#40 | pistes à suggérer
Songes-y bien en te lançant dans l’aventure sorcière de l’écriture, par exemple
Demande-toi : à quoi je m’appelle, à quoi je m’autorise, d’où je pars
Expérimente et trouve les moyens d’accomplir ton désir d’écrire
Échauffe ta sensibilité, ton imaginaire en pratiquant des exercices d’observation
Ne recherche pas le linéaire à tout prix
Découvre en écrivant
Pratique la modestie pour mieux franchir les obstacles
Adopte la conduite pas à pas de l’écrire, organise ta vie en fonction de cette tâche
Évite la velléité, crée une atmosphère de travail et de patience
Écris tous les jours au moins quelques lignes
Choisis la concision plutôt que le délayage
Lis à haute voix tous tes textes pour en mesurer la musicalité, le rythme
Affronte les obstacles les difficultés, les décisions, les découragements
Interroge-toi sur ce que tu seras capable d’assumer du jugement d’un lecteur
Ne recherche pas l’acquiescement à tout prix, assume ta singularité, ta solitude
Et lis écris lis écris dans une quête sans fin
Marche nage ou bois un verre si cela peut t’aider
Trouve tes stimuli lance toi sans retenue dans cette aventure singulière.
#39 | secret
J’avais envoyé mon texte via anonymus. Il ne figure pas dans la compile, j’estime qu’il a choisi de garder le secret partout
#38 | stratégies du rêve
du désert à la forêt, en mer et en montagne, sans passé présent ni futur rencontrer un scarabée un ours des oiseaux des fourmis des coccinelles et une salamandre blanche. Embrasser les arbres et voir les bras s’allonger. Danser en jupe bleue de gitane jusqu’en perdre le souffle. Voir des yeux, des regards, des miroirs jaillissant comme des diables en boîte. Se métamorphoser, se recouvrir de plumes et s’envoler. Rencontrer des fleurs, de l’eau du feu de la terre de l’air et un homme habillé d’une grande robe blanche. Écouter ses paroles hermétiques. En retirer beaucoup d’énergie et ressentir des vibrations à l’intérieur du corps. Souvent au réveil être ailleurs longtemps ne séparant plus le visible et l’invisible. Ouvrir des portes vers l’inconnu. En prêtant attention aux rêves, en en recueillant les images le matin éclaircir dans la tête les zones d’ombre difficiles, les voir s’amenuiser au cours du temps, se connaître plus détachée plus libre . Une vivante ordinaire et en même temps une sorte de vivante cosmique
#37 | par cœur
Ces mots se sont fixés pour toujours comme des tatouages visuels et sonores
Te souvient-il dans la Montagne Noire, il y a longtemps tu écoutais ces mots — Nous avons encore perdu ce crépuscule. Et nul ne nous a vus ce soir les mains unis pendant que la nuit bleue descendait sur le monde. Et encore — Le jour au fond du jour sauvera-t-il le peu de mots que nous fûmes ensemble ? Pour moi, j’ai tant aimé ces jours confiants, je veille sur quelques mots éteints dans l’âtre de nos cœurs. Plus tard — Le ciel n’est plus aussi jaune, le soleil aussi bleu. L’étoile furtive de la pluie s’annonce. Frère, silex fidèle, ton joug s’est fendu. L’entente a jailli de tes épaules. Se réconforter dans les vagabondages multiples et se dire qu’au plus fort de l’orage, il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. C’est l’oiseau inconnu. Il chante avant de s’envoler. Les années passent — Tant d’années, et vraiment si maigre savoir, cœur si défaillant ? Par la plus frustre obole dont payer le passeur, s’il approche ? J’ai fait provision d’herbe et d’eau rapide, je me suis gardé léger pour que la barque enfonce moins. Répondre au reproche — Qu’importe ce que peut être la réalité placée hors de moi, si elle m’a aidé à vivre, à sentir que je suis et ce que je suis ? Choisir — N’étais-je pas le rêve aux prunelles absentes qui prend et ne prend pas, et ne veut retenir de ta couleur d’été qu’un bleu d’une autre pierre pour un été plus grand, où rien ne peut finir ? Et même si trop souvent — une heure est une Mer entre certains et moi, être avec eux serait Havre car — il fait beau, la maison a duré comme l’étoile continue à monter dans le ciel clair.
Compagnons de toujours : Neruda, Baudelaire, Jaccotet, Bonnefoy, Dickinson et bien d’autres dans mes multiples vagabondages.
#36 | routines qui incluent langage
Dès le réveil si fragments de rêves en suspens collecte d’images et transcription dans un carnet dédié. Temps de rêverie et de lecture de quelques pages du livre en cours avant le lever. Toujours un crayon sous la main pour souligner, ou simplement apposer une X en haut d’une page pour la signaler. Retour au social par la consultation du facebook Tiers Livre, Mediapart, Nice matin et l’écoute rapide de France Inter ou France Culture dans la salle de bains. Retrouvailles avec la table de travail inondée de livres carnets, dossiers. Les repousser, réorganiser les piles pour créer un nouvel espace. Chaque jour réponses aux courriers parfois suivies de recherches documentaires. Réalisation de cartes mentales pour meilleur repérage. Le matin plutôt errance, dépôt de quelques mots, phrases ou plus. Toujours sous la main devant le clavier un grand carnet de travail 5×5 Oxford orange que je place en position à l’italienne, grandes feuilles à petits carreaux que je plie en deux ou trois, sur chaque volet je distribue des références des mots des bribes de phrases et quantité de dessins abstraits à l’encre bleu et noire, les figures sont parfois étranges. Mes mains ont besoin d’alterner en permanence leur activité tantôt usage du clavier, tantôt le carnet pour retrouver de l’énergie. Je n’oublie pas la jubilation ressentie à écrire une citation qui propulse vers autre chose ou qui vient confirmer une intuition. Le soir, tard c’est le moment d’écriture plus élaborée je laisse venir, j’ai digéré les recherches et les repas de la journée, et ne subis plus les interruptions téléphoniques ou l’intrusion de proches. Alors, mesurer l’importance du double regard de la double présence au monde, pleinement concernée et en même temps pleinement détachée avec le sentiment global d’être vraiment moi-même comme si écrire me donnait la faculté d’une sorte de bilocation dans laquelle je m’épanouissais. Pour le moment pas vraiment envie ou prête à raconter toute une histoire ou alors brève, j’aime bien les fragments. Peuvent donner le tournis, peuvent irriter, mais j’aime ces parcelles captées sans avant et sans après, parfois des fulgurances des lambeaux de vie susceptibles de s’assembler de façon multiple d’en gagner de nouveaux sens et d’affirmer ainsi leur liberté. Souvent au cours d’une journée après une marche, plaisir à prendre au hasard un livre une page et lire le texte à voix haute, souvent de la poésie. Ces principales routines incluant le langage favorisent une conscience accrue du réel, les hiérarchies disparaissent, tout devient événement, situation, objet, sensation, odeur à évoquer. Le jour lecture de livres papier le soir toutes lumières éteintes je m’empare de la liseuse qui regorge de livres, bibliothèque ambulante toute légère, magie de la nuit, de la page lumineuse, du recueillement qui surgit et de la paix intérieure qui s’installe.
