant, l’un d’eux vient de rompre le flux ou plus Continuer la lecture#40jours #09 | la valse invisible.

#40jours #09 | (2) portraits sans nom ( ou presque)

Lui, c’est ce costume sombre marine; les épaules étroites roulées vers l’avant, des mains aux doigts courts qu’il croise et décroise. Une fine moustache lui a poussé, il la taille avec de petits ciseaux. En faisant attention. Sa peur des lames. Sa prudence pour tout. Pour rien. Cette moustache comme un trait d’ombre entre la bouche et le nez. Une Continuer la lecture#40jours #09 | (2) portraits sans nom ( ou presque)

#40jours #09 | instantané dans un train

Ils sont sont assis au centre de la voiture. Face-à-face dans le carré famille. Elle, la cinquantaine, avec des cheveux noirs coupés au carré. La tête penchée sur un livre ouvert qu’elle tient posé sur la table en plastique qui se trouve devant. Elle sourit. Lui, mince et grand. Il paraît grand car sa tête dépasse les repose-tête mais il Continuer la lecture#40jours #09 | instantané dans un train

#40jours #09 | portraits (presque) ratés

Il y a toujours un moment où on a envie de sortir de la ville … On part sur les routes des Alpes, à la recherche d’un camp militaire ou d’autre chose qui ne ressemble pas du tout à l’endroit où l’on vit. On choisit une intersaison pour pouvoir profiter du paysage sans grelotter. On fait forcément de drôles de Continuer la lecture#40jours #09 | portraits (presque) ratés

#40 jours #09 | Deodata

Je ne l’ai vue que deux fois dans ce magasin bric-à-brac qui vend des journaux, des babioles en plastique, des cigarettes, des billets de loterie, et c’est surtout cela que les clients viennent acheter, mus par ce sentiment de pensée magique qui hante ceux qui n’ont plus rien à quoi s’attendre. Soixante, soixante-dix ans tout au plus, je n’ai jamais Continuer la lecture#40 jours #09 | Deodata

#40jours #09 | six

Au supermarché : une femme derrière un caddy un bracelet à son poignet gauche détonne le charriot est plein elle fait la queue sa tenue est une composition disparate qui répond à l’entassement confus de ses achats et elle fait tourner le bracelet délicatement sans y penser un portail vers elle qu’on ne voit pas. Un homme tient une femme par la Continuer la lecture#40jours #09 | six

#40jours #09 | gens de la braderie

Braderie d’été dans l’avenue traversant la ville livrée à la piétaille. Badauds sur la chaussée. Ombre rabougrie aux pieds des immeubles barnums sur le trottoir. Femme rousse en tenue d’une seule pièce pantalon flottant haut fleuri sandales et sac-à-main d’un même cuir blanc. Se penche sur la layette parce qu’elle a épousé un homme connu depuis l’enfance qu’elle avait jugé Continuer la lecture#40jours #09 | gens de la braderie

#40jours #09 | Fascination Shibuya

J’avance. Je ne vois rien. La musique des immeubles avec leurs publicités aux images obsédantes et répétitives, lumières clignotantes, signes enchevêtrant, et ce bruit inouï qui se mêle aux sons de la circulation, des métros aériens, de la gare toute proche, et des avions dans le ciel. Une jeune femme dans un long manteau vert kaki qui porte une besace Continuer la lecture#40jours #09 | Fascination Shibuya

#40jours #09 | Pierre et Zoé

l’enfant dans le bus 66, venu s’assoir juste derrière le chauffeur, qui chante Laziza à tue tête (c’est tous les jours à Batignolles à la même heure qu’il monte; en vrai il  aura trente ans le mois prochain — c’est à cause de la tête vraiment trop grosse, et qu’il a pas grandi; il travaille au dépôt Boulanger; sa mère Continuer la lecture#40jours #09 | Pierre et Zoé