Carnet Individuel – Le Passé Empiétant – Marie Moscardini
01/40 – Jeudi 10 novembre 2022
Au bord de la route m’accompagnent des noms de villages : Laféline, Fleuriel, Deux Chaises, La plume. Et puis la poésie s’est envolée avec le vent de la terre. Préparatifs intenses hier journée. Les nuages sont blancs d’océan. Avons loué un loft. Nous n’irons pas dormir là où je suis née. Tout est devenu compliqué. Il faudra choisir, ramener juste ce qu’il faut pour ne pas oublier. Ne pas s’encombrer. Léonard Cohen chante Suzanne. Mélodie bouleversante.
02/40 – Vendredi 11 novembre 2022
Dans une armoire, le silence d’une photo de mariage. Huit demoiselles d’honneur en robe longue, entourent les mariés, quatre de chaque côté. Le bleu de ma robe, la transparence des manches et du bustier, les chaussures blanches avec une boucle argent. Nous tenons une rose. Je porte des gants. C’est la plus jolie robe, confectionnée sur mesure pour un autre mariage où j’étais témoin de la mariée. Je ne sais pourquoi, je pense au pain doré, aussi appelé pain perdu. Ma robe est perdue.
03/40 – Samedi 12 novembre 2022
Tourner la grosse clef sans bruit, ne rien effrayer, donner de l’air aux piles de linge, aux draps épais d’autrefois, accueillir leur parole, soulever la poussière, espérer la robe bleue, les nappes brodées, déplier la robe de mariée, le jupon empesé, ouvrir le coffret argenté, garder le silence, il aurait fallu.
04/40 – Dimanche 13 novembre 2022
Sous un ciel de lune encore cousu à la terre, la fenêtre vacille, des visages surgissent de l’étagère du temps, je ne serai pas à l’inventaire, que vont-ils faire du lit où nous sommes nés, le silence rencontre d’autres silences, plus personne à appeler ce matin dans la maison de notre enfance, ne pas oublier de photographier la rose cueillie hier.
05/40 – Lundi 15 novembre 2022
Voyais-tu le ciel à travers les vitres de ta fenêtre avant de nous quitter ? Ici maintenant il ressemble à une plage échouée, à un lac au milieu des nuages. Là où tu es, est-ce qu’il y a des oiseaux qui s’abreuvent à la pluie des étoiles filantes.
06/40 Mardi 16 novembre 2022
personne d’autre que moi n’aurait remarqué que
Il avait fallu l’inexplicable pour que tu guides mon regard, sinon personne d’autre que moi n’aurait remarqué que sur ton bureau se trouvait ce petit carnet bleu pâle. Glissé sous un grand calendrier tout élimé par tes mains posées si souvent là, tu y notais tes impressions de lecture. Membre assidu du club de la bibliothèque Geneviève Fauconnier, tu me parlais souvent de cette écrivaine, prix Femina 1938.
07/40 Mercredi 17 novembre 2022
Sans mot, sans nom, sans écriture, un visage lisse comme la vie qui va de soi | Sortie d’un album, sans sourire, on ne l’appellera plus jamais | Un regard perdu, loin si loin, déjà en voyage.
08/40 Jeudi 18 novembre 2022
Gustave Eiffel Jules Sandeau Agnès Varda Denis Langlois Anne Frank Elisabeth Vigée Le Brun Adélaïde Jacquette de Robien Gustave Courbet Claire Brétechet Suzanne Valadon Geneviève Fauconnier Marie de Rabutin Anna de Noailles Albane Gellé Sarah Bernard Frédéric Chopin Max Jacob Marcel Aymé Maria Callas Niki de Saint Phalle Sidonie-Gabrielle Colette Yves Pagès Sophie Calle Dominique Gonzales-Foerster Giacomo Puccini Helene Hanff Joäo Gilberto
09/40 vendredi 18 novembre 2022
Ne pas s’attarder sur l’ombre de ton départ, retrouver ton ciel joyeux sous mes paupières, ouvrir la gaieté des armoires fermées, rêver avec toi de leurs trésors cachés, reprendre les aiguilles abandonnées du tricot que tu n’as pas terminé, déposer mes questions sur le dos des nuages, espérer le souffle du vent léger pour les envoler, ne pas s’attarder sur l’incompréhensible.