#35 | la panne, l’embrouille
Elle voulait évoquer pour ses enfants la randonnée dans les Pyrénées, le bon vin qu’ils avaient emporté, la peur face à l’agressivité de chasseurs alcoolisés dans le refuge, la tendresse du geste de retenue lorsqu’elle avait fait une chute, la légèreté du corps de l’esprit dans le sentiment océanique partagé avec lui face aux sommets nimbés d’une brume bleutée, mais en prolongeant en détaillant son récit elle espérait retrouver le nom de ce sommet de ce lac et elle n’y parvenait pas elle en a ri d’abord puis souri puis la mélancolie l’a étreinte comme si le lieu remémoré lui échappait ne pouvant leur en indiquer le chemin par son incapacité à le nommer.
#34 | ce serait une histoire pour
Ce serait une histoire pour Julio Cortazar. Images de la nuit bouleversant le jour. Elle le retrouve puis il disparaît dans un couloir qu’elle emprunte un peu plus tard. Ensuite elle accède à trois pièces. Dans la première un homme agonise dans la seconde un homme vient de mourir dans la troisième des morceaux de corps jonchent le sol. Elle poursuit son chemin, rencontre une salamandre blanche puis un corbeau. Ils poursuivent ensemble leur chemin pour le retrouver. Les pieds dans des feuillages elle découvre devant elle la région de Palenque et son temple maya.
– oui je suis là — tu ne viens pas, c’est l’heure du déjeuner
#33 | faire le vide
Encombrement de l’ego encombrement du dialogue intérieur encombrement de l’écoute affective encombrement de l’immersion dans la société encombrement du temps qui passe encombrement des souvenirs, des ombres | respirations longues sortir du bruit du monde faire silence intérieur voir surgir enfin la zone brumeuse où tout se dissout où le vide s’installe où s’ouvre le mystère et la disposition d’écouter les chants abstraits de la nature
#32 | les morts sont parmi nous
Il n’a pu rester avec eux qu’enfoui sous le figuier au-dessus du mur en pierres sèches, il est là ils l’oublient parfois c’est le vent qui les rappelle à lui, lui qui aimait l’affronter au sommet des montagnes, les insectes hérissons mulots oiseaux sont devenus ses compagnons de nature, il écoute les voix de la terrasse ils entendent son murmure il se mêle à leurs vies au point qu’ils en ressentent parfois un souffle chaud dans leur cou ils soupirent alors et sourient
#31 | l’état du mond
Quand on sent la rage monter quand on voudrait agir quand on aspire à rester debout envers et contre tout quand on recherche la solidarité quand on ne consent pas à laisser quiconque sur le carreau froid quand on veut accueillir ceux qui risquent leur vie quand on voit les ombres brunes tatouer les esprits quand on décide d’agir malgré sa petitesse, alors on devrait au moins crier ensemble réunir les sons dans un harmonieux chaos le relayer en écho sans fin
#30 | fait divers
Une collégienne de 12 ans aurait échappé à un enlèvement en sortant du collège de Sospel. La scène se serait passée à l’extérieur du village, sur la route du Moulinet près du tunnel. La mère a donné l’alerte sur les réseaux sociaux puis déposé plainte à la gendarmerie. Ce serait un homme d’une soixantaine d’années conduisant un break gris immatriculé en Italie avec un grand coffre. Il lui aurait demandé de monter dans la voiture, sur son refus il aurait fortement insisté. Elle se serait mise à courir et à sortir son téléphone. Il serait alors reparti. Enquête en cours.
#29 | aurais pas dû
Au sortir de la bulle hors-sol pas dû bougonner dès 8 h face aux contraintes à venir les vivre trois fois avant pendant après pas malin pas dû pester si faille de Chronopost obligation crapahuter jusqu’au poste central loin pas dû râler d’enchaîner avec un repérage d’adresse de médecin pour le rendez-vous prochain du passager en voiture angoissé pas dû ronchonner contre les travaux bruyants dans la rue Berlioz en perte de musicalité pas dû égrener des mots durs à l’entour et dans l’habitacle pas dû se plaindre même quand tout est fini plutôt pratiquer la séance de sac de Michaux
#28 | ressassé sans fin
brimbalement énigmatique de différenciations de sexe d’âge de statut de milieu de pays servitude choisie subie manifestation de dénégation de ressassement stérilité des écrits des paroles conventionnels tentative de construction d’une colonne vertébrale de rigueur d’attention au monde surgissement sans rage intérieure d’un sentiment de résistance de liberté sans normes en quelques mots déposés avec lenteur obstination mais qu’est-ce donc face à la tragique cruauté du monde la dire sans pouvoir l’anéantir l’impasse du doute chaque jour sans fin
#27 | mon double D.
matin pyjama froissé ride du lion creusée D. va voir la mer vient s’asseoir à sa table hésite écrit quelques mots écoute les mouettes son dos se redresse il secoue la tête et prend son visage dans les mains là il se coupe du monde et commence ses explorations intérieures. Il sort. Assis à la terrasse d’un café inondé de la tendresse du soleil et de l’air, je devine l’audace qu’il aimerait avoir se lever aller dire à l’homme en face combien il est capté par son regard perdu vers la mer, s’asseoir à côté de lui sans parler en restant là longtemps si proches.
#26 | choses floues choses nettes
Le vague des images du rêve au réveil les premiers pas dans la brume intérieure le dévoilement des objets l’indistinction des bruits de la rue fendue par le claquement d’une portière de voiture le flou du visage matinal la clarté du robinet qui coule l’indiscernable odeur de cuisine montant du premier étage la netteté du grognement de l’homme à sa fenêtre l’immobilité du regard fixée sur l’agitation des feuilles du philodendron monstera complice de la vigueur du courant d’air le vaporeux de la rêverie qui surgit la précision du voyage dans les forêts d’Amérique du Sud.
