Enième jour.
Reporter à deux mains l’oublié d’aujourd’hui
Caviarder le jour pour espérer la nuit
Raturer au réveil pour s’endormir sans honte en début d’après midi
Laisser reposer la bonne idée de dix ans d’âge
Écrire contre, y compris contre soi, mais toujours égoïste
Mentir, mentir, mentir : il n’y a que cela de vrai
Inachever la vieille idée pour ne pas découvrir qu’elle était nulle
Écrire sans y croire
Ne rien faire, le faire bien et le faire sans scrupule
Jouer, jouer, jouer jusqu’à faire croire
Mentir à soi même un jour sur deux
Se tromper les jours pairs, douter les jours impairs
Ne pas écrire : scripturer
Ne faire l’effort d’écrire que pour empêcher l’ennemi de dormir
Écrire aussi peut être pour ne pas perdre la main à raconter des histoires
Ni pair, ni impair, le énième jour évite le doute sans empêcher les erreurs. Nous en resterons donc là, sans plus loin aller.
Quarantième jour. Cette personne n’est pas un chat—Le feu garde la mémoire de la main qui l’allume—Cette image n’est pas le reflet de la réalité du jour—Les cochenilles peuvent parfois s’inviter sur les racines du gingembre—Cette personne n’est pas un chat—Cette personne n’est pas un chat—Cette personne est une chatte : elle n’ajoute jamais de bruit au bruit—Extraterrestre, aérien et aquatique, le soleil est un lampyre géant—Lucioles et lampyres craignent les pollutions lumineuses—Les chiens n’ont rien à craindre des lunatiques : ils aboient et elles disparaissent dans le ciel—Rouges ou bleues, selon leur genre, les gélules matutinales ressemblent souvent aux liberllules aux ailes transparentes qui vivent au bord de l’eau—Les distantes, toujours invisibles à l’œil nu, nidifient souvent dans le trépied ou le crapeau à mire qu’utilisent les géomètres—Cette personne est une chatte—Les brezes sont des éphémère dont la vie tient le temps d’une cigarette—Les dissipatives (dissipatia fractus) se développent essentiellement dans les zones de turbulence relative—Les colonies de cases (casa capsa) se confondent aisément avec les plateaux de jeu d’échec—Les inepties (ineptae ineptàs) sont hermaphrodites et ne se reproduisent qu’à l’intérieur de structures métalliques privilégiant les métaux pauvres résistants à l’oxydation—Omniprésents mais inoffensifs pour les humains, les eans rayés sont invisibles quand ils se posent sur les touches d’un piano—Grégaires et inoffensifs pour les humains, les mutiques se déplacent en nuages et jamais ne se posent—Les silhouets, mâles ou femelles, sont particulièrement attirés par les lieux de passage à forte densité humaine—Saisi d’écran ou saisi de froid, le doudon est un animal solitaire. Sa meilleure défense est le camouflage—Vol de paloins silencieux—Il semble que l’on ne peut pas trouver ce que vous recherchez—seules comptent les gouttes—Cette personne n’est pas un chat—Cette personne n’est pas un chat
Comme un bestiaire imaginé et perdu dans les légendes d’images aléatoires. Là peut être le secret que je voulais dissoudre pour ne pas le garder.
Trente-neuvième jour. Il y a une différence précieuse entre ce qu’il ne faut jamais écrire et ce qu’il convient de faire fuiter en laissant croire qu’il ne fallait pas l’écrire. Difficile en ce trente-neuvième jour de savoir dans quelle catégorie ranger le document anonyme qui, selon nos sources, aurait été transmis à la direction des services du M.Y. Consultés, ces derniers n’ont pas souhaité répondre aux questions que nous pose ce document classé confidentiel.
Pour peu que l’on puisse y voir clair dans l’imbroglio des services, il se pourrait que les membres du M Y soient plus Marguerite Yourcenar que Marguerite Duras. Cela dit, il faut savoir que l’important dans les légendes demeure dans la confusion.
Trente-huitième jour. ville hostile course vaine perdition dans les architectures et les ruines course effrénée épuisement certitude que le contrat ne sera pas renouvelé impuissance à penser demain être nulle part être nul non avenu indésirable soulagement au réveil un reste de doute quand même ce n’était qu’un rêve mais pourquoi souvent ce cauchemar pourquoi le rêve de survoler comme un oiseau un paysage en couleur est-il si rare, si loin, perdu
Trente-septième jour. La Treizième revient… C’est encor la première; J’avais oublié qu’il y avait un point virgule. Oublié ce encor façon Perec à moitié. Oublié même Artèmis, le titre du poème. Pourquoi ces énigmatiques premiers mots de Nerval sont les seuls par cœur toujours revenus, là encore ? La bonne note obtenue au bac sur ce texte de Nerval n’est pas la seule explication. Il y a de la rose trémière, des femmes, un jardin, des vies dans la complexité si riche de sens de cette pauvre mémoire d’à peine sept mots, trois points de suspension et un point virgule.
