#40 jours #05 | Fugue

Après avoir fait le tour de la maison, je trouvais une fenêtre mal fermée. Je poussais de tout mon poids et atterrissais à quatre pattes sur la table de la cuisine de ma grand-mère. Les mains sur les carreaux bruns, dont les jointures noircies par le temps, collaient un peu. Je me rattrapais à une pile de journaux Sud-Ouest qui Continuer la lecture#40 jours #05 | Fugue

#40jours #05 | de mémoire.

Les peuples inuits qui se sont succédé durant trois mille ans sur la banquise du Groenland et des îles de l’arctique canadien ont laissé de leur pensée, des signes énigmatiques, silencieux pour qui n’en détient pas la clé. Ces objets dorment dans les musées jusqu’à ce qu’un inuk, venu d’ Ilulissat à Copenhague, par exemple, au fil d’un complexe exil, Continuer la lecture#40jours #05 | de mémoire.

#40jours #05 | les pouces qui tournent

Il me faut franchir à nouveau la porte-fenêtre depuis le perron. Il me faut à nouveau, une main encore sur la poignée de la porte à peine entrouverte, accrocher sur la gauche, assis sur une chaise, le regard dans le vide et les pouces qui tournent qui tournent qui tournent, l’un sur l’autre aussi vite que les vieilles mains le Continuer la lecture#40jours #05 | les pouces qui tournent

#40jours #05 | bulles fragiles

Lorsqu’on est sous l’eau et désorienté, il suffit de regarder les bulles d’air qui s’échappent de nous et remontent pour retrouver la surface. Une pièce carrée. Petite. Des murs irréguliers et blancs. Au milieu, une table ronde en acier peinte en vert et trois chaises, acier vert et bois clair. Sur la table, une coupole en terre cuite avec quelques Continuer la lecture#40jours #05 | bulles fragiles

# 40jours #05 | exploration trois-pièces

EntréeFace un pan de mur. Court. Petit dégagement. Rompu par un couloir. Creusé. Placard mural portes coulissantes. Grand. Pratique. Porte palière. Tout ça dans le blanc cassé. Lustre boule japonaise. Linoléum crème moucheté. Avec un trou. Déchirure ronde aux bords ourlés. Porte de la salle.SalleMurs soit béton increvable. Soit cloison légère comme plume. Grande pièce. À peine plus longue que Continuer la lecture# 40jours #05 | exploration trois-pièces

#40 jours #05 | Absence d’Erich Mielke

Le masque mortuaire de Lénine sur le coin du bureau – le plâtre mat, les yeux clos, l’impassibilité, l’indifférence des défunts. L’immense bureau de bois clair, ciré, si brillant qu’on se voit dedans. Le sous-main en cuir, l’empreinte des coudes en léger creux. Pas un stylo, pas un dossier – tout dans la tête. Peut-être que le contenu des tiroirs, Continuer la lecture#40 jours #05 | Absence d’Erich Mielke

#40 jours #05 | Noisy mon désert ma Namibie

J’ai placé mon corps en caméra tournante, pile au milieu de la place du marché. Ce soir, samedi soir, tout est désert, flétri, abîmé. Sans intérêt pour les choses de la ville. Les boutiques ont fermé, le sol blême est un fruit blette, les murs sans vitrines, déchet posé à la surface, tu bouges les lèvres, tu dis, je suis Continuer la lecture#40 jours #05 | Noisy mon désert ma Namibie

Couvre lit et lampe à frange.

C’est un de ces couloirs comme on n’en voit que dans les anciens appartements. A l’ère du loft, de l’open space et de la cuisine ouverte sur séjour, ils se font rares, détruits, aménagés, éclaircis. Ici, il est resté dans son obscurité initiale, tapisserie lourde, motifs d’un autre temps, auréolés des couleurs d’avant aujourd’hui ternies par les années et le tabac, vue Continuer la lectureCouvre lit et lampe à frange.

#40 jours /#05| de famille

quinze juin il faudrait le faire sans image mais ça paraît impossible – elles viennent par une espèce de processus magique (on aime beaucoup la magie – peu importe sa couleur, si la magie en a jamais eu d’ailleurs – ces temps-ci je suis un peu dans Zénon, après avoir été dans Hadrien – il me plaît celui-là non pas Continuer la lecture#40 jours /#05| de famille