#25 | fragment du corps
Voyage singulier au travers de deux grotesques organes externes comme rattachés au dernier moment à la tête, les oreilles, grandes petites flasques fermes bien ourlées décollées ou bien ajustées mais deux organes si riches intérieurement par leurs profondeurs, leur trou noir où circulent les sons pour atteindre et faire vibrer le tympan, bousculer osselets marteau enclume et étrier, vibrations voyageant ensuite dans un liquide fluide tout ça pour pouvoir entendre et rester en équilibre mais impossible de les détacher de leur apparition étrange leur martyre peut-être dans le Jardin des Délices de Jérôme Bosch.
#24 | attente
Écran blanc blanc pas tout à fait un bandeau, quelques caractères en attente de multiplications en attente de combinaisons pour trouver du sens du sens à définir clairement sinon attente de compréhension de compréhension est-ce bien indispensable indispensable oui sinon attente de plus en plus difficile difficile et même pour certains douloureuse douloureuse le mot est fort fort parce que l’attente en fait c’est banal banal de se retrouver seul face à un écran qui se contente de fatiguer les yeux yeux irrités à force d’attente d’attente en plus dont on ne sait pas vraiment quoi quoi une combinaison de lettres de sons d’images d’images comme au cinéma cinéma plutôt d’un enlisement d’un enlisement dans une attente vaine dans une attente vaine rien n’émerge de l’écran de l’écran vide désespéré en attente de se remplir.
#23 | dénombrement illusoire
malgré la qualité de l’air IQA43 aujourd’hui, tu renifles côté rue les effluves d’essence de dizaines de voitures, tu humes les exhalaisons iodées côté mer tu choisis en provenance du parc de 10 000 m 2 les deux essences subtiles d’oliviers et de palmiers tu n’inspires pas l’odeur de fumée noire crachée par l’unique bateau de la Corse tu descends en ascenseur les 5 étages et récupères ton courrier — 2 lettres 3 pubs, en remontant tu portes peu à tes narines le parfum capiteux de la voisine du 3e espères plutôt le parfum chypré du voisin du 5e tu bouches ton nez aux relents des 2 détergents coutumiers sur le palier regagnes ton appartement animes tes 10 000 papilles gustatives aux arômes du poulet aux raisins et amandes retournes sur ta terrasse comptant les passants —12, les coureurs haletants — 6, mais ne t’illusionant pas, ta lucarne est oublieuse et n’atteint pas l’infini de l’aleph de Borges.
#22 | livre perdu
Les Villes invisibles de Calvino. Définir de la terrasse donnant sur le parc public le banc pour le déposer ce matin en humant la fraîche humidité des arbres. S’asseoir au point stratégique ressentir une nervosité l’abandonner. Gagner le poste d’observation. Un vieil homme s’est approché l’a regardé est reparti | une jeune femme a lu quelques pages puis a pris son téléphone | un jeune homme a fait quelques pompes devant lui sans même s’apercevoir de sa présence | un couple l’a pris en mains discuté consultant certaines pages sans l’adopter. Il est toujours là gardant la chaleur des rares mains rencontrées. S’il résiste à la nuit prochaine il engagera l’observateur de la terrasse pris à son propre jeu. S’interrogeant sur sa vulnérabilité pour le cas où personne ne l’emporterait s’interrogeant sur ce qu’il adviendra alors de lui les jours de pluie de grand vent. Aspiré vers la mer ou broyé à la déchetterie.
#21 | faire bouger les choses
Voir prospérer un ficus benjamina toute l’année dans l’entrée de l’immeuble derrière la porte vitrée sur un sol aménagé en petit jardin intérieur et voir surgir chaque année tout contre lui trois semaines avant Noël un poinsettia rouge flamboyant déposé par la bonne âme responsable de la colonne, ne disant jamais bonjour. Descendre hier soir très tard déplacer la plante et l’exposer en position incongrue au-dessus des boîtes aux lettres. Découvrir ce matin l’affichage d’une lettre outragée écrite à l’encre rouge et le pot remis à sa juste place
#20 | la scène est muette
Le visiteur du musée règle son billet d’entrée visage fermé, parcourt les salles de l’expo regarde avec attention les premières œuvres puis il presse le pas attend la fin du parcours le moment où tout excité il pénètre dans la boutique du musée là où il va dépenser sans compter là où il choisira le catalogue de l’expo les magnets les reproductions les affiches tout ce qu’il pourra ensuite étaler pour signifier je suis un homme de goût qui peut tout s’offrir. Il demande conseil sur des ouvrages complémentaires moins grand public pour se distinguer encore. En s’approchant de la caisse, il ressent un plaisir indicible à déposer tous ses achats à présenter sa carte gold à la jeune femme aux yeux grands ouverts de stupéfaction.