Trente-sixième jour. Relire au réveil le passage du Traité du jardin de Ji Cheng sur lequel il s’était endormi la veille. Rituel ancien. Rituel rêvé. Rituel imaginé, attribué à son personnage. Ne rien vouloir entendre des bruits du monde. Ne rien ouvrir des flux de données. Ignorer encore un peu, un moment encore, les machines qui attendent que l’on se comporte comme des machines. Seule exception: confier au Samsung Galaxy A42- 5G le voyage de cette image de la mer vers toi.
Trente-cinquième jour. Un pavé de 750 pages. Son dixième ouvrage. Le seul livre dans lequel je veux pouvoir entrer. J’y travaille lentement, en prenant des notes. Il n’est pas facile: c’est une pensée globale. Et paradoxalement, le titre m’échappe toujours. Quatre mots. Je doute toujours du quatrième, si grand, si vaste, si complexe.
Trente-quatrième jour. Sous les litchis, le gingembre comme il y avait sous les pavés, la plage. Il lui parle par signes et souvent cela la touche. Il espère ne pas s’être trompé, qu’elle n’en fasse pas toute une histoire. C’est que pour les courses, elle était très circuits courts.
Trente-troisième jour. Comme il est difficile alors que nous allons rendre impossible la vie de ne penser à rien alors qu’il serait si facile d’écrire des phrases dépourvues de contenu.
Trente-deuxième jour. Je fais partie de celles que tu ne convoques pas, plus présente en toi que de mon vivant. Je le sais quand tu touches cet arbre comme l’on caresse une mezouzah. Je l’entends quand tu écoutes encore mon message d’accueil sur le répondeur que mon mari n’a jamais effacé. Et le rosier liane que vous aviez planté sur ma tombe, il est là, il grandit.
Trente-et-unième jour. Faut-il ajouter du bruit au bruit ? Je n’en suis pas sûr.
Trentième jour. Le président de la République et son épouse ont reçu le 8 décembre au palais de l’Elysée pas moins de 500 enfants pour l’habituel Arbre de Noël. Les enfants invités ont ainsi pu profiter d’un concert donné par le chanteur Kendji Girac. Le président de la République et son épouse sont ensuite montés sur scène. La Première dame aurait retrouvé en coulisses ses deux filles et ses petits-enfants. Que d’émotions dans les faits d’hiver.
Vingt-neuvième jour. Je ne veux pas savoir ce que je n’aurai pas dû faire parce qu’il est toujours trop tard. Refuser le flash-back pour éviter les crash-tests. L’obstination mise à le faire me fait à présent supporter le présent, jusqu’à vouloir y vivre le peu qu’il en reste.
Quelques mots manquent ici : je les garde en moi précieusement en regardant la mer.
Vingt-huitième jour. Impossible d’éloigner ce qui revient inévitable ressac de toutes les inquiétudes instillées jusqu’à l’overdose sur tous les tons dans toutes les grimaces sur tous les écrans dans les farces spectacles jusqu’aux mises en scène de soi des plus odieuses hypocrisies planétaires jusqu’à l’intime dont nous consentons le vol et le commerce
Vingt-septième jour. S’entendre ne pas lire le journal de Kafka, s’entendre parler au chat, se dire qu’il est temps d’aller sous la douche, de s’habiller comme hier, de laisser ce qu’il y a faire se faire plus tard, d’être là sans y être, te voler ta dose de pregabaline et t’imaginer sans addiction en fumant une cigarette pour toi.
Vingt-sixième jour. Parfum de la peau des fruits | précision du satellite | mesure de la terre | écriture des lieux | le tachéomètre confirme le GPS : le clémentinier est bien là où il se trouve | le bigaradier est bien là où il donne à confiturer | catalyse de la pectine à rendre flou
Vingt-cinquième jour. Pelure | polaire | peau | mer qui à la fois protège et ouvre à l’autre | enveloppe interface | rempart et moyen de la connaissance | par elle je sais | par elle je sens | je suis une île | elle m’entoure et m’enveloppe et me déploie
Vingt-quatrième jour. N’attendre rien, une force qui exige d’avoir la force de ne rien solliciter, jamais. De ne jamais franchir le seuil de la banque des faveurs. Nulle part. Ni dans la ville, ni dans la file. Ni dans l’île, ni dans la salle. Qu’importe l’autour de soi, ses tentations, ses appels. Fermer les yeux, sembler dormir, ne garder en soi que l’image d’un horizon de brumes et de lumières et s’y attendre ainsi, en liberté.
