#40jours #04 | ne pas y penser

Danielle avait beaucoup trop dormi, ses pieds nus s’enfonçaient dans le tapis berbère et touchaient parfois, désagréablement,  des brins de laine durcis par le feu. Un jour, à fumer dans ta chambre, tu finiras par foutre le feu à la baraque, ma vieille. Ne plus y penser. Dans le salon, des bottines noires sont posées sagement au pied du canapé Continuer la lecture#40jours #04 | ne pas y penser

#40 jours#04#plage de Dieppe

dos au centre ville, sous la falaise crayeuse qui s’écroule, sous le château. des galets, des monticules de galets, des plis, des replis de galets. des galets et des galets encore et toujours. marée montante ou descendante. peu importe, faible coefficient, pas de sable, seulement des galets gris. le gris n’existe pas. tous différents de près. tous uniques. avec toutes Continuer la lecture#40 jours#04#plage de Dieppe

#40 jours #4 | passer la cinse brouillons de sol (solipsisme)

Cinser: passer la cinse (la serpillière, le chiffon) « j’va cinser » dit Odette. Je suis Odette. Je suis la cinse. Le mot cinse est un sol; le mot cinse court au sol. Laver le carrelage à grands seaux. Jour d’été: enfance. Sol qui se métamorphose, couleurs, formes, vernis d’eau éphémère comme à la surface du caillou, ces brillances tirées de Continuer la lecture#40 jours #4 | passer la cinse brouillons de sol (solipsisme)

#40jours-04 Les pieds du diable

4/40 les pieds du diable L’infirme vient de sortir du commissariat, il a descendu difficilement les marches, il y a du monde en cette fin de matinée ensoleillée. Le boiteux marche, deux chaussures noires, le pointes des lacets noirs suivent son pas, son pantalon noir est fripé. Son pied gauche anormal qui forme un angle à quarante-cinq degrés vers l’intérieur, Continuer la lecture#40jours-04 Les pieds du diable

#40jours #04 | pierre éthérée

Figures géométriques, au bois blond, presque cendré du seuil, le plastique sombre du lino, des gris plein de nuances, des crins jaunes aux lignes noires, des traits droits et des arrondis, comme une découpe dans le monde, une taille au couteau pour créer la forme au plus profond de la masse. En chute vers le rez-de-chaussée, des marches claires recouvertes Continuer la lecture#40jours #04 | pierre éthérée

#40jours #04 | au début ras du sol, et puis debout ensuite

Déjà la qualité du sol, son toucher, sa plus ou moins forte résistance, son contact avec les pieds nus ou chaussés. Le linoléum du couloir de l’appartement brûle les genoux si on est distrait, ou pressé, en tous cas inattentif. Il enseigne la prudence pour parvenir à la cuisine, tomettes rouge brique dont les joints à force d’être récurés s’amaigrissent, Continuer la lecture#40jours #04 | au début ras du sol, et puis debout ensuite

#40 jours #04 | Ci gît un nid de poule

-Est-ce que pourtant on regarde les sols ? »  La question est posée par Régis PERRAY et j’ai envie d’y répondre. La saleté des sols La dangerosité des sols La puanteur des sols La laideur des sols L’élitisme dans le plan d’occupation des sols Les zones sinistrées et leurs sols défoncés Oui, réhabiliter les sols est une action d’utilité publique Tout Continuer la lecture#40 jours #04 | Ci gît un nid de poule

#40jours #04 | Des sols et une fugue

J’ai goûté ma ville. Dans le bac à sable j’ai goûté le sable. Au pied de l’arbre j’ai goûté la terre. Sur le chemin de l’école, j’ai goûté l’herbe humide. Sur la dalle j’ai posé ma langue. Seuls les enfants connaissent aussi bien leur ville. A peine à marcher qu’ils veulent savoir ce qu’est vraiment ce qui les tient debout. Continuer la lecture#40jours #04 | Des sols et une fugue

# 40 jours -04 | Pas glissés sur un parquet

[…] une attitude qui, à l’inverse de la posture, n’est rien d’autre que la marque revendiquée autant que discrète de son rapport au monde… » « … L’art de Régis Perray est indissociable de sa vie. Un Polaroïd de 1977 le montre, enfant, dans la cuisine familiale, appuyé sur un balai. Il faut glisser d’une toile à l’autre  avec les Continuer la lecture# 40 jours -04 | Pas glissés sur un parquet