#19 | transactions
livreur DPD vous descendez non mettez le colis dans l’ascenseur 4e merci et bonne journée la voisine amie départ pour Strasbourg il me reste du fromage le veux-tu oui bien sûr pas de gaspillage à la prochaine tu reviens bientôt tu goûteras les miens bon voyage sonnerie téléphone les Médecins du Monde vous avez donné l’année dernière on vous en remercie et cette année on peut compter sur vous oui bien sûr et prenez soin de vous vous aussi ah il doit passer ce matin c’est lui il vient me rendre un bouquin et prendre un café rituel du lundi matin
#18 | recopier, c’est facile
« Là-bas comme un point fixe, on attend. Peut-être la nuit. Quelque chose de défini, de définitif sans doute. Là-bas s’allume un projecteur ou le phare au loin — l’ombre devant. T’entendre dire tout bas les longues phrases crissantes comme du sable plein la bouche, sous les dents, des meules — pierres rondes très adoucies par l’usure grise. Fausse odeur de l’usure, couleur des choses fanées, surtout des tons clairs de chair affaissée, repliée, aux ombres souterraines mais très nettes, à la verticale, chair attirée en cascade vers la terre. »
Minuit hésiter puis se fixer comme si le livre s’imposait. Ce sera lui écrit par elle. Je me souviens l’avoir trouvé d’occasion et avoir été emportée par sa puissance. C’est la première édition de 1972 dans la collection Change chez Seghers/Laffont couverture jaunie particulièrement marquée sur tout le pourtour comme si le papier avait été léché par une flamme une douceur au toucher les caractères en noir ou rouge la ravivent la tranche comporte de nombreuses taches brunâtres l’intérieur est comme neuf. Feuilletage de 192 pages toujours retour sur la page 85 décider de rejoindre « Là-bas comme un point fixe »
#17 | embellissements
Joue à devenir un aventurier dans ce quartier du bord de mer en rêve de métamorphose. Fais-tiens les nouveaux usages de toutes les générations et milieux présents — donner recevoir rendre. Tu pourras | vivre des aventures loufoques impertinentes poétiques | jouir du parc public 24 h sur 24 en déambulant discutant à bâtons rompus adoptant le silence allongé sur l’herbe ou sur la toile multicolore des transats ou perché dans une cabane dans les arbres, choisissant l’écoute de musique de textes te restaurant à bas prix et haute qualité | constater l’absence de véhicules hors vélos | regarder les œuvres d’art installées dans le parc et sur le boulevard | apprécier l’interdiction des gros bateaux de tourisme et t’initier à la voile | proposer entraides, petits travaux | exprimer tes soucis calmer vite ta mauvaise humeur | glaner dans boîtes à idées boîtes à livres disques | fréquenter le bar à tapas à volonté | te déplacer dans le reste de la ville par petits taxis gratuits | participer à une gouvernance en collège renouvelée tous les six mois | enfin dormir en paix
#16 | se couvrir par tous les temps
http://www.ceegee.fr/blog/index.php?post/Guerra-de-la-Paz-art-sculpture-textile
Cinq vestes, noire bleue blanche bleu-marine-imprimée de petites fleurs multicolores comme après un coup de vent noire-imprimée pastilles blanches aux formes irrégulières comme après une chute de neige robe longue bariolée façon hippy une nostalgie jupes aux genoux dessus dessous imperméable bleu outremer brillant pour rivaliser avec les gouttes de pluie manteau érotique fond blanc multiples lettres personnages en triangle s’embrassant avidement motif répété découvert seulement au retour à la maison avec port des lunettes, Desigual transgressif à ses heures, doudoune longue pantalons longs larges étroits de toutes les couleurs en tissu fluide ou en jeans trois chemises blanche bleue rayée rose et blanc pas de vêtements hypermoulants pour bien respirer dans mon emballage corporel lingerie majoritairement noire plus sexy et amincissante chaussures un bazar qui rend le jeu du marchand de chaussures aisé pour les jeunes visiteurs
#15 | cut up
le portail ne s’ouvre pas oui c’est le plombier recommencez avec le digik toujours pas non je descends quelle affaire un café pas tout de suite tu n’as pas l’air bien ce matin tu tousses prends ton thé le chat va s’échapper c’est quoi le truc pour dormir choisis des plantes oui je suis là un morceau de tuyau est à changer on repart on revient plus tard pas de problème pour tout ce qui est sur le palier ils veulent toujours pas négocier pourtant de plus en plus on le réclame drôle de guerre dur de s’y retrouver où ai-je mis mon carnet bleu t’as vu l’heure on va préparer le repas non reste tranquille je m’en occupe ouf un peu de calme ah j’en peux plus on recoupe l’eau demain après-midi des travaux partout dans la rue des camions qui empêchent l’entrée ou la sortie des garages c’est prêt on peut déjeuner ils vont bientôt revenir fais plus de café pour eux ah les voilà voyez le tuyau à remplacer en effet on a risqué le pire vous prenez votre café maintenant pourquoi pas bon on continue merde alors il y a une coupure d’eau c’est sûrement à cause des travaux dans la rue un incident que faire on reviendra demain matin
#14 | rien qu’une seconde
Tendre soleil sur la terrasse deux tourterelles fidèles au lieu serrées l’une contre l’autre rapprochant leurs becs si délicatement si lentement pour glisser ensuite l’un sur l’autre, éclosion d’un baiser d’oiseau, les plumes du corps s’animent de l’émotion et du léger souffle de vent arrivant de la mer
#013 | arrêter le monde
Debout tout en bas devant le coffre ouvert de la voiture blanche la perplexité d’un homme aux cheveux blancs dos voûté chaussures blanches pantalon noir veste noire écharpe rouge bras le long du corps tête penchée regard ciblant le carton rouge tapissé de blanc vide hayon relevé mordant le front fatigué
#012 | les dessous
Longtemps travail d’écriture suivant un parcours ressemblant à un anneau de Moebius. Ni endroit ni envers qu’un seul bord qu’un seul côté. Autant dire tourner en rond torsionné avec l’illusion d’avancer. Ce n’était pas ça écrire. Changer de méthode. Se projeter en funambule rigoureux préparant le fil, vérifiant le taux d’humidité la qualité du sol, observant sans cesse. Alors se moduler en écriture funambule, en construisant des « dessous » en pratiquant des gammes sans bruit en posant une à une les fondations de mots, d’images de rêves, de références, de sons, d’ébauche d’architecture de prémisses d’un univers. Jubilation de voir surgir parfois des fissures du sol des phrases tressées rythmées sonores et une lueur qui inonde le tout
#011 | c’est dimanche
D’abord dessiner des frises décoratives sur le Cahier d’Écriture bleu d’une main gauche alors peu appréciée en milieu scolaire. Lettres tracées en plume sergent major héritage insoupçonné du scribe mésopotamien. Appétit de lecture frénésie de déchiffrage de tout ce qui était écrit sur les boîtes de conserve les papiers qui traînaient dans la maison les affiches dans les rues, jeu de lecture à haute voix ouvrant sur un monde sans limites. Assaut de la Bibliothèque Verte convoitise devant la Rouge et Or puis ascension de la montagne des livres choisis compagnons de toute une vie et aiguillons de l’écriture
#010 | pendant que
Je publie ici l’ensemble de mes fragments
Pendant que je suis assise à mon bureau des gens souffrent à l’hôpital