Vingt-troisième jour. La quatrième baguette est offerte si on en achète trois | Le prix d’un bornage se calcule au mètre carré : pas moins de 3000 € pour un terrain de deux mille mètres | Les droits de succession doivent être payés au bout de six mois | Il n’y a que trente Mon Chéri dans la boîte en gondole à l’une des deux caisses du magasin | Il y a six mois d’attente pour la gravure sur la pierre tombale et c’est 12 € la lettre | Des pensées, sans compter | Quel luxe insolent
Vingt-deuxième jour. Pas un, dix. Plus aucun souvenir de ma liste. Des livres bouteilles à la mer mais en zone rurale. Une idée comme un conte pour enfants. Quelques amis, un petit noyau. Nous tentions LIVRES LIBRES. En vain. Dix ans ont passé. Joker, là tout de suite.
Vingt-et-unième jour. Le fou en diagonale. Le pion d’une case. Le cheval en équerre. La Reine à sa guise. Le Roi tout nu. Le Roi déchu. Et eux, elles, nous dans les rues. Et nous dans tous les sens. Et soudain un guépard. Tout bouger pour que rien ne bouge.
Vingtième jour. Son portail est encore fermé. Sa chienne qui m’accueille en aboyant est dans le jardin. La voisine aussi dans le sien qui accepte de prendre le colis. Les réductions du Black Friday ne font pas rentrer 140 € de cafés dans une boîte à lettres standard. La voiture au couleur de la Poste repart en marche arrière.
Dix-neuvième jour. La factrice klaxonne, pas besoin de signature, what else ? Rien d’autre.
Dix-huitième jour. « Nous avons besoin d’inventer des choses qui ne font pas partie du réel habituel, pour pouvoir nous promener à l’intérieur des barrières et des palissades du réel. Il y a quantité de choses dans notre réalité quotidienne qui nous empêchent de parler. Nous revenons toujours à cette difficulté de parler. »
Il est 09 H 17. Il y a deux heures que le soleil s’est montré au sud de l’île de mon horizon. Pas question d’aller ouvrir de vieux carnets, d’avoir à recopier, d’avoir à reclaver des mots déjà inscrits. En trouver d’autres en sachant où chercher. Et lire vite, retrouver l’idée, voler le sens. Et copier-coller, sans dire rien.
Dix-septième jour. L’interdiction de pleurer dans les cimetières est étendue à l’ensemble du territoire national. Les amendes encourues aideront la mise en valeur des arts numériques dans les lieux de mémoire.
La généralisation et la privatisation des parkings hospitaliers payants désormais acceptées sont à même de permettre à présent une augmentation significative des tarifs pratiqués. Le doublement de ces tarifs et la suppression des avantages accordés aux familles des patients hospitalisés permettra aux gestionnaires de ces parkings d’organiser des expositions d’artistes contemporains, en particulier dans les parkings souterrains plus anxiogènes.
Seizième jour. noire polaire Himalaya Moutain, bleue polaire Aigle XXL, sans manche Schott N.Y.C. 100% nylon XL, pantalon Harken, sailing wear, pewaukee 1967, 100% coton, fabriqué en Roumanie, taille 38, veste Coriolan Paris, 100% laine, 56, tissu : Martin and Sons 40731/B2, vieux Flying wear Chevignon, taille XL, encore plus vieux Burberrys, venu du cinéma et trop grand pour moi, 100% coton, made in England, parka-doudoune Alaska, Sh & Company, 96-100, 170-176, protection – 30°C, Ugg, waterproof, 42, chaussettes Heat Holder, taille unique : 39-45, 91% acrylique, 5% nylon, 3% polyester, 1% élasthanne, T-shirt noir, taille L, made in Vietnam
Quinzième jour. J’attends le ramoneur | deux contacteurs sur le côté droit | vers treize heures j’espère | attendez un quart d’heure, vingt minutes | comme ma mère | c’est le code postal | vous plantez des oliviers alors | me semble trop gros tu as vu plus petit | ne vous inquiétez pas je suis pas loin
Quatorzième jour. Je n’irai pas plus loin. Elle n’est plus là. En son absence, je n’irai pas plus loin.
