Prologue. Famille: maman, papa, livret. Santé (aussi vieux que moi): la couverture bleue, pelliculée, rayée, pliée, écornée, laisse apparaitre sa chair cartonnée, quand on la soulève, elle dévoile des pages fines, bichromes, roses et noires. Correspondance: mots à découper, comme des vignettes ou des faux billets. Notes: des nombres de 0 à 20 assortis de commentaires.
S’approprier le carnet, trouver son carnet, comme on trouve son corps. Des années de vêtements, déguisements, friperies, de carnets commencés et jamais finis, même les plus petits, surtout les plus petits: imitations miniatures de cahiers d’écolier, logo à tête de femme, chanson et scène d’évangile, agrafes ou spirales ; carnets objets qui imitent les trésors et qu’on n’ose à peine salir ; un carnet aimé, pour sa couverture bordeaux, douce comme du velours, et ses pages laiteuses, les notes prétexte, un partage amoureux; carnets des mort-nés, cimetières des pensées inachevées, celles-ci ont leur sépulture. Trouver un carnet qui me fasse écrire, et que je pourrai relire. J’ai dû trouver mon écriture pour trouver enfin mon carnet. Il est grand, sans marges, lignes ni carreaux, il ouvre un monde où se mouvoir enfin.
j’espère qu’il a plein de pages ce carnet !
Ce cahier qui ouvre un monde et que l’écriture précède, ce carnet corps qui s’ouvre. Oui souhaitons lui plein de pages
qu’il doit être beau
Merci toutes les trois, j’ai l’impression qu’on m’a laissé des petits mots sur mon plâtre, ou sur la page de garde.
Bien content de te trouver là, carnet ouvert et crayon affûté !