Pendant que je lis mon journal les femmes et les hommes se révoltent en Iran
Pendant que le voilier s’engage en haute mer je réfléchis à la montée des eaux
Pendant que la grue en face décharge des gros sacs je ferais bien de déposer mes boulets intérieurs
Pendant que je marchais sur le chemin douanier en bord de mer sous un ciel tout bleu j’avais oublié le poids des ans
Pendant que j’écris je suis une autre ou plutôt vraiment moi-même
Pendant que je pense à lui les frontières du temps de l’espace de la mort n’existent plus
Pendant qu’il fait la cuisine il se refait un équilibre
Pendant que je vieillis et le constate tous les jours je me dis que j’ai encore la chance d’être là
Pendant que je m’imagine en stylite installé au sommet d’une colonne il ne faudrait pas que survienne un tremblement de terre
Pendant que je contemple l’Assomption de la Vierge du Titien dans l’église des Frari à Venise je rêve de sa légèreté, de l’éclat de ses couleurs et de sa sensualité
Pendant que je fais le marché j’imagine que je pourrais changer de vie et planter des grenadiers
Pendant que je suis là sur ma terrasse au milieu des succulentes je voudrais être en même temps au bord de l’étang
Pendant que la mygale bleu-saphir attend dans la chambre je sais qu’elle est seulement dans le texte que j’ai écrit
Pendant que les loirs grignotent le toit les souris dévorent le fromage oublié sur la table
Pendant que je cherche des idées, des mots, des sons je ne sais pourquoi mais mes grands- parents et mes parents sont debout là près de moi et me sourient
Pendant que tu te bats contre l’anémie galopante que tu subis je prends peur et me désespère
Pendant que tu te prépares à ton concert tu songes à tes frères disparus
Pendant que je pense à la fin de vie et à l’éventuelle disparition de l’autonomie j’affirme que je ne jouerai pas les prolongations
Pendant que mes enfants et petits-enfants témoignent d’un goût de la vie et d’un esprit libre je reprends confiance
Pendant que je rêve du Pic Saint Loup tu sais à quoi je pense
Pendant que le soir tombe tu te demandes quel sera le rêve que tu feras dans quelle contrée singulière il te conduira
Pendant que je m’apprête à entrer dans la piscine désertée je revois la scène étrange de Nostalghia de Tarkoski, la bougie qui après plusieurs reprises ne s’éteint pas
Pendant que j’ouvre sérieusement les oreilles je sais que je découvrirais d’autres sons
Pendant que j’écoute ces pseudo-intellectuels je repense avec nostalgie à Barthes, Foucault, Derrida, Deleuze
Pendant que le temps passe ce n’est pas lui qui s’en va mais moi
Pendant qu’ils déblatèrent sur les ondes les embarcations chavirent dans la mer cannibale
Pendant que tout est bleu ici la noirceur grandit
Pendant qu’on partage un joyeux repas entre amis on sait que c’est pour mettre entre parenthèses les horreurs et reprendre des forces pour résister
Pendant que je me torture l’esprit à réaliser ces variations je pense que le cerveau est un muscle et que cela ne lui fait pas de mal
Pendant que je me livre à toutes ces opérations exploratoires et projectives je sais que le cerveau peut me jouer des tours, du genre illusions, reconstructions, affabulations
Pendant que j’écris, cherche encore, arriverai-je aux 40 propositions, une tribu d’une centaine de personnes est sûrement en train de faire la même chose que moi et je me dis que toute cette énergie en branle va finir par faire un feu d’artifice
Je vais en rester là, à 32 sur cette lumineuse évocation et laisser le champ libre au sommeil qui m’appelle. Le rêve continuera peut-être l’aventure.
#09 | ne pas s’attarder
ne pas s’attarder ni sur le regard sombre ni sur le geste de l’homme indiquant le large derrière la brume ne pas s’attarder en refusant de s’arrêter et de tenter l’ouverture de la porte dérobée s’ouvrant sur un souterrain inondé ne pas s’attarder pour tenter de résoudre l’énigme des notes de musique qui magiquement s’inscrivaient une à une sur les parois humides bien qu’ému par les larmes de la femme sous le porche ne pas s’attarder pour la réconforter surpris par la présence de l’enfant masqué seul la nuit sur le pont ne pas s’attarder pour tenter de le secourir sur quoi donc alors s’attarder HA
#08 | les noms c’est du propre
Huguette Albernhe
Franck Pilatte Jean-Dominique Cassini Giuseppe Garibaldi François-Charles-Ernest Octobon Jeanne Marlin Ingeborg Bachmann Françoise Renaud Jim Harrison Pascale Sablonnières Mila Julia Robert Blue-eyes livreurs anonymes d’Amazon
#07 | Visages traits
le facteur aux yeux caméléonesques captant en extérieur les couleurs ciel et mer selon leur état d’âme du bleu azur au bleu marine et saisissant aussitôt en intérieur une profondeur gris argent | le vieux médecin au visage lunaire percé de larges oreilles berceaux hospitaliers de plaintes sûr qu’elles ont grandi au fil du temps | le livreur d’Amazon et sa chorégraphie une remise en main propre du colis sourire mots échangés suivie d’une leste giration sur lui-même sans mots comme s’il renfilait son habit de robot sans humanité
#06 | Personne d’autre que moi n’aurait remarqué que
Personne d’autre que moi n’aurait remarqué que cet homme silencieux habillé de noir indiquait l’horizon le large derrière la brume du Lido, que la porte dérobée s’ouvrait au niveau de l’eau sur un souterrain inondé, que des notes de musique s’inscrivaient sur les parois humides qu’une jeune femme pleurait sous le porche qu’un enfant masqué traversait le pont. J’errais seule dans ces lieux je rêvais.
#05/ Ciel du matin
Dans la loge des heures qui passent le ciel communique avec la mer, les nuances de son propos sont visibles dans les variations de couleurs. Ce matin, à l’aube il était lourd uniforme peu à peu il s’est drapé de nuages gris transparents s’agrandissant sans cesse, avec une lumière d’un blanc étrange sur la colline et un éclaircissement à traîne au-dessus de la mer. À l’instant entre ses plis gris noir, des filets bleu pâle s’insinuent hésitants tels des poissons volants voulant rejoindre la mer. Découpé par les arbres, les immeubles, frise hantée par la métamorphose il résiste à coups de mots inaudibles et se marie avec la mer
Huguette Albernhe
#04/ Phrase au réveil
Avanti. Un seul mot au réveil secouant un corps engourdi surchauffé. Clignotement de lambeaux d’images du rêve qui s’étire et se noie — rattraper celle de la pluie qui coule encore et rafraîchit le corps transpirant, celle du corps qui court dans les venelles d’une ville ancienne et veut attraper l’échelle rejoignant l’arc-en-ciel, celle d’une chute sur le sol glissant et la voix criant avanti. Ouvrir la fenêtre, dessiller le regard, entendre le bruit de la rue et la corne de brume du bâteau qui s’en va.
#03/ Il aurait fallu.
Ils marchaient dans la forêt ils s’étaient éloignés l’un de l’autre. Plus parler plus se déplier plus extirper le sens caché — il aurait fallu — plus tirer le fil plus arpenter leurs toiles d’araignée leurs ombres — il aurait fallu — pas çà pas répéter ça le tordu le on verra — il aurait fallu — ne pas glisser sur les mots — ils en avaient le temps — ne pas rester là figés — ils ne l’ont pas fait — comprendre leurs gestes, leurs sourires leurs grimaces le frémissement des lèvres — ils n’ont pas su — abîmés à jamais de leur perte
#02/ Si loin, si loin.