Treizième jour. Laisser le vent choisir les fruits à confiturer et laisser à la pluie seule le soin de faire les vitres afin que rien n’affecte ma vision de tous les lieux du monde où je l’espère comme le vent chasse les nuages, comme la pluie apaise la terre.
Douzième jour. Il y a un moment qu’il faut attendre où les flux liquides qui nous agitent sans cesse abandonnent quelques flaques dans lesquelles, une fois qu’elles auront séché, nous pourrons creuser, graver, inscrire, découvrir ces mots que nous voulons prendre pour des traces.
Onzième jour. Selon les grands-mères, le menu des dimanches variait avec une constance immuable. Le poulet rôti, un luxe pour ma grand-mère italienne. Le gigot d’agneau, la moindre des choses pour ma grand-mère française. Chez celle qui avait toujours tout économisé, les livres n’appartenaient qu’à son mari, des objets qu’elle ne touchait jamais. Chez celle qui n’avait jamais connu la misère, les livres étaient partout. Il y en avait même dans lesquels, elle soulignait des passages. Un crayon noir servait de marque-page.
Dixième jour. alors que la pluie augmente, les feuilles-fleurs de l’arbuste se balancent et résistent | pendant que les fruits cuisent, je cherche dans ma mémoire le souvenir de cette odeur amère et sucrée | tandis qu’ils seront privés de bière, je savoure une Bud en boycottant ma télé chaque fois qu’elle parle de foot | pendant que j’écris, je ne lis pas | pendant que je ne lis pas, je n’ai pas honte de découvrir les épisodes de la saison 6 d’une série de la BBC | pendant que j’y suis, j’y reste |
Neuvième jour. les récurrentes et perverses paroles expertes instillées, distillées, injectées, à chaque heure | les connivences et les dissensus mis en scène | la permanente fabrication des images qui rassurent et des images qui terrorisent | la servilité des un(e)s, la lâcheté hypocrite des autres | l’empreinte carbone de tous nos écrans sans lesquels nous ne sommes plus | l’immatérialité de nous |
Huitième jour.Marie Gouze Françoise Raynal Mireille Gouaux Paula Ceccaldi Antoine Dessanti Alain Verdi Ernest Centofanti Jean-Pierre Viglietti Mirko Hayat Michel Parlier Michel Behem Raymond Rodriguez Catherine Hecker Nelly Cohen Dominique Aucel Aldo Mandorla Patrick Albright Milka Assaf Isabelle Bourget Charlotte Bonnet Dany Coutrix Donald Archer Pierre Carlavan Albert Chubac Marie Campana Estelle Cywje François Daoust Elisabeth Milleliri Enrico Porsia Elena Nahra Héléne Grabowska Okuba Kentaro Françoise Harrosh Wallés Kotra Colette Lamouroux Dominique Levesque Anne Luigi-Duggan Maristella Lunetta Fernando Malverde Michel Moretti Camille Mestre-Mel Jacques Mondoloni Denis Parent François Trichet Mohamed Tazi Dora Bouchoucha Félix Tiouka Bernard Violet Nigel Wilde Véronique Ducros Marie Ferranti Paul Viguier Camille Piras Jean-Pierre Giannelli André Tosel
Septième jour. | regard franc, mâchoires en carré, une silhouette toujours un peu penchée vers l’avant, toujours attentive à chacun de ses gestes, un œil de marin qui sait tout de la mer | une pâleur lumineuse, la finesse pointue du visage, des yeux affamés de lecture, la prudence de ces gestes quand elle nourrit les oiseaux | comme en arrêt, tel un chien de plumes, vif sans cesse, une peau de bronze sous ses nombreux tatouages | |UP|
Sixième jour. … que contrairement à ce que peut laisser croire Dan Simmons au début du roman The Fifth Heart l’écrivain Henry James n’a jamais tenté de se suicider en se jetant dans la Seine à Paris le 15 avril 1893… que ni Henry James, ni le détective Sherlock Holmes n’étaient ce jour-là sur le Pont Neuf… qu’il est faux de prétendre que Sherlock Holmes ait été déprimé d’apprendre qu’il n’était qu’une construction littéraire… qu’affirmer le contraire comme je persiste à le faire est tout aussi absurde…
Cinquième jour. Des îles que nous sommes aux îles que nous sommes, les galets du ciel qui ricochent n’ont rien à faire du temps, rien à faire des distances. De toutes les nuances de leurs couleurs qui nous réunissent, ils s’imposent. Il suffit de lever les yeux comme se lève le soleil et nous voyons ensemble.
