carnets individuels | gracia bejjani


#33
tais tout ça reprend rabâche m’abstenir trop de mots, trop de quelque chose ça commente tu te répètes voles en éclat chut faire le vide je fais le vide avec la parole tu arrêtes les mots par les mots je pense le ne pas penser me dire de me taire c’est parler ne pas commenter le vide me vider ne pense pas tu fais exister ne dis pas tu fais exister je me crispe sur le vide j’en suis pleine tu imploses faire le vide ça passe par les mots dire le vide le remplit mon trop-plein

#32
Ça a commencé par hasard. Tu veux bien répondre à des questions, je te filme. Elle vérifiait les prises, l’image surtout, je supprimais quand elle ne se trouvait pas assez belle. J’ai ça maintenant, cette innocence, écho des murmures qui hantent. Ses visages, comme éternité, depuis que je suis sans elle. Retenir sa voix. Elle chante, défi de présence ; elle me prononce proche, me parle immédiat. Précipite ses rires, nous répète et je nous entends. Son absolu à chaque surgissement. Je m’agrippe, contaminée de manque.

#31
je me hais me hais d’être tant familière des guerres que plus rien | me hais de n’éprouver rien | de tant avoir enseveli de morts que vie et mort jettent même bruit de galop | l’effroyable banalisé | me hais de perdre le collectif le monde | ni compassion ni révolte | me hais de m’acharner de m’exclure | que tout ne soit que trous de serrure, journées sans intérêt les miennes | l’impossibilité de | que mes tristesses m’enterrent comme m’obsèdent mes chers perdus | me hais de regarder d’entendre l’absence dans toute parole | que tout drame me soit mime, le langage mensonge absolu.

#30
Ça ne sera pas un fait divers, ce fait banal aussitôt effacé dans le magma des drames du pays. On n’en parlera pas, journaux assaillis d’autres voix, désastres partagés. Ça ne sera pas un fait divers, on le dira accident, certains préciseront domestique, avec cette pointe de mépris involontaire. Ça n’aura pas l’attrait monstrueux d’un fait divers. Ne cherchez pas à voir. Éloignez-vous de nos murs, l’affaire est personnelle, on la mangera comme nos autres secrets, tragiques intimes. On se drapera de pudeur.

#29
il a pourtant fallu retourner, valise fermée comme le visage du père | rentre chez toi ma fille, pas de ça chez nous | elle avait pleuré expliqué, calvaire de vie | il a répété sans un sourire de trop, le mariage est sacré, ta place près de lui | martelé sans douceur, tu n’aurais pas dû, et tes enfants | il a fallu retrouver les anciennes nuits | comme si de rien n’était, se résigner épouse, se consacrer mère | il aurait fallu naître ailleurs, en d’autres temps | halluciner d’autres vies | elle aurait alors peut-être pu.

#28
pourquoi il fait ça laisse tomber mais quand même je ne comprends pas tu t’en fous on n’a pas les mêmes valeurs ils me font rire ces gens dans le métro on est tous pareils quand ça stresse indécent il est vraiment il faut que je quitte pourquoi je reste c’est fou ce chantier ça change tous les jours comme ça près de la gare pourquoi tant de valises ce matin première fois sans eux aucune envie de fête c’est beau leur joie de langues étrangères je n’ose pas filmerai sinon je ne sais pas je suis heureuse toujours le matin c’est fou ça me va bien le matin si les heures étaient vêtements je dirais que le matin me va le mieux à merveille.

#27
Depuis (sans toi), il me faut ça, devenir deux en même vide énoncé. Deux et plusieurs. Le manque affirme mon absence. Je vois mes gestes me maintenir. Fragments. Mes bras se détachent, mots me détournent, mes regards m’effacent. Les pieds battent d’autres terres. Combien de corps nous articulent. Je ne suis pas seule, dispersée deux et plusieurs. Je t’ai veillée, l’espoir comme miroir lourd de paroles trompeuses. Depuis sans toi, interrompue. Je joue depuis, comme flou éclaté d’une marge sans toi. Nous répéter ne te fera revenir.