10/40 Samedi 19 novembre 2022
Jeudi 18 novembre pendant que le jour s’allongeait le désir m’a pris de recopier sur ce carnet le nom des artistes, photographes, écrivain.e.s, musicien.ne.s qui ont accompagné mon séjour à Paris en novembre 2015. On recopie parfois pour mieux se rappeler, et puis on relit pour retrouver un présent oublié. Sur ce carnet de voyage, les mots d’incrédulité remplissaient aussi mes phrases. Le soir du 13 novembre pendant que j’écoutais Henri Salvador chanter une chanson douce, les attentats, stupéfiaient, angoissaient le monde entier. Mon téléphone n’arrêtait pas de sonner. Pendant que j’écris ici j’entends encore ta voix
11/40 Dimanche 20 novembre 2022
J’étais persuadée qu’il était là. Le jour était enfin venu d’interrompre sa solitude. Trop heureuse d’avoir retrouvé dans ta bibliothèque mes deux volumes que je croyais perdus, j’allais pouvoir rassembler le trio. Mais où est-il celui gardé vers moi depuis ces années d’internat à Bordeaux. Où est-il ? Soulever les piles de livres, voyager dans tous les endroits possibles de la maison, l’espérer derrière le Littré, sous les cathédrales du monde entier. En vain. Qu’ai-je fait de mon Lagarde et Michard du XVIIIe siècle ?
12/40 Lundi 21 novembre 2022
Je soulève le voile, dessous je t’observe, tu me regardes. Je t’ai pris pour modèle. Je vais vivre avec toi plusieurs heures. D’abord prévoir le cadre puis le dessin. Trouver l’harmonie entre toi et moi, t’imaginer prendre vie, penser à nos rendez-vous, m’en réjouir. Me lever le matin et me dire je vais la retrouver, nous allons pouvoir parler dessous le trait, dessous la grisaille. Quand tu t’échappes de mes doigts, tu me mets en colère. Je ferme les yeux, je me concentre, je te convoque et nous nous retrouvons.
13/40 Mardi 22 novembre 2022
Le monde est rond, il tourne, il tient, apesanteur. Une feuille virevolte, le journal dans la boîte aux lettres, les nouvelles attendent mon regard. Il pense à la liberté, celle du monde sans catastrophe, sans frontières, sans banquise qui fond. Arrêter le monde, le regarder avec des yeux émerveillés d’enfant, redonner la beauté aux épousailles éphémères du soleil et de la pluie, à leurs diadèmes scintillants et leurs colliers de perles de rosée.
14/40 Mercredi 23 novembre 2022
Rien qu’une seconde pour basculer, tomber, ne plus se relever, rejoindre les mots perdus, les phrases inachevées, perdre son regard dans le rayon vert, ultime et brève fulgurance lancée par le Soleil sur l’océan, rien qu’une seconde.
15/40 Jeudi 24 novembre 2022
Drôle de temps, on va pas se plaindre après la chaleur qu’on a eue, mais quand même, c’est le vent de la défeuille, allez avance, oui c’est ça, c’est exactement ça t’as raison, bonne journée, on se tient au courant, les jours avancent à reculer, faut que j’y aille la soupe se fera pas sans moi, vous n’avez que ça, allez-y, passez j’ai le temps.
16/40 vendredi 25 novembre 2022
Comment oublier ce très joli long manteau parme en jersey mis pour le début d’une autre vie, une robe blanche transparente à bretelles, achetée à Lucca en Toscane avec une veste bleue en lin, la chemise tunique rouge redécouverte cet été, bien cintrée, achetée à Bombay, l’adorable petit chemisier blanc trouvé au marché San Lorenzo à Florence, un autre chemisier blanc en plumetis très élégant acheté chez Zara à Ekaterinbourg. Les vêtements, leur rencontre, l’espoir d’autres voyages à faire ensemble.
17/40 Samedi 26 novembre 2022
Tu me donnes tes bruits, je te donne mon silence
Tu me donnes tes ombres, je te donne ma lumière
Tu me donnes tes rues, tes magasins, tes vitrines
Je te donne les rangs de vigne sur la colline
Tu me donnes tes gares, tes aéroports, tes métros
Je te donne mes carnets de voyage, mes photos
Tu me donnes tes manèges, tes flonflons, tes manifestations
Je te donne le chant des oiseaux, ceux qui volent bien haut
Tu me donnes l’illusion, je te donne la raison
Tu me donnes l’éphémère, je te donne le grand air
Tu me donnes la peur
Je te donne les chemins, les fleurs, la douceur
Tu me donnes l’espoir de croire pour toi le meilleur
18/40 Dimanche 27 novembre 2022
On était au début de novembre, par un de ces jours où le soleil, rouge et sans rayons, peut être impunément regardé en face. Maintenant, à quatre heures de l’après-midi, il était invisible. Peut-être pas encore couché, mais, en ville, les maisons vous gênent pour assister à son départ quotidien, pour le regarder plonger derrière le bord de la terre. En ville, en hiver on sait peu de choses du soleil. Dès qu’il a quitté l’étroite voie de ciel pâle au-dessus de la rue que vous suivez, autant lui dire adieu jusqu’à demain.