Quatrième jour. Oui, le chien. Je sais, il fait jour déjà.
Troisième jour. Un moment de plus, un moment de pluie, de nuages ou de soleil, qu’importe. Dans l’instant où l’espace et le temps nous éloignent sans nous séparer, comme un saut dans le vide, une perte de sens. L’incompréhension a besoin d’un sas, quelques heures, un jour entier, jusqu’à ce qu’un objet, un vêtement,une herbe, un lieu, un son, un parfum permette de vivre à nouveau. Et Aragon qui résonne. La verveine pousse et s’envole vers vous.
Deuxième jour. Le froid du souvenir du froid indissociable de la file d’hommes attendant l’ouverture de l’asile de nuit dans une ville détestée, sensible encore, présent là, ineffaçable, y compris dans le confort privilégié de celui qui peut contempler la mer, s’y apaiser, sans oublier, jamais, ces navires qui réclament un port.
Premier jour. Toujours là sur la place, à leur place à l’heure du déjeuner, aux aguets d’une nourriture à saisir, omnivores et opportunistes. Au moment où je veux saisir leur image, l’un d’eux raille et son cri semble dire ton nom. Comme si tous les Larus argentatus du monde avaient en tête cette attirante image de toi qui toujours me trouble, toujours m’emporte et ce matin encore.
Des oiseaux vigies aux ailes repliées . Il fait beau sur la place!
(au jour 2: je pense la même chose) (merci de le rappeler Ugo)
oui Ugo c’est un privilège ( je suis devant l’océan) merci Ugo oui ne pas oublier
ne sais que dire mais serais honteuse de ne dire rien
j’écoute les oiseaux
beau bien entendu je savais (et rire parce que la verveine est dans ma tasse à côté de moi)
« l’incompréhension a besoin d’un sas » ( à méditer ) et j’adore la verveine. C’est beau merci Ugo ( et lire un peu Aragon donc)
C’est beau Ugo, je reviendrai sur ton carnet!
ramassés, amples… tant de sensations à lire tes mots (les photos sont belles mais j’ai exprès lu sans les regarder et ça me va!), chaque billet avec sa note ! merci !!
« L’incompréhension a besoin d’un sas » et « Oui le chien, je sais, il fait jour déjà » oh c’est super Ugo, ton sens du raccourci est fabuleux.
beau à lire, d’un saut à l’autre, d’un oiseau à un chien, des êtres absents aux êtres absents,
Merci Nathalie, Piero, Brigitte, Géraldine, Gracia, Simone, Catherine. Merci de vos passages, de vos mots, de vos écritures. Merci de vos voix dans ce flux immense que nous fabriquons ici et qu’il est de plus en plus difficile, pour moi, d’en saisir la totalité. Et plus difficile encore d’en commenter des parcelles comme vous parvenez à le faire. Merci, merci à vous toutes et tous.
« Les galets du ciel qui ricochent » : c’est beau
je bis
Je triple
U P(aradoxe) … puis traverser le Pont neuf à dos d’âne ou de chat et penser à bien se reposer au septième jour
ne voulais plus commenter pour ne pas encombrer, mais ne résiste pas au plaisir de les saluer tous trois (un peu l’impression de les connaître même si je me trompe)
Pareil mais bronzetatoué quand même
belle photo de famille, merci Ugo
« La prudence de ses gestes quand elle nourrit les oiseaux « me plaît
Reconnu un sur trois ! Enfin je crois😄
je ne reconnais personne (alllez, deux ou trois peut-être) maid ce n’est pas le propos, le résultat est une liste qui soutient sa mélodie, son rythme, il y a de quoi en écrire toute une histoire,
La première certainement : elle avait choisi de s’appeler Olympe.
oh que oui ne pas s’attarder sur tout cela ! bien assené
ne pas s’attarder : belle injonction à regarder en face . Merci Ugo
la fabrication des images, comme disait un oncle corse, Tu m’as compris tu m’as…
« pendant que les fruits cuisent, je cherche dans ma mémoire le souvenir de cette odeur amère et sucrée » j’aime cette image
audacieuse présence des quasi synonymes de pendant mais pas tout à fit, en accord avec la suite – nuances…
mes grands mères c’était l
zut mes grands mères c’était la musique – « ils vont « couter des opéras » disait avec mépris ma grand-mère lyonnaise des pieds-noirs, « chez mes parents on faisait de la musique de chambre »
la musique de chambre contre l’opéra j’adore!