#24
Son lit comme ventre muet. Dans sa chambre, tu n’attends rien. Immobile près d’elle. Allongée flanc gauche, bras ankylosé sous ton poids, tu ne bougeras pas. Tu voyages sur ses paupières fermées. Son profil, icône paisible quand la douleur, l’insoutenable, tombe. Heures nouvelles, sans rien attendre. Tu écoutes expirer la machine à oxygène, intruse présence. Ta prostration. Son corps, légers tremblements, gestes brusques par instant. Elle ouvre les yeux, regarde vers toi. Tu n’attends pas, elle te sourira. Te caresse déjà l’avant-bras ; ne s’attendait pas à ce que tu sois restée.

#23
Les chiffres comme 3e et nouvelle langue. Vous êtes 5. 4 garçons, 1 fille. Tu as 1 mère et 1 père. Tu as 1 tante et 3 oncles maternels. 11 du côté paternel, combien de femmes combien d’hommes, te concentrer avec les doigts pour bégayer le tableau. Le monde en dialogues chiffrés. Plus stables que les mots, comme pierre pour les pieds. 1, 2, 3, 4, 5… reprendre quand tu oublies. Rassurée de retrouver la suite, on ne s’y perd pas longtemps. Répéter bercée par ces refrains immédiats. Répéter ; ça bat dans ta peau comme le cœur de ta maman contre ton visage.

#21
Déplacer mon corps. Dégager ses alentours. Sortir mes yeux des trous de serrure. C’est moi que j’éloigne. Séparer mes ombres. Me pousser, quitter ce point. Bouger des os. Décentrer le cœur. Bouger, exagérer le geste. Jambes bras, tout de moi : décaler ce corps pour ne pas basculer. Dos détaché comme on décolle la peau. Je porte mon corps. À secouer. Projeter mon bassin, plus loin que possible. Bouger du monde ancien comme on décale un meuble. Quitter sans sembler trembler. Forcer le mouvement ou l’immobiliser.

#19
La main retient la porte, pieds s’impatientent ; je remercie | Les voix de la RATP nous informent nous alertent, nous : nous le savons déjà | Il me tient la porte et c’est lui qui sourit comme de gratitude | Il me tend un document qui ne me concerne pas, mais il n’en démord pas | Vous pouvez revenir quand vous voulez | Je vais vous trouver une solution, laissez-moi regarder une seconde | Tu l’embrasses de ma part, je n’arrivais pas à la joindre, je m’inquiétais.

#18
Assumer la détresse de cette nuit pour qu’elle chemine vers son terme et son retournement. Littéralement précipiter le monde dans l’abîme où déjà il se trouve. En chacun se poursuit le combat d’un faux jour qui se succède avec la vraie nuit qui se fortifie. De fausse aurore en fausse aurore, et de leur successif démantèlement par la reconnaissance de leur illusoire clarté, s’approfondit la nuit, et s’ouvre la tranchée de notre chemin dans la nuit.

Passage de hasard de l’auteur d’à côté, son recueil à mes côtés. Page au hasard surgi du déséquilibre, le livre perd ses feuilles, on devine la collection. Saisir le texte entre mes doigts agités à retenir les pages qui se détachent, à tenir le paragraphe, à recopier ses phrases. Fidèle à la virgule près, ces virgules que je n’aurais pas gardées. Résister à la tentation de changer de poème, choisir au lieu de cette passivité arbitraire. Chambre de silence, quelques alertes sonores de messages que j’ignore, doigts pris par le bloc de mots, page 184.

#17
Casser le temps, ses aiguilles qui harponnent tous gestes, emprise de chiffres. Détruire ce temple étranger au réel. Enserrer les heures en une pointe unique ; les minutes et les secondes sauvages. Détourner montres, calendrier, agenda, en faire des coloriages, formes creusées sans nos âmes. On ne bougera pas dans le temps comptable. Pieds au sol, sans débris de passé, sans tremblements des fins. Il n’y a pas de début. Ni coupure ni continuité. Les morts sont présence d’une autre poussière que nos peaux frileuses.