Le paravent aux images. Chapitre premier « Retour du lycée »
Madeleine Gilard – Editions La Farandole 1962.
19/40 Lundi 28 novembre 2022
Tu veux quoi toi, le bureau de la chambre du haut, celui aussi de la chambre du bas sur lequel était posée la machine à coudre ? Voudras-tu la bergère, le fauteuil du salon, ça t’intéresse quatre bols blancs décorés avec des poules rouges, les serviettes à broder, une bleue, une blanche, que veux-tu ? Si cela ne t’embête pas, si tu es d’accord, moi je prendrai les albums de cartes postales, ceux qui appartenaient à notre grand-mère, et qu’elle avait plaisir à nous montrer quand nous étions enfants.
20/40 Mardi 29 novembre 2022
C’est écrit sur l’inventaire _ sans valeur _ tout ce qui a plus de dix ans est sans valeur. Le commissaire de justice a écrit en lettres majuscules _ SV _ dans la colonne en face du libellé des objets et meubles. L’argent n’est pas la seule valeur qui a un lien avec le visible, il y a le lien émotionnel, le lien de mémoire, notre propre attachement aux objets et meubles, ce qui n’est pas quantifiable en valeur numéraire.
21/40 mercredi 30 novembre 2022
Les feuilles tombées des chênes recouvrent le chemin vert et tapissent les cailloux devant la maison. Prendre le râteau pour les rassembler, les mettre dans la brouette, la vider à côté des prés. Couper les fleurs fanées des rosiers, asters, anémones du Japon, dahlias, cosmos et zinnias. Oser enfin ouvrir les albums, tenter de lire la correspondance au dos des cartes postales, voir Alger.
22/40 jeudi 1er décembre 2022
Des heures, des jours, une année, un rêve réalisé ! Fière de cet ouvrage collectif, admirative des contributions des participant.e.s de mon atelier d’écriture, éditrice d’une centaine d’exemplaires, j’en dépose un à la BNF. Une des contributrices demande : à quoi ça sert ? Une autre lui répond : comment te dire, avant nous il y a eu Rousseau, Baudelaire, Zola… enregistrés à la BNF, maintenant il y a nous ! C’est aussi simple que ça ! Une bonne façon de s’en séparer pour la postérité…
23/40 vendredi 2 décembre 2022
Additionner tous les mots que je ne t’ai pas dits, les écrire pour y lire ton absence que je ne peux compter. Prendre ma broderie en points comptés, hauteur, largeur, espaces entre chaque lettre des prénoms brodés, monter les mailles sur les aiguilles à tricoter, ne pas les échapper, se concentrer, recommencer. Me rappeler nos soirées d’hiver, nos fous rires. Apercevoir par la fenêtre, un homme occupé à compter ses vaches dans le pré.
24/40 samedi 3 décembre 2022
Attendre le rien, respirer, pas de vent, le toit, un couple de pies, leurs cris, la chaleur du radiateur, les bébés cactus grandissent, la chatte dort, les maisons de Burano colorent le gris du ciel, les livres d’images sont sages, le silence de l’attente des heures s’allonge.
25/40 dimanche 4 décembre 2022
Se tenir droite, les yeux à hauteur du premier étage, sortir la poitrine, rentrer le ventre, inspirer, expirer, respirer, vous avez mal, à genou sur les bancs de l’église, les mots prennent corps, les mains jointes, ne cours pas attention aux fils de fer barbelés, trop tard, cicatrice sur la joue, te temps estompé.
26/40 lundi 5 décembre 2022
Parfois on ne sait pas le flou tant tout est flou. La peine est floue de larmes. Parfois la parole est nette entre les points de la voix écrite, parfois elle se laisse emmener par la musique indicible de l’absence.