( je préfère le poulet rôti ) est-ce que les recettes immuables étaient notées? les mondes séparés qui s’évaluent et se jaugent en plat du dimanche et en usage des livres (Les passages soulignés au crayon marque page) ma grand mère paternelle aurait fait le gigot (et des hachis avec les restes) ne lisait pas mais peignait des tableaux … l’autre grand mère avait les livres dans la voix .
en remuant le potage
Pour vos passages toujours attentifs et vos grands-mères aussi, merci Nathalie, merci Brigitte.
12 : et d’ailleurs les nuages nous indiquent aussi parfois un visage
Bonjour Ugo,
Je n’étais pas venu par ici depuis les noms, ça semble une éternité quand on retourne à ton carnet, de la confiture odorante – odeur à inventer par ici – à la flaque à peine sèche pour tablette d’écriture et les deux grands mères comme pages de livres, tu (nous) ouvres la scène –
Bonjour Catherine, merci pour ces retours attentifs. Je crois que ce sont ces exercices qui ouvrent malgré nous les scènes d’un théâtre vers lequel nous n’avons pas forcément envie d’aller voir. Et l’invitation au carnet est encore plus perverse qui rend plus difficile encore la résistance de la fiction VS l’auto-biographie. Pour ma part, je résiste en mentant le plus possible sans cacher pour autant que, oui, j’ai fait des confitures ces derniers jours.
Comme d’un seul souffle : c’est très beau l’eau et la terre et ces mots traces
Merci Nathalie Holt mais vous êtes trop complaisante. Ma phrase alambiquée embrouille plus qu’elle ne livre. Vous par contre êtes éclairante quand vous écrivez sur ces « fonds palimpsestes ». M’en vais vous relire à nouveau.
Le vent choisit La pluie fait Le vent chasse La pluie apaise . Un beau chant de la terre Ugo merci ne reste plus qu’à s’assoir et regarder voler le lézard
AH oui laissons faire… Nous faisons si mal.j’aime beaucoup
merci pour la pluie et même l’absence, merci pour la belle densité de chacune de vos notes
Dans la collection il y a aussi le pasloin le bestiaire ne s’arrête jamais…
chapeau pour la concision ! 🙂
euh l’interdiction de pleurer ok, pour les parkings suis plus réservée (en principe, pas concernée, me d »place seule comme peux) quoique : les expositions…
17 je ne sais pas s’il faut rire ou pleurer et se passer de voiture (dans tous les cas je refuse de payer l’amande)
J’ignore de qui est ce passage du #18, mais estomaqué de m’y retrouver – ne pense pas être le seul, d’ailleurs.
Merci !
le nuage, plein est là-bas, au dessus de l’autre île, tu ne l’as pas inventé – merci du partage…
vais être mutique (bon c’est loupé)
…Inventer pour pouvoir de promener… me plaît. Vous volez bien sous le soleil! Et hop : ce n’est pas bâcler c’est aller un peu plus vite pour regarder passer les mutiques . Merci Ugo
sortir du zoom parce que fatiguée et apr!s l
zut ‘fatiguée) et après qu’on ai parlé de l’oralité qui prenait peut-être trop de place tomber sur votre superbe concision dans l’échange 🙂
c’est un bestiaire de plus en plus inquiétant ( les artefacts et les data avancent ) heureusement qu’on peut encore partager un café avec la postière
Ah Burt !!! (tu te souviens, quand il sort de la baignoire et que le prêtre est gêné et qu’ils’énerve « ah ne faites pas l’idiot !! » -hein ? Non ? ici : http://www.maisonstemoin.fr/2015/06/02/sortie-de-bain/
Ugo ou la maîtrise du court qui en dit long.
Cette 18, sur le réel et la réalité, j’espère qu’Emmanuelle ne va pas la lire…
J’aime les photos qui accompagnent vos mots et j’aime le chien qui vous rappelle qu’il fait déjà le jour, j’ai les mêmes à la maison.
Merci pour cette lecture, pour les coeur et pour les yeux.
commentaire au ras des pâquerettes :s’il y a un guépard peux être assez paralysée de peur pour ne pas bouger, avec meilleures jambes il est probable que je bougerais 🙂
Belle découverte que ce carnet. Grand plaisir à le lire, à le regarder !
Merci Ugo
21 me plait vraiment beaucoup la bousculade des pièces et l’entrée du guépard … quelque chose arrive même si rien ne bouge
Bonsoir Ugo,
je tente de découvrir ce qui relie chaque jour tes images, choisies avec soin comme tu nous l’as dit, je crois « voir », « apercevoir » ou « deviner », mais les alentours du gecko restent un mystère, (ce qui l’amène et comment on le quitte, et encore après, puis ça repart)
sinon te dire que j’aime tjs le ton un peu désinvolte de tes notes et pourtant sérieux, et bien sûr l’énigme chaque jour,
Bonsoir Catherine
Merci de tes passages qui questionnent.
