#36 Routines du lire écrire et quoi faire de mieux
Réveil, le téléphone couine, WhatsApp écrire dessin rando famille premier lien avec du vivant, sauter du lit, ouvrir la fenêtre, froid, chaud, soleil, pluie et le vent qui fait bouger les arbres, prise de température d’hiver au jugé…le chat vient dire bonjour j’ai faim, douche, pulls chauds, bottes et chaussettes de laine…café panettone pour remonter un moral défaillant…radio pour entendre du vivant, le ronron des infos, allumer la cheminée journaux petit bois bûches souffler encore pour encourager l’étincelle…se poser regarder le feu qui prend, un petit mot croisé, le Canard de la veille, gymnastique de l’esprit, recherche des mots des sens cachés, trouvailles réconfortantes…ouvrir l’ordinateur pour les mails, relire la proposition de la veille, faire un saut dans les carnets individuels pour lire admirer les textes déjà posés, pas copier, juste admirer et s’inspirer du courage, de l’imagination, de l’adresse des écrivains tiers livre, du vivant encore, très vivant, à la recherche de soi, de sens, de renouveau, d’atmosphère, de peinture…la journée peut commencer à la recherche de mon texte, en regardant la pile de livres qui attend, prêt de bibliothèque, emprunt à mon fils, panier à livres achetés il y a longtemps et pas encore lus ou à relire…projets entre les courses, le ménage, l’utile et pas agréable…et heureusement le téléphone aux voix amies…et la journée passe elle est longue et quand elle est passée il ne s’est rien passé….
#37 Du par cœur
« Ich bin ein Kind der Stadt | die Leute meinen | und spotten leichthin über unsereinen | dass solch ein Stadtkind keine Heimat hat…. » Anton Wildgans Wien 1911
11 ans, 12 ans peut-être, je ne me souviens plus. Mais ce poème est resté ancré pendant toutes ces années, et si je ne connais plus que la première strophe par cœur, elle évoque avec les cinq autres mes sentiments de toujours. Je suis un enfant de la ville, j’ai grandi dans ma ville, j’ai aimé ma ville et je l’ai quittée pour aimer ailleurs. Aujourd’hui, je vis dans les montagnes cévenoles, où j’ai trouvé un autre sens et des amitiés, mais ma ville, je ne l’ai pas oubliée, comme le poème qui émerge sans que je m’y attende. Ce poème qui défend la ville comme attache, comme racines, avec autant de force que celles d’un village. Elle me manque, ma ville, ses parcs, ses avenues bordées de marronniers, églises, palais, foule sur des places spacieuses, solitude dans les ruelles, musées de toutes les découvertes, librairies à volonté, et quand je reviendrai, ses lumières m’accueilleront, les cloches des églises sonneront, les parcs se pareront des plus jolies fleurs et l’odeur de poussière après l’orage me ramènera à l’enfance…
#38 stratégies du rêve
Décidément, je ne rêve pas la nuit. Vous me direz, pas possible, tout le monde rêve ! Et comment se fait-il que je n’aie pas de souvenir, rien à raconter, le soir, je glisse dans le sommeil sans m’en apercevoir, le matin, j’ouvre les yeux sur le monde, sur le réveil, sur les messages. Aucun résidu d’aucune sorte d’une vie nocturne sécrète, ni bruit, ni couleur, aucune image, aucune conscience. Bien sûr, je n’ai jamais fréquenté le Dr Freud, je me plains de ne pas avoir d’imagination et je me sens un peu à part. Qu’est-ce qui me manque, docteur ?