27/40 mardi 6 décembre 2022
Tu ouvres ton ordinateur. Une fois de plus tu as entendu, il est trop petit, change-le, toi tu vis seul, ne t’inquiètes pas, ne les écoutes pas, vis ta vie sans distance, prends le temps de me regarder, aujourd’hui repos, pas de clavier, je te le laisse, je n’en peux plus, je préfère arracher l’herbe, le concret, ils proposent encore des mises à jour, renouveler l’abonnement, je n’en peux plus, qu’en penses-tu toi mon alter ego ? Allez décide toi, moi j’abandonne.
28/40 mercredi 7 décembre 2022
Ressasser les heures, les minutes, les secondes appesanties sur la terre gelée figée dans un massif d’oubli. À l’ordinaire du quotidien cela ne suffit plus de secouer les grains de poussière étincelles de lumière pour semer les lendemains plus sereins. Il faudrait le blanc des commencements.
29/40 jeudi 8 décembre 2022
Vivre au ralenti, on n’aurait pas dû, voilà, ce n’était pas compliqué d’insister, de persévérer, peu importe le résultat, ouvrir les fenêtres, une fraction de seconde, faire demi-tour, abandonner la silhouette derrière, courir sur le flanc de la colline, ramener nos châles sur nos épaules, pousser la porte de la petite boutique froide et humide, s’allonger sur le sol pour finalement s’endormir, mais voilà on n’aurait pas dû.
30/40 vendredi 9 décembre 2022
On aurait pu les laisser se coller les uns aux autres les mots, plus d’espaces entre eux, plus d’espace au féminin, les espaces complètement disparues, que serait devenue l’histoire, les chaises se seraient renversées au premier coup de vent, toutes tombées, séparées, tordues, mais voilà on aurait dû surveiller, ne pas les laisser faire les détenteurs de vérités, les beaux parleurs, les emberlificoteurs, ils ont répondu on ne sait pas ce qui c’est passé, ça arrive parfois.
31/40 samedi 10 décembre 2022
Ne pas regarder par-dessus nos épaules, ramasser nos volontés, en remplir nos sacs, déchirer les journaux, les vieilles dates, les lettres sépias, refermer le carton aux quatre coins, ne rien laisser filtrer du passé, ne pas écouter les marchands d’angoisse à la télévision, ouvrir nos fenêtres à l’espérance du monde.
32/40 dimanche 11 décembre 2022
Un bruissement d’aile, un papillon dessine l’air, un mot inconnu écrit le jour, un autre efface la nuit, un bruit, un pas, une parole imprévisible, une odeur, un parfum subtil, une trace sur la porte, un livre ouvert à la dernière page, dans la boîte aux lettres une enveloppe vide, à l’intérieur tous tes possibles.
33/40 lundi 12 décembre 2022
Trop c’est trop, vider les tiroirs de l’esprit, ne plus rien remplir, laisser l’imprévisible au hasard de la vie, ne plus chercher à maîtriser, écrire les questions sur les cahiers, y déposer son fardeau sans point d’interrogation, attendre patiemment les réponses, ouvrir les livres, marcher sans penser, trouver les signes sans les chercher, accepter le vide de sens de l’instant présent.
34/40 mardi 13 décembre 2022
se rappeler les beignets de fleurs d’acacia un dimanche de Pentecôte, une messe de Pâques en pleine mer sous la voûte céleste, la bohème de Puccini à l’opéra de Sydney, les montagnes bleues, la terre rouge d’Arizona, les sourires de rencontres, les jours et les nuits de bout du monde, les merveilles à poser au fond d’un jardin, un carnet à ouvrir à la lumière d’une rose un matin.
35/40 mercredi 14 décembre 2022
Rien ne vient là où ça bloque sous le front. Il faudrait les ouvrir, les écarteler, les épuiser, les avaler les mots pour comprendre et même n’y rien comprendre aux embrouilles, aux histoires des villes, aux cœurs de solitude, aux ciels qui s’enfuient impossibles à enfermer, crier les mots pour qu’enfin en panne de toi, ils me raisonnent pour ne rien abandonner, pour trouver ces phrases à cueillir, à t’offrir là où tu es.
36/40 jeudi 15 décembre 2022
Quelques pages lues d’un livre chaque matin. Regarder mes mails, les messages plusieurs fois dans la journée. Écrire souvent vers minuit, quelques mots accueillis sans réfléchir, laisser venir ceux de la journée qui se calquent au monde dans le silence de la maison la nuit. Je fais grande part au silence, de plus en plus, si ce n’est France musique en préparant le repas. Travailler à l’ordinateur, consulter, mettre à jour, préparer mes ateliers, réceptionner les écrits, classer. Je remplis le temps toujours, m’assois peu dans une journée. Je marche en silence, je photographie parfois, il m’arrive aussi d’écrire mentalement, je récite jusqu’à tout me rappeler pour noter une fois rentrée sur mon carnet. Je feuillette le journal, les pages cultures, je m’interdis la violence des phrases, des photos. Je refuse les infos, je sais le monde là où j’en suis et d’où je viens. J’essaie de cultiver la paix. Je fais de mon mieux. Je ne sais pas où tu es, je ne te laisse pas toujours entrer dans mes pensées, dans ma collection de points d’interrogation.