Le gecko refuse toujours de me répondre mais je ne désespère pas. Je lui adresse la parole à chacune de ses visites.
Pour le reste, franchement je me perd beaucoup. Je ne sais pas où je vais mais je fais de mon mieux pour ne pas y arriver en retard. Et sur la route, grâce à toi, je suis désormais très attentif aux bornes d’incendie.
https://livreslibres.tumblr.com/ : ces bouteilles à la terre ce devait être une belle aventure ! Merci Ugo pour les petits cailloux
Merci Nathalie Holt de vos patients retours. L’aventure aurait pu être belle mais nous ne sommes pas parvenus à convaincre France Télécom et les maires de nous confier les cabines téléphoniques abandonnées qui auraient pu faire de belles bibliothèques ouvertes, étanches et gratuites à l’entrée des villages.
Quelle belle balade au hasard de ces fragments. Pourquoi est-ce que j’entends de la musique en te lisant ?
Merci Jean-Luc. Je ne sais pas ce que tu peux bien entendre. Musique ? Chansons ? Mais je crois surtout que tu fais erreur de carnet. Tu es sans doute encore sous les charmes de celui de Piero Cohen, si riche d’images, de musiques, de sons et de bruits : https://www.tierslivre.net/ateliers/carnets-individuels-le-bruit/
merci mon prince…!!
sagesse (mais sauf si celle ou celui attendu avait fixé rendez-vous… vécu avec gamins, en ce as sourire)
pardon – en fait belle et ferme cette note
« n’attende rien … ne garder en soi que l’image d’un horizon de brumes et de lumières et s’y attendre ainsi, en liberté. » j’aimerais tant y parvenir.
(évident ) simple et beau
Allez, crypté pour crypté, je l’ose, le youpi, quand je vois tes initiales UP, et après lecture — quand même, on est sérieuse, pas seulement blagueuse — et recette confirmée de jour 10, petite forme de patte dans les fruits, se dire c’est sûrement ça, mais pas le goût encore.
oh le beau flou d’où sortiront confitures
Un peu plus de temps pour lire …Tes esquives me font mourir de rire. Ugo, donne-moi un peu de ton humour !
Merci Simone de vos retours et de vos écrits. Heureux de vous faire sourire. Je vais redoubler d’efforts.
les distances qui nidifient c’est drôlement joli
fumer c’est bon et parler au chat c’est important. Merci Ugo
Oh merci Nathalie. Il est réconfortant de savoir que nous sommes nombreux ici à parler aux chats.
27: beau geste de se sacrifier pour lui
La 25 que j’aime beaucoup. Je vais faire rentrer la chatte, parce qu’ici, il commence à cailler. Merci
OUI (mais suis certaine Ugo que vous savez préserver un peu l’intime… c’est tout ce qu’on peut encore)
Ugo merci les plans larges et la conscience (en bestiaire)
Une seule envie : revoir votre si belle région, pays, je disais cette après-midi, j’aimerai tant aller en Corse, on rencontrerait Ugo et j‘ai Ougo, comme ça, sans réfléchir — le rapport aux regrets me conforte dans ce désir,
bien raison de ne pas s’attarder sur ce qu’on n’aurait pas dû (sauf quand carcasse n’est pas d’accord… et encore pas trop longtemps)
Éclat de rire en lisant la chute de la 30 ! Je vais lire votre carnet que je découvre tardivement..
on ne dit pas ce qu’ils ont chanté ?
(jolie chute)
#31 ajouter du bruit au bruit et au fond se perdre dans un bruit de fond
— splendide et ça interroge —
(très jolie voix — merci)
j »aurais dû lire la légende avant de m’énerver en me disant zut j’ai encore cassé quelque chose et ça ne marche pas (sans regarder non plus la durée affichée)
cette chatte est une sage qui a été bien élevée
le fait d’hiver est très (drôle) …
le bruit au bruit? c’est une vraie question merci Ugo ( le lien son ne marche pas ici bizarre)
très, très, très très doucement – merci Ugo
Pas mieux à dire que mon collègue du dessus
Merci
assez sensible pour l’entendre… je n’y arrive qu’en n’ét
zut – qu’en n’étant pas certaine de ne pas inventer les réponses
le message d’accueil sur le répondeur… je pense à Ryoko Sekiguchi, La voix sombre, « La voix est la seule partie du corps qu’on ne puisse pas enterrer. »
beau texte La voix sombre ( elle sombre en nous) … les répondeurs : souvent sur celui de E. je raccroche avant pas entendre sa voix qu’elle a gardée sa vraie voix devenue machine
32 l’arbre, la voix, le rosier . L’essentiel est là.