#15
Vous ne voyez pas qu’il n’y a plus de place. Doucement. Ce n’est pas grave. Voilà comme ça par exempte. Ah non je suis descendu pour laisser sortir, je rentre. Pardon. Pardon. Pardon. Pardon. Attendez elle ne s’ouvre pas encore. Ah désolée. Pas de problème. De toute façon moi aujourd’hui… Vois avec tes oreilles il a dit. Vous êtes notre première patiente de l’après-midi. Pour la première fois en 8 ans je change de menu, il ne va rien comprendre. Elle ne t’a rien dit ? Ça craint. J’ai l’impression, c’est juste une impression. J’avais une question, on m’a dit que tout allait bien… Non on ne part pas encore, le médecin va te voir; tu es sage, oui, oui. Rappelez-moi votre nom. Y a des gens ils ont besoin qu’on leur dise que c’est bien ce qu’ils font et d’autres ils savent, pas besoin. Je trouve que Hugo va bien avec Chloé, c’est la combinaison parfaite tu vois. Ce n’est pas facile tu vois. Tu sais que pour moi c’est trop un truc que je voulais genre mais un an à ça, ça a rendu le truc mécanique, genre tu vois ? J’adore les images mais j’ai tellement fait genre que je n’avais plus d’inspi tu vois. J’adore avoir fait ça parce que ça m’a permis de savoir que je ne voulais pas le faire enfin tu vois enfin genre.

#14
Ni lire ni nommer, mots à l’écran de l’iPhone comme ruine d’alphabet. L’annonce de l’ineffable, l’annonce sans bouche. Tu as compris dans l’instant. Tu resteras coincée dans cette seconde, comme enfermée dans ce matin-là. Violence d’un immédiat détruit. Sa mort est l’absolu manifesté. Il n’y a plus de temps, tu es orpheline de frère. Énigme prématurée.

#13
Elle, à la porte. Ce qu’elle retient d’elle pour ne pas te retenir, te supplier. Reste. Sa main sur la poignée pour ne pas agripper tes os, t’obliger. Tu chantes pour la faire rire, consoler votre lien. Elle, ses lèvres tremblent pour se refuser les mots. Reste. Ses yeux qui ont toute puissance, arrêter ton monde, le ramasser. Tu partiras, ton corps seul précipité vers l’aéroport, l’occident, ton agitation. Elle, son silence. Ton corps quittera. Il te quittera et elle. Toi tu restes, avec ta mère. Immobilité de seuil.

#11
Il a fallu trouver autre chose. Puisque fille. Protéger les robes, ne pas abimer le corps. Il a fallu renoncer aux jeux de catch et de guerre. Flâner parmi d’autres terrains, sans cris ni foot. Les livres comme objets ont bâti ces espaces. Demeure de papier où me cacher, convertir mon dépit, ma honte. L’écrit, alternative aux poupées des petites : il a bien fallu abandonner les jeux des frères. Ni fille, ni garçon, me suis remise aux livres comme matière à voir et toucher. Puis délier une autre puissance, les textes. Lire écrire, dedans et dehors ramassés, seuil où je me décide.

#10
pendant que je traverse au feu rouge, je suis nos tracés de solitude | pendant que je regarde le ciel, la mer me manque | pendant que je ris avec mon frère, maman est contre ma peau | pendant que je baisse les paupières pour me taire au monde, mon sang s’agite | pendant que j’écoute, je me demande si mes pensées sont visibles, si je peux être trahie par leurs odeurs | ils défendent des opinions, je m’abstrais | pendant que les mots (je n’étreindrai plus Paul) tentent de rendre sa mort réelle, son visage m’apparaît, fracas et vitalité.

#9
À l’Université libanaise. Ne pas m’attarder sur la photo. La classe est dans le noir, quelques tables éclairées par les smartphones tenus à bout de bras. On devine les corps dans l’obscurité, ne pas regarder leurs traits. Leurs immobilités devant les cahiers. C’est une photo, c’est leur quotidien immédiat, mon réel amplifié. Ne pas écouter les souvenirs, les devoirs à la bougie, toute ma scolarité. Ne pas m’attarder sur la photo surgie du hasard, ne pas liker, ni réagir. Éviter leurs bouches solennelles, les pages éblouies de lumière blanche dans un pays sans électricité.

