#5 Ciel du lundi
Et si le ciel n’existait pas ?
Je l’ai cru noir. Il était bleu.
Je l’ai cru vide. Il était plein.
Essentiel et sans ciel,
Il ment comme un amant qui se défile.
À l’instant présent mais vite passé.
Comme le bourreau d’un cœur à pendre.
04/40 : Phrase de Réveil
Où est-il ?
Mais quel est-il ce ‘il’?
Il ou elle ?
Île ou aile ?
Qu »aile’ est ‘île’ ?
Telle l’île sans eux donne ‘il’, l’aile sans elle existe.
Heureusement que je ne m’entends pas penser lorsque s’ouvrent mes yeux.
Sinon je ne saurais plus par où commencer ma journée.
03/40 : Il aurait fallu
Je ne sais pas si tu sais, mais… Il se tourne, la phrase s’arrête, les points se suspendent et le mystère s’emmêle.
J’imagine alors toutes ces choses qu’il sait que je ne sais pas.
J’envisage ce qu’il ne sait pas que je sais et je sais qu’il y a des choses qu’il ne sait pas.
Mais jamais je ne saurai ce qu’en cet instant, il aurait fallu savoir.
02/40 : Si loin, si loin
Une rondelle de citron. Carolina Herrera pour homme. Le tabac froid. Un feu de bois. Le brouillard. La résine de pin. L’essence. L’herbe coupée. Un morceau de gingembre. L’humus. La menthe. Le pain grillé. Un cabinet dentaire. La rouille. Ma maison. L’iode. Ma fille. Le bois de santal. Les pages d’un vieux livre. La cire des meubles. Et le monde. Odorat absent. Lointains souvenirs de ces milliers d’odeurs perdues. Les garder en mémoire à défaut de les avoir. Définitivement.
01/40 : L’imprévu
Il fait beau et je marche vers la Place. Devant moi, une maman tire un minuscule tricycle sur lequel vrombit un enfant : il est dans une course, il est dans sa tête et il va gagner ! Ils traversent calmement la rue lorsque tout se transforme en cris : une voiture ne les a pas vus, cale et klaxonne en faisant rugir son moteur. La peur s’est invitée. Même si donner la vie rend la mort inévitable, tout ne tient jamais qu’à un fil. Noter pour exorciser
J’aime votre écriture et vos fragments de textes Stéphanie, merci.
Merci de ce retour si agréable à lire qui peut d’ailleurs s’adresser à vos propres écrits que j’ai beaucoup de plaisir à découvrir.
Oh mais ravie Stephanie de te retrouver ici. J’entend ta voix lorsque je te lis toujours avec grand plaisir!
OOooooh Jen, quelle joie de te savoir ici ! La poésie de tes écrits va encore me réjouir ! chouette