33 j’aurais du passer lire Ugo ce matin et me serais abstenue d’écrire (Tant pis pour moi)
Non, non, non Nathalie Holt. Ne vous laissez pas avoir par mes sournoises facilités à faire des pirouettes. Merci pour le retour sur l’arbre, la voix et le rosier.
pas certaine que la phrase soit sans contenu… je flotte dessus
J’aime beaucoup la nature morte qui prolonge ou devance les mots
ah oui elle risque de ne ps comprendre (quoique ; on n’en cultive pas en Corse ?)
« litchees/gingembre c’est bien exotique » me prends-je à chuchoter
et pour la photo de l’île – merci encore
le 35 titille mon ignorance grande
la mienne également . Oublier le titre de ce livre que je lis je préfèrerais pas ( et je tombe dedans)
merci pour la photo voyageuse
Trente-et-unième jour. Faut-il ajouter du bruit au bruit ? Je n’en suis pas sûr.
Merci Ugo pour tous ces mots et ces photos.
Bonne journée.
37 : je te prie humblement d’accepter le fait que façon Perec serait devenu ncor – ce que j’en dis… (moi aussi bonne (très) note en français « premier manifeste du surréalisme » – j’étais en C (le S des sciences de l’époque) c’est pour ça)
Merci Pîero : remarque entièrement justifiée. Je m’en suis aperçu après avoir publié. Correction apportée après ton utile retour. Faute avouée, à moitié…
(un ami d’ami disait: dix de perdue une de perdue … je ne sais pas si ça peut voir un rapport? ou Ceci n’est pas une pipe de Magritte) … J’aime beaucoup cette trente septième en jours qui revient de Nerval et j’aime aussi beaucoup les roses trémières. Merci Ugo pour ces textes brefs et si denses
le feu qui garde mémoire c’est une très belle image
j’avais oublié aussi le nom, le encor et le point virgule, mais retenu aussi le ver et ne saurais dire pourquoi
j’aime comme les mots remontent le courant des rêves (comme en apnée)
Le feu garde la mémoire de la main qui l’allume. Ta main donc sur cette après-midi de soleil. Je n’ai pas le temps de tout ton carnet. Mais chaque chose lue, ravit. Le format te va comme un gant. Continueras-tu ?
Très bien le non-secret, belle diagonale pour ne pas finir,
Belle figure, pirouette ou salto. Délicieusement évoqué.
Extra ce #39. Je relis doucement votre carnet, aime ce mélange de concision et de densité
Merci à toutes à tous pour ces 40 jours d’écritures et de lectures partagées. Merci Muriel, Jean-Luc, Catherine, Emmanuelle, Nathalie, Brigitte, Piero, Clarence, Caroline, Isabelle, Romain,James, Simone, Marie,Danièle, Gracia, Géraldine pour les passages et retours que vous avez eu la patience et la gentillesse d’accorder à mes scriptures et pirouettes. Merci, merci, merci.
au quarantième jour on remonte le courant du carnet en bestiaire on retrouve la poésie, l’humour du regard (qui sait aussi mettre le temps à l’endroit). Quelle belle liste : « Les distantes, toujours invisibles à l’œil nu, nidifient souvent dans le trépied ou le crapaud à mire qu’utilisent les géomètres— » Merci Ugo …
juste tout ce que j’aimerais réussir, mais ma timidité me gêne (euh pas toujours, et moins qu’on pourrait le croire.
et ce serait peut-être presque aussi régalant que votre carnet.
Particuliers immenses mercis à vous Brigitte et Nathalie. Mes dettes envers vos écritures, vos mots, vos passages, vos retours ne sont pas mesurables et les mots me manquent. Merci Brigitte, merci Nathalie. Indicibles mercis.
Allez continue bien – ou pas – gaffe aux pirouettes et bonne(s) suite(s)
Doctes paradoxes et poétiques évitements font textes et beaux ments et songes. Merci Ugo pour ces conseils à scripturer entre deux siestes
Un peu trop docte, oui. Vous avez raison Nathalie. C’est mon grand défaut qui ne s’arrange pas avec l’âge. Comme ma paresse naturelle. Sans mentir, je sais à présent que le plus sage des travaux, c’est la sieste entre deux scriptures.