37/40 vendredi 16 décembre 2022
Rien, il ne me reste rien du par cœur de l’école, ni poésie, ni chant sauf la Marseillaise. Du catéchisme il me reste les prières. Je ne connais aucune chanson en entier, juste un peu de notre jeunesse avec Françoise Hardy
On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l’a dit ce matin
À l’aurore je suis née
Baptisée de rosée
Je me suis épanouie
Heureuse et amoureuse
Aux rayons du soleil
Me suis fermée la nuit
Me suis réveillée vieille
Pourtant j’étais très belle
Oui j’étais la plus belle
Des fleurs de ton jardin…
Je te disais « tu te rappelles » tu me répondais « non je ne me rappelle pas ». Aujourd’hui encore je me souviens pour deux, mais déjà tu t’éloignes de moi.
38/40 samedi 17 décembre 2022
Rêver féerique, surtout pas triste, Roncevaux, Roland et son épée, les Pyrénées, les aigles et les ours, un concert à Vienne, un immense fauteuil avec d’énormes accoudoirs, des escaliers impossibles au milieu d’un pré, une maison de bonnes fées, des jouets, une baguette magique, un chalet avec la neige et le feu dans la cheminée, un sucre au-dessus du feu, le caramel qui coule sur le riz au lait pour dévorer nos rêves.
39/40 dimanche 18 décembre 2022
Souvent j’y pense, je ne t’en ai jamais parlé, peut-être l’avais-tu deviné à ma voix, je ne sais pas, tu ne m’en as jamais rien dit. J’aurais dû oser poser les questions, mettre les points d’interrogation, braver mes interdits. J’ai tout barricadé, verrouillé les portes, les fenêtres sur ce secret qui désormais est bien gardé. Trop tard pour le laisser s’échapper, je n’ai plus ta voix ni la clef.
40/40 dimanche 19 décembre 2022
Ce que nous vivons au quotidien agit sur notre écriture comme une semence pour faire germer les mots. Ils sont volatiles il faut les attraper, les capturer dans notre filet à écriture. Parfois ils s’envolent loin de l’horizon, mais aucun mot ne se perd, ils reviennent toujours comme un cadeau à l’absence.
Nous n’irons pas dormir là où je suis née. Jamais ? Toujours ? Vertige.
Merci Jacques. Tes questions restent sans réponse. Vertige peut-être.
« il aurait fallu » rejeté à la fin c’est fort
Oui! On se prend toute l’intensité des trois mots et cela inscrit les images qui précédent dans la mémoire. Que vont-ils faire du lit où nous sommes nés? laisse traîner une émotion puissante aussi.
Merci Cécile, Merci Thibaut. Très touchée par vos commentaires.
belle cette façon d’utiliser les thèmes pour tisser un ensemble à elle dédié (et le ciel du 5 vient s’y ajouter
Merci Infiniment Brigitte. Très émue par vos mots, votre lecture entre les lignes me touche énormément.
Elle est belle la mariée et Cohen chante Suzanne sur deezer dans un sous sol à Alexandria, VA. Pour ça, merci Marie.
Comment résister à Suzanne ! Merci Bernard pour ta visite..
Marie,
elle est très belle cette série, j’avais lu les deux premiers, et puis perdu le fil, l’ensemble situé est vraiment un beau tissage, j’espère que 40 fois vous pourrez vous y rendre, j’en retiens la musicalité, (belle plaidoirie pour l’ordre chronologique des billets ) (j’hésite moi-même à tout ré-inverser)
Merci Catherine, et bien hier moi aussi j’hésitais encore à tout inverser et puis finalement je crois que je vais laisser comme tel. Les derniers ne seront pas les premiers…. Mais ai bien retenu l’idée d’une table des matières… Encore de quoi m’activer les neurones ! Ce rendez-vous quotidien est tout ce que je voulais faire sur mon propre blog sans m’en donner les moyens. Alors je vais faire de mon mieux pour m’y tenir. Encore merci pour votre passage.