#7
Lèvre d’en haut, dressée devant ; prête à empoigner, comme main à l’affût. Le visage envahi d’elle, dents recouvertes, langue engloutie. La lèvre supérieure prend place : supérieure, au pied de la lettre | Bouche entrouverte sur des rêves qui durent, babil muet. Les yeux et front tombent dans un même geste d’abandon, expose sa jeunesse | Présence confiée au smartphone. Du visage penché, on ne voit que le crâne, comme immense joue lisse, lustrée. Résister à l’irrépressible envie de caresse. Je veux même douceur pour mes dernières années.

#6
Il a ce regard de paupières, yeux bleus entre éveil et somnolence. Comme s’il se tenait au bord de nos mouvements. On pourrait le penser concentré, attentif. Je vérifie, ses pupilles restent immobiles malgré mes gestes. On pourrait le croire intéressé par nos vies. Il trône, figé dans son semblant de présence comme statue à honorer. Je me garde de trahir le secret de mon grand-père, de peur de voir son visage s’effacer.

#5
Lundi sans ciel. Ou son trop plein. Le ciel est tombé. Par terre. Perdu sur les murs, dans les feuilles. Ciel sur nos peaux, nos visages d’hiver. Diffus sur les toits des voitures. Ciel partout, ce matin fracassé. Partout et nulle part, détalé. Comme manqué, dissous. Ciel de monstrueuse présence. Blanc sans seuil. Comme grand lâcher d’âmes, particules de nos morts ; on les appelle anges, je les préfère humains, manifestés.
Vérifier le ciel au réveil, par lui je sais que je suis en vie.

#4
Tu veux quoi. Plus je pense moins je sais

#3
Sa voix parlait aux autres alentour. Eut-il fallu qu’il me l’adresse pour que je l’entende aujourd’hui ? Qu’elle disperse ma matière. Je décrirai sa voix, la dirai pierreuse, paysanne. Je parlerai de son accent de montagnes sans saison. Ne l’entendrai pas. Il aurait fallu traverser le salon, ne pas se cogner aux tables basses, aux fauteuils. Lui adresser ma présence, une main sur son bras. Qu’il me voie l’écouter. Les histoires de nos ancêtres à travers sa voix, il m’aurait fallu.

#2
Je n’entends plus sa voix, devenue image. Je la vois, la vis en mots, mots n’entendent pas. Comme si la langue s’était approprié le réel, mon grand-père souvenir. Je n’entends pas sa voix, mais je saurais la dire. Il me revient, silhouette courbée, présence de fenêtres. Depuis, j’ai l’amour des fenêtres, nécessité de ciel visible. Il ne me regardait ni n’écoutait. Plus tard il s’intéressera à moi, j’existerai. Je me répétais, sans arriver à l’accrocher de mes yeux qui le fixaient, impoliment commentait ma mère.

#1
Il le touche du doigt, une deux trois fois, tremble devant. Le bouton ne bouge pas, porte fermée immobile. Les autres piaffent dans son dos, passagers enfermés dans son mouvement. Il tente le majeur, ses lèvres se serrent comme pour accompagner la main. Le bras droit s’accroche à la canne qui aide à marcher. Tout de lui se crispe et frémit au rythme des doigts qui caressent, croyant pousser. La porte s’ouvre, fracas métallique. De son bâton, il pointe l’extérieur où s’évadent déjà ces corps qui ont trop attendu.

A propos de Gracia Bejjani

Gracia Bejjani est née à Beyrouth. Elle a quitté son pays à vingt ans, elle a fugué, n’a jamais quitté. Elle dit : « J’écris, je filme, photographie. J’écris ». Elle est auteur du recueil J’ai appris à parler sur tes lèvres (La Kainfristanaise). Ses textes sont publiés par de nombreuses revues comme la NRF Gallimard, l’anthologie 2024 du Printemps des poètes (Castor Astral), Décharge, Wam, Lettres d’hivernage, Radicale… et en ligne par le Courrier International, Plume Francophone, Hors-Sol, Poema… Elle a été programmée au Festival Extra Litteratube à Beaubourg, à la Maison de la Poésie de Paris et au Festival international de Poésie de Roulers (Belgique). Elle tient également une chronique dans la rubrique « culture » d’Ici Beyrouth. Sa chaîne YouTube, régulièrement alimentée par de nouvelles créations, regroupe à ce jour près de sept cents vidéos-poèmes. – Site : https://graciabejjani.fr/ – Chaîne : https://www.youtube.com/c/graciabejjani

79 commentaires à propos de “carnets individuels | gracia bejjani”

  1. « Tout de lui se crispe et frémit au rythme des doigts qui caressent, croyant pousser » c’est magnifique, toute la scène, l’attention aux gestes, le tension palpable à la lecture… bonheur de vous retrouver ici.