Je me souviens le ciel vibrait de mille couleurs la forêt s’éveillait les branches des chênes retenaient nos cheveux griffaient nos mains les coulemelles embaumaient nos bras se nouaient sur nos épaules nos bouches se dévoraient — je n’entends plus le son de sa voix je ne revois plus l’exacte couleur de ses yeux — le voile s’épaissit, espace vidé exsangue, jusqu’à son départ définitif sans mots. Ébranlement vide silence cicatrices à vie. J’ouvre les yeux. Plaies à vif sur l’Ocean Viking.
#01/ Imprévu.
Visite imprévue d’un ami. Surprise de découvrir un curieux personnage à tête de plante verte luxuriante, son vrai visage étant caché par le feuillage abondant de la plante tropicale offerte, un draecena monstera aux grandes feuilles lobées perforées et aux tiges parcourues de racines aériennes. Après son départ, opération nettoyage des traces de terre sur les feuilles à l’aide d’un coton imbibée de bière. Quelques instants après l’avoir posée sur l’angle gauche de mon bureau son feuillage tremblait et bruissait en se penchant vers moi
il n’aurait pas fallu puisqu’ils ne l’ont pas fait
ils auraient été autres
merci Brigitte, remarque bien pertinente et qui ouvre des horizons
À l’occasion le film de Billy Wilder (1972) qui porte ce titre – bonne suite… !
merci Piero de ton érudition cinématographique, je ne connais pas ce film, me renseigne sur le web
ta 6 : splendide…
oh merci Piero je doutais tellement
Le visage de plante verte m’avait sauté aux yeux au milieu de tous les imprévus du premier « grand carnet », je suis heureuse de lire les autres textes réunis.
Merci Laure de votre écho bien sympathique.
Musique et rêve dans #6, présence fréquente du bleu… je te suis…
musical aussi ton carnet
et cette étonnante apparition de Richarme dans toute sa lumière…
Le Pic Saint Loup est un lieu important pour moi et la représentation lumineuse de Richarme me touche.
puissance du carnet je trouve, par petites touches il dessine chaque univers
Quel beau carnet ! Je suis frappée par l’unité qui se dégage tout en englobant de grandes variations de ton (émotion de la #2 et #3, drôlerie très picturale de la #7, ouverture possible au fantastique dans la #1 et la #6). Bravo ! et personnellement j’aimerais beaucoup lire une suite de la #6
Touchée Muriel de ces mots, repères pour moi.
je suis étonnée de ce que produit l’écriture du carnet. J’ai l’impression que de réduire les textes au maximum engendre une concentration sur quelque chose qui devient essentiel.
Curieux , j’ai pensé comme vous qu’il me faudrait tenter de poursuivre la 6.
Même les oreilles bougent dans ces portraits. J’aime beaucoup
il y a tellement de choses qu’on devrait voir !
merci Pascale de votre lecture .
j’avoue ne pas encore vous avoir lu,
ne pas s’attarder ce que nous faisons trop, difficile de ne pas le faire souvent
merci Brigitte de votre passage, du temps passé à la lecture de ces quelques lignes
Quand on peut s’attarder, on a souvent de bonnes surprises
oui
Particulièrement touchée par le 3, le 6 et le 9 qui lui fait écho. Et oui « cette énergie en branle va finir par faire un feu d’artifice » !
Merci Perle de votre écho.
« Pendant que j’écris je suis une autre ou plutôt vraiment moi-même »… c’est là que la méditation commence… se donner les moyens de… et c’est peut être la grande folie de ce carnet de 40 jours qui nous offre cette possibilité de s’infiltrer loin
(et qu’est ce que j’aime que tu aies cessé d’utiliser des virgules partout !! sourire bien sûr !!)
bonsoir chère H.
C’est bien le sentiment grandissant que je ressens, « s’infiltrer loin » comme tu le dis, à l’occasion de ce travail d’écriture quotidien
oui les virgules collent moins à ma peau !
merci de tes mots chère F.
« voir surgir parfois des fissures du sol des phrases tressées rythmées sonores et une lueur qui inonde le tout »
Oh que c’est parfaitement imagé / décrit !
Et quel magnifique carnet !
merci de votre écho bien encourageant. vous que je ne connais pas, je n’ai encore rien lu de vous , je vais me rattraper sous peu.
je salue bien bas votre bonhomme à ressorts
L’absence de ponctuation du #13, il fallait y penser.
Très bien vu.
Vraiment.
merci cher G@rp
FB nous a invités souvent à limiter voire supprimer la ponctuation, cela permet d’autres rythmes dans la phrase par exemple.
Que de belles touches sur cette toile. Et d’arrêter le monde, je cherche moi aussi dans le coffre de cette voiture. Merci Huguette.
merci JLuc de ton passage.
j’ai eu la même pensée en observant cet homme penché sur son coffre, que cherchons-nous toujours ?
pour ta 14 : https://www.youtube.com/watch?v=89kF2aGek1w
hein :°))
cher Piero merci de ton clin d’œil musical
un baiser à ajouter aux 24000 baci de Celentano
« éclosion d’un baiser d’oiseau … « une seconde et rester longtemps là longtemps dans le souffle du vent arrivant de la mer. Merci (à l’instant la pluie cesse)
merci Nathalie de votre arrêt sur ces mots
beau baiser d’oiseau
oui et tellement tendre et délicat.
merci Catherine de cet écho
viens saluer le baiser d »oiseau qui fait gonfler les plumes légèrement
merci Brigitte de votre salut
oui, laissons la végétation envahir les parcs avec vélos, oiseaux et chats, profitons à tout moment des interstices de ciel, retrouvons la paix…
je te suis dans ton monde quand tu veux…
j’avais oublié les chats
monde partagé c’est sûr
le parcourir et discuter longuement avec toi
Cette page 85 (sa nuit qui tombe) comme un point d’ancrage, j’aime
merci Christophe de votre passage
oui un point qu’on ne peut oublier
oh oui un petit café du lundi matin ! comme j’aimerais…
ou de tout autre jour de la semaine, ce serait drôlement bien
Magnifique 18 ( j’aimerais j’ose connaitre la source de cette page 85) … « comme léché par une flamme «
Oui c’est elle Danielle Collobert dans Dire 1.
La sclupture Pensiero nocturne est de Natalino Andolfatto son compagnon, sculpteur mal connu en France.
merci de vos mots Nathalie
Merci aussi pour l’image en plongée Huguette
#20 en mettre plein les yeux à la vendeuse… ah les enfiévrés de la dépense !
très bien vu et raconté….
merci Françoise de ton passage et de ton appréciation
#21: ça t’apprendra… :°))
Piero un peu d’espièglerie ça fait pas de mal
J’aime les dessins et photos qui accompagnent vos notes, et j’aime ça
« Pendant que j’écris je suis une autre ou plutôt vraiment moi-même »
Merci pour vos écrits.
