j’écris au creux de ma main dans ce carnet comptable mes humeurs noires à soustraire de l’oubli le nez à humer le carton froissé d’un carnet qui retient ma liste des courses testamentaires d’un trait dépouillé une stèle à l’ombre d’un vélin début d’une épitaphe carnet de croquis au commencement d’une feuille blanche j’écris dans ma main l’essence des bois autour le ciel et sa perspective m’enivrent les mots m’entrainent carnet de vivisection des pensées carnet des voyages sur le pas ma chambre mes notes de fin de carnet à peine tracées des notes à mal me supporter carnet des musiques intérieures carnet des vengeances abominables carnet d’un ennui mortel, ouvert et fermé, et fini et recommencé
Une course folle, on ressort essoufflé. J’aime bien le carnet des vengeances abominables !
très beau
on lit, on avance, on cherche le sens et puis on comprend qu’il n’est nul n’est besoin, que les mots s’enchaînent et nous parlent tout seuls du noir et du moins noir dans ce fondu enchaîné d’une image à l’autre