    (Nous partageons l’amour des fenêtres)

  2. Bonheur de découvrir que sans nous connaître nous avons en pensées évolué sous, partagé peut-être, le même ciel d’hier. Voilà une chose au sujet de laquelle je ne peux plus me dire : personne d’autre que moi…

    • j’ai ri pour « Voilà une chose au sujet de laquelle je ne peux plus me dire : personne d’autre que moi… » merci pour ces échos, oui j’aime quand nous nous découvrons comme ça, avec le bel hasard !

  3. « Comme grand lâcher d’âmes, particules de nos morts ; on les appelle anges, je les préfère humains, manifestés »
    Merveille…

    • Emmanuelle, si émue par ton retour, surtout toi et les liens forts aux voix. Cette voix une et multiple me parle tellement, qu’elle.s soi.en.t entendues me touche vraiment, merci

  4. m’attarder sur tes mots recevoir leur nuit ( éblouie) ne pas trouver les mots : recevoir

    • Brigitte ! « la tranquille douceur avec laquelle vous tordez le coeur » en quelques mots, vous empoignez complètement le mien, merci pour ce merveilleux retour, si fort, bouleversant, merci merci

  5. Les êtres de la famille, si présentes chez toi
    touchée fort par « Vérifier le ciel au réveil, par lui je sais que je suis en vie. »
    Nous sommes en vie, oui. Nous écrivons. Nous nous écrivons, nous écoutons, nous soutenons… Nos sangs s’agitent, nos âmes se cabrent et s’envolent…

  6. l’histoire de ta #11 a quelque chose d’extraordinaire – pas pour toi, je suppose, mais vue d’ici oui – une vie,sûrement… (j’adore) (j’aurais aimé traduire ça comme Brigitte Célérier… c’est exactement ça)

  7. Je vous découvre et c’est une voix d’une grande sensibilité, dans un ensemble harmonieux, les jours ne se ressemblent pas tant mais s’articulent entre eux, selon un rythme, une musique, une poésie qui nous entraînent de l’un à l’autre. Et l’émotion, en suspens ou en profondeur, selon, comme une vague.
    Une pensée particulière pour le 14.

  8. voilà ce que je retiens ce matin de ma lecture chez toi
    « Lire écrire, dedans et dehors ramassés, seuil où je me décide. »
    aussi très évocateur pour moi…
    merci Gracia et à tout bientôt

  9. …si les heures étaient vêtements je dirais que le matin me va le mieux à merveille… Merveilleux pêle-mêle de vie et d’ombre comme tête en fusion toute en dedans et dehors

  10. Vous avez saisi ces ressassements qui font l’éternel aller-retour entre tant de pensées, de regrets pour nous laisser justement perdu au milieu. Et c’est beau. Merci.

  11. Découverte tardive par la grâce des commentaires marelle — tout lu à rebrousse temps — transporté dans un univers unique où chaque note m’a parlé — tant de points communs — et cette écriture !
    Merci , Ô combien !

  12. Belle #29, poignante. Belle #27 et 23, attachantes. Et tous ces autres mots !
    Je reviendrai me promener dans cette poésie.
    Merci beaucoup

  13. oui Gracia mais ce n’est pas vous qu’il faut haïr mais ce que l’on fait de nous qui nous révolte même contre nous (même si moi là ne suis pas impliquée dans cette guerre autrement que comme lointain témoin impuissant et sans qu’un des miens soit concerné)… vous serre l’épaule

  14. Peut-on être amoureuse d’une écriture ? Je vous retrouve et décidément je le suis. A travers vos mots, vos phrases, votre écriture : votre intensité d’être au monde…

  15. Bonjour Gracia,
    Je relis ce matin à rebrousse temps tes 32 fragments, et pourrais y rester… tu dessines au fil des jours un chant, douloureux mais si enveloppant, il nous console.