Merci Clarence de votre lecture et appréciation.
Un aveu à vous faire, je n’ai pas encore pris le temps de vous lire et bien d’autres participants. C’est frustrant mais je patiente en observant mes limites ! je vais me rattraper
soutien pour la promenade offert au pot – et rire
merci Brigitte , ça fait du bien
J’aime l’idée de déplacer les choses… surtout quand vous le faites concrètement. Il y a un aspect de mouvement et de dérangement jouissif ! merci !
merci Michèle de votre passage. Oui le côté expérimental est troublant et jouissif
Michèle C. je ne connais pas encore vos écrits
l’humour de la #21 j’adore (et j’imagine très bien) (merci de l’avoir fait)
merci Cécile de votre écho
un peu d’espièglerie en ces temps lourds
eu peur de la pluie aussi – ai pensé que le ciel nuageux n’en donnerait pas (eu raison pour le moment)
pareil pour moi, le ciel se tend mais pas encore de pluie
merci de votre passage Brigitte
Au sujet du #19 . je trouve très belle cette construction d’univers éclectiques. Merci
merci Pascale de cet écho
les choses se sont étrangement enchaînées ainsi ou presque ainsi !
#22 pourvu qu’il ne pleuve pas cette nuit…
( et un peu trop loin pour aller le récupérer)
Calvino va veiller
Je crois que les livres de Calvino sont parfaits pour cette mission d’abandon. J’ai moi-même choisi Marcovaldo. Ce sont des ouvrages qui ont besoin d’air.
Tout à fait d’accord,JLuc, d’ailleurs le livre a disparu.
Ces ouvrages ont besoin d’air et nous aussi
merci de ton passage
« gardant la chaleur des mains » esperant être adopté. Beau merci!
meci Jen de vore écho
il a été adopté
ah bien, tant mieux…
#23 / t’ai accompagnée chercher ton courrier et serais bien partante pour un petit poulet aux raisins et aux amandes sur la terrasse à l’abri
douceur de vivre…
la terrasse est un peu ventée, à l’intérieur ce serait pas mal non plus
Quel beau carnet Huguette !
En plus j’adore les photos et illustrations que tu places entre les notes. Un grand merci !
Très sensible à ton appréciation Fil
Huguette, tant pis s’il n’est pas là, vous dire l’admiration pour votre texte attente
Je n’étais pas chez moi et l’avais envoyé sans grande conviction. je suis d’autant plus touchée par votre appréciation.
merci Brigitte
c’est très beau le 25 et bosh quel plaisir de le voir surgir
merci de votre écho
je n’ai pas le plaisir de vous connaître
merci d’avoir si bien tiré ce texte de l’oreille (sans plaisanter… merveilleux et complexe outil de transmission, reste le travail du nerf et de la zone de cerveau)
merci Brigitte de votre attention;
effectivement il faudrait aussi tirer le travail du nerf et du cerveau
merci pour cette promenade au jardin
insolite jardin
merci de ton passage Nathalie
Bonjour Huguette
Merci de faire passer le corps par le prisme de Bosch.
Bonjour Fii, il y a des abîmes qui s’ouvrent lorsqu’on s’y aventure
j’aime beaucoup les répétitions de ta #24 qui viennent insister là précisément et nous alertent fort fort
et belle divagation amazonienne pour la #26, mystérieuse, envoûtante…
merci de tes mots , oui les répétitions ajoutent à l’attente, c’est ce que j’ai tenté.
je flotte souvent entre deux mondes !
belles. notations de ce lundi matin.. oui entre deux mondes
plaisir d’e vous retrouver ici Brigitte
flotter entre les mondes
ah oui, de l’audace, encore de l’audace… toujours de l’audace…!
tu trouves !
la concrétiser
assez étrange ce double masculin
je ne l’attendais pas…
j’aime beaucoup la douceur de la scène proposée, je le vois assis à cette terrasse derrière des lunettes de soleil
(et pourquoi D.? mystère… mais il y a forcément une raison… !)
étrange ou très simple mon Double ou D. c’est la même chose.
par contre plus tard j’ai compris que D. n’est pas neutre pour moi.
Du coup des tas de superpositions en arrière fond
Surprise aussi par ce double masculin (moi qui ait pourtant souvent des narrateurs hommes), on sent la bienveillance à son égard, une douceur, la proximité.
Ecriture sensible, impressionniste souvent du carnet, ces flous-nets qu’on retrouve ailleurs que dans le paragraphe dédié. J’ai noté aussi l’écho surprenant dans l’attente, dont on imagine un raté dans un enregistrement.
D. au départ est simplement celui du Double après ..
merci de votre écho, de votre lecture pleine de délicatesse
déjà la #28 aujourd’hui
et découverte du verbe brimbaler qui donne brimbalement et nous voilà balancés de tous côtés comme dans un manège
et le mot « colonne vertébrale » qui me fait dresser l’oreille…
je te rejoins dans la résistance et dans le doute
merci Françoise
j’aime bien ce verbe un peu désuet
on se rejoint j’en étais sûre
tentative de construction d’une colonne vertébrale de rigueur…. un programme pour toute une vie 🙂
on se bat tous les jours n’est-ce pas ?
elle fonctionne quand même bien cette #29 avec son ancrage têtu, la sensation de cette journée devenue pénible pour des tas de raisons qui nous agacent tous
on s’y retrouve
allez savoir au bout du compte quel en est le bilan…
faire le roseau plutôt que le chêne
#26 à #29. Beaucoup d’intérêt et de plaisir à te lire dans ces propositions qui pour moi n’étaient pas des plus faciles. Un grand merci !
suis d’accord pas facile mais on arrive à se libérer sous la contrainte !
merci de ton passage
Même fait divers relevé. Mais je suis un peu sorti des clous après. En tous les cas, les énoncés bruts de tous ces faits divers à la suite glacent le sang. Curieuse sensation.
Synchronicité amusante. Vis-tu dans les Alpes Maritimes ?
Suis pas sûre d’avoir bien compris la consigne. Il fallait plus s’impliquer.