Marie vous êtes la preuve de la belle efficacité de la concision
Encore merci Brigitte pour votre avis qui compte !
Beauté et finesse de ces fragments, j’aime beaucoup
Très touchée Muriel. Heureuse de votre lecture. Merci
Très touché et emporté aussi par ces notes si délicates et fragiles, un nuage de plumes. Lecture fluide grâce au choix de l’ordre chronologique et la concision. Merci Marie !
Heureuse de ces mots bienveillants. Me sens encouragée !
Merci Jérôme.
l’ombre de ton départ, l’absence en fil rouge de vos textes me touche
comme le dit Caroline…
mais trouver douceur
C’est magnifique, rythmé et juste, le carnet, la robe bleue, la robe de mariée, les draps, la poussière, l’absence sont autant de motifs qui me touchent beaucoup, merci !
Très heureuse de votre passage et de votre commentaire. Suis très touchée. Merci Marie.
et la voix pendant que
Merci d’être passée chez moi et d’avoir aimé. Je n’avais jamais lu le vôtre et j’aime beaucoup. La concision c’est sûr, ces évocations légères sans pathos qui touchent fort. et l’ordre (bien sûr l’ordre du déroulement du carnet, pour moi c’est une évidence ; un carnet ça sert aussi à ça, mesurer l’évolution)
Vos notes sur ce carnet sont d’une grande densité et renvoient beaucoup d’émotion. Et les photos sont admirablement justes à côté du texte.
Merci Laure, vraiment très touchée par votre avis sur ce carnet.
Je me sens encouragée.
un fort parti-pris dans ce carnet et ça marche!
Merci Catherine
Après avoir nettoyé le jardin, pouvoir ouvrir les albums… très dense et beau. Merci Marie.
Merci Muriel
Un beau comptage nostalgique et doux,
Merci Catherine.
douceur des points des gestes des couleurs, compter, dénombrer pour mieux appréhender
Merci Huguette pour votre arrêt ici dans mon carnet ou j’accueille avec grand plaisir votre commentaire. Merci
tendre émotion encore avec le décomlpte
beau suspens du temps (et l’image en parfait accord)
Merci à vous toujours chère Brigitte pour vos mots posés ici.
Je tombe sur votre carnet et je le trouve plein de finesse, de douceur et de poésie. Quel agréable moment vous nous offrez ! Merci Marie pour ce petit bonheur.
Oh MERCI Jean-Luc ! Suis très touchée, heureuse de ce petit bonheur donné.
arrivée tardivement par chez vous je suis séduite, merci pour ces touches sensibles de votre chemin en bordure des autres… nous sommes en lien !
Merci Gwenn, Infiniment touchée de votre passage ici et par la trace bienveillante laissée par vos mots. ! Gratitude.
« accepter le vide de sens de l’instant présent. » et poser le premier mot
Bonjour Brigitte, suis toujours heureuse de votre passage ici, et l’occasion de vous redire MERCI.
et toujours l’envie de faire sauter le point final pour que les mots ne s’arrêtent point dans le carnet
Oui merci Cécile, des points il y en a sûrement à enlever pour laisser les phrases vivre sans frontière
« Rien ne vient là où ça bloque sous le front »
et tout le texte me touche
Merci Huguette, très touchée par votre commentaire.
si rien ne vient en mots ce n’est pas si grave elle entend
Très beau carnet, sensible, où transpire la’bsence. Touchée par beaucoup de chose, notamment le dénombrement des mots, les visages évanescents, des faits divers, de la vie au ralenti qu’on n’aurait pas dû et ce vide, le bloquage au front…
Il faudrait le blanc des commencements. Oui, et la couleur juste après.
Merci Perle pour votre regard bienveillant. Merci
merci pour le cadeau fait de vos journées
Merci à vous Brigitte pour votre visite.
Si juste, si beau. Merci.
Très émue Jean-Luc par vos mots. Merci à vous.
les deux dernières phases sonnent comme un poème
OH encore merci Brigitte.
oh la douceur du caramel et du riz au lait, mais comment être sûre que le rêve aura cette tendresse
seuls les matins le diront, certains oui et d’autres non et il faudra bien faire avec…
Encore merci Brigitte pour vos lectures qui ont toujours été un encouragement.
« On est bien peu de chose
Et mon amie la rose
Me l’a dit ce matin… »
J’aime tellement cette chanson. Merci Marie
Marie merci, c’est magnifique – textes et images, si harmonieux, intime et pudique.
à vous lire encore, j’espère.