Une photographie du pays glaçante
Non, je ne vis pas dans les Alpes-Maritimes. J’ai juste tapé « faits divers » dans la barre de recherche sur internet et je suis tombé sur un site assez sordide http://www.faitsdivers.org dans lequel était relaté celui dont on a parlé (et autres horreurs). Moi non plus, pas sûr d’avoir bien compris la consigne, je l’ai fait au feeling. Dans ma proposition, mon 2ème fait divers est inventé (et le troisième !). J’ai eu envie de rebondir sur cet énoncé brut. Pas sûr d’avoir bien compris…
31 : je crois que c’est ce que ça risque de donner – après pour l’harmonie… on verra – entendra…
lucidité et espoir Piero
merci de ton passage
oui les ombres brunes qui tatouent…
quel élan cette fois trouver pour dire la colère, l’impuissance… dire encore, crier, tous ensemble
(mais gravité et profondeur inaccessible dans ces dernières propositions, l’impression d’être entraînée dans la douleur et la misère…)
si on s’entraîne à observer le réel, le monde dans plusieurs propositions, alors on ne peut faire l’impasse de la douleur de la misère. Essayer d’intervenir comme on peut et le plus nombreux possible
bien avec toi F.
oui Huguette oui (le 31)
merci Brigitte
on est bien là
« réunir les sons dans un harmonieux chaos le relayer en écho sans fin »
raide dingue de ceci — ce #31 le fait à sa façon — tous ensemble — hâte de vous retrouver dans le podcast — tous ensemble
oui on est un peu abasourdi par tout ce qui s’écrit, commence à s’écouter et alors demain, s’y préparer.
merci de ton passage
très sensible à l’état poétique de la #32
je ressens le figuier et le vent dans mon cou…
oui F. et je vais bientôt les retrouver
passé et présent mêlés dans un #32 tout en poésie et sourire – j’aime
merci Christian de ton écho, cela se passe ainsi quand je me retrouve en ce lieu
#32 j’aime beaucoup le calme et le recueillement que je trouve dans ta note. Merci !
ton écho me touche beaucoup
Oui, arrête le monde et écouter les chants abstraits de la nature. Le vide est bien là. Merci.
On l’oublie trop
merci de ton passage Jean-Luc
(ses chants concrets aussi parfois peuvent aider)
il faut les deux tu as raison
merci de ta lecture Piero
c’est beau d’arriver à entendre le chant abstrait de la nature
pas chaque fois Brigitte
#33 chez toi aussi, cette zone brumeuse qui permet la transition entre les deux mondes
douceur et force du secret chanté murmuré par les « forces de la nature »
(beaucoup de beauté qui vient chez toi ces temps-ci…)
tu sais combien tes mots me touchent
oui toi aussi la brume te parle
le figuier pas si loin de la terrasse m’a conduit jusqu’ici dire j’aime.
merci vraiment Jacques de vos mots
Aaaah ! Cortazar — quel bel hommage
Merci !
J’adore Cortazar.
bon partage avec toi
Énigmatique et beau … et cette chute dans « le réel »…. acheté hier les nouvelles de Cortazar belle coïncidence. Merci
jmerci de ta lecture,
je te recommande « la nuit face au ciel »
» – oui je suis là — tu ne viens pas, c’est l’heure du déjeuner « . Très mystérieuse cette dernière phrase …
#34 – on est dans un rêve, n’est-ce pas ? au fait existe-t-il des salamandres blanches ?
on passe les portes et puis on marche dans la luxuriance jusqu’à découvrir la majesté d’un temple
(je me souviens avoir découvert Tikal, ou plutôt deviné car il était encore dévoré par les lianes)
un texte étrange qui réveille en nous des tas d’images…
oui on est dans un rêve comme souvent chez Cortazar. C’est ce que j’ai voulu signifier par « Images de la nuit bouleversant le jour. »
oui il existe des salamandres blanches du nom plus savant de protée anguillard (Proteus anguinus), aussi appelé olm,
elles vivent dans les grottes. Mais dans le texte elle peut vivre en dehors elle n’a aucune limite dans le cadre d’un rêve
Chance que tu as eu d’approcher de Tikal
merci de ta lecture chère F.
Elle est passée sans son aide dans le monde de Cortazar
grâce au rêve
merci Brigitte d’être si présente
35 : tellement beau le paysage (m’a rappelé celui de je ne sais plus où du côté de Cambo ou d’Espelette, l’air atlantique du haut du col oui)
oui il était extraordinaire et je n’ai toujours pas retrouvé le nom, celui qui pourrait m’aider à le retrouver n’est plus.
Très beau cette proposition #35, en particulier les dernières lignes
Un souvenir romantique auquel l’oubli va bien…
Si présente
merci de tes mots
#36 tout un programme…
la fin me semble importante (peut être plus que le commencement) : « tout devient événement, situation, objet, sensation, odeur à évoquer »
et avec ça , la magie de la nuit
la magie survient au-delà des rituels, plus tard quand le corps repose… et aussi dans l’écriture…
les rituels sont comme l’échauffement sportif !
plaisir de te retrouver
37 : j’adore (juste) (merci donc)
ah merci Piero je pensais être passée à côté
Magnifique! Huguette ( je vais les garder avec moi si tu veux bien)
Contente Nathalie de partager ces mots avec toi, ils nous donnent vie
Comme une nostalgie romantique dans ta #37, belle proposition de voyage à travers ces phrases que je ne connais pas… et la présence du bleu
on peut vraiment relire plusieurs fois…
merci chère H.
oui la nostalgie, le bleu les liens et l’espoir
merci à toi chère fidèle F.
quel beau voyage en suivant votre mémoire
merci Brigitte de votre écho
les mots de ces poètes nous emportent bien loin
très beau cette #38, aussi enivrante qu’une danse…
merci tellement F.
et une belle voix m’a fait remarquer l’inutilité voire la contradiction dans l’utilisation du point d’exclamation à l’avant dernière ligne. j’ai tout de suite corrigé
hommage à la vivante cosmique capable de tels rêves
synthèse de plusieurs images de rêves
merci Brigitte
De si belles pistes à aller explorer. Merci Huguette.
à explorer sans cesse
en inventer d’autres
merci Jluc de ton passage
et à bientôt
« Découvre en écrivant
Pratique la modestie pour mieux franchir les obstacles… »
Merci pour les chemins ouverts Huguette et le partage en 40 jours
Nathalie, toi qui a beaucoup de cordes à ton arc merci d’avoir relevé mes chemins
merci du partage et espoir de retrouvailles prochaines
oui c’est ça – à la prochaine – enfin à tout de suite – enfin oui (merci Huguette)
on chôme pas avec FB, don à très bientôt
et merci à toi
tout beau, tout juste, tout « vous va bien », le 40
merci Brigitte
il n’y a plus qu’à travailler
bonnes fêtes à vous