#carnets individuels| A(H)M

Du 18 au 24/12/2022

Réveils entre là et là.

#40

Recette pour préparation de 2023

Quant elles viennent toquer aux portes des oreilles internes, tout arrêter. Poser le stylo. Laisser le clavier tranquille. S’asseoir. Mettre les écouteurs et dedans ABBA, augmenter le son jusqu’à ce que les oreilles internes ne vibrent plus de l’intérieur. And when you get the chance, onduler le corps, doucement. Se laisser porter par la musique, laisser les lèvres look at the Dancing Queen, les cordes vocales soupirer you’re in the mood for dance.

Les ondulations sonores devraient maintenant s’accorder à l’intérieur de la boite crânienne, inspirer à fonds, s’il reste un peu de marge, augmenter encore le son. Voilàààà. Expirer. Inspirer. Chantonner. Se détendre.

You’re in the mood for dance, and when you get the chance…devenez la reine. Ou le roi. Ou les deux. On s’en fout en fait. Devenez qui vous voulez.

Puis reprenez le stylo, le clavier ou l’éplucheur. Inspirer. Expirer. Chanter. Ou n’importe quoi. On s’en fout. Mais simplement.

Noter les I have a dream. Chanter les A song to sing. Parce qu’if you see the wonder of a fairy tale, you can take the future, even if you fail.

17/12/2022

Réveil à 9h00, ah les zapéros à 13 convives…

Version courte et collective:

La ville(s)

Il y a toute une série de rêves dans laquelle je me construis une ville. Avec des morceaux de villes vécues et/ou fantasmées. J’aime m’y balader, parce que souvent j’en rajoute un morceau. Et je me le fais découvrir. Un an avant de reprendre mes études, j’ai rajouté une université. Dans laquelle je me baladais. J’aimerais y retourner maintenant. Pour voir quel morceau je rajouterai.

Version longue et « prenez-y c’qu’i vous (dé)plait, plait, (dé)plait » :

La Ville(s)

Il y a toute une série de rêves dans laquelle j’ai construit une ville avec des morceaux de villes vécues et/ou fantasmées (je n’étais allée qu’une fois à Marseille, de nuit et bourrée, quand j’ai commencé à en rêver et pourtant je n’arrête pas de rêver d’un port marseillais qui n’a rien à voir avec celui qui existe, et pourtant il « est » nécessairement marseillais quand je me réveille, à la fois hyper moderne et hyper ancien, comme si je me baladais dans un « Marseille potentiel », un autre Marseille). Il y a un centre « strasbourgeois », alors que je ne connais pas cette ville, toujours la sensation d’un autre Strasbourg que celui qui existe ici, mais au même endroit, et en même temps pas. Il y a un morceau dans lequel j’aimerais revenir, mais je n’en ai rêvé qu’une seule fois. Par contre, je sais à chaque fois qu’il y est, quelque part, mais je n’arrive pas à y retourner. C’est un morceau de Fès, mais en sous-sol. Le sous-sol de Fès, avant, pendant et après, en même temps. Quand je rêve de cette ville(s) pour y ajouter « un morceau », je me balade toute « curieuse » de découvrir les nouveautés. Une des dernières fois, je passais à vélo sur un pont d’Edimbourg pour retrouver un quartier de Paimpol complètement…renversé par le soleil. Et il y a aussi un morceau de Londres/Southampton/Kent/ ?? en mode « petites îles » à découvrir en petit bateaux. Directement depuis le port …du quartier « français » dont le nom m’échappe, mais peut-être n’est-ce qu’un « quartier français ». Quant au couloir d’appartement « secret » qui relie Metz et Tours. Et en plus, physiquement ici, je peux « presque » retrouver l’emplacement de l’appartement. « Presque ». Il est tout en haut de la rue des Halles, vers la place du Monstre, côté Tour Charlemagne. De l’autre côté à Metz, je pourrais aussi très bien situé l’endroit, dans le quartier en face de la place Durutte avec le lycée Schuman dans le dos. Par contre l’usine n’existe plus à mon avis. C’était une petite usine, dans les années 1900 à 1920, quelque chose comme ça.

Les transports

Trains, beaucoup de trains, en retard, en avance, à l’heure et moi pas. Je crois que j’arrive toujours à le prendre, mais souvent in extremis. En fait, si je réfléchis un peu, le sujet de ces rêves ce n’est ni moi, ni le train. Mais les bagages. Incroyable ce que je peux trimballer. Et bien sûr il faut que « tout » prenne le train. C’est pour ça que j’y arrive toujours « in extremis ». A cause des bagages. Puis les avions, les aéroports surtout, parce que là, j’arrive à le prendre plus rarement. Ou quand j’y arrive, il doit faire demi-tour et se reposer. Il me semble que les destinations sont uniquement asiatiques ou américaines. Mais bon, je n’y arrive jamais.

La bibliothèque

Une seule fois. Malheureusement. La bibliothèque, pourtant deuxième porte, car la première m’a été refusé. Quand je dis « porte », ce sont des « murs portes », d’une hauteur de ouh là là. A l’intérieur, pas un mot, mais j’ai compris tout de suite que je ne devais « toucher à rien », surtout. C’était tout ce que j’avais à faire. Suivre « quelqu’un » et ne toucher à rien. Raté. Je n’ai pas résisté. J’ai voulu prendre un livre en main. Et tout est devenu poussière au moment où j’ai touché le livre. Que je suis conne. Mais conne. Mais conne. Etc.

Fins du monde par objet hors système terrestre (probablement la lune)

2 fois. D’ailleurs ces rêves ont eu une vertu, celle de m’enlever toute peur liée à ces phénomènes. Car dans ce cas de figure, c’est le manque d’oxygène qui asphyxierait toute vie, donc on aurait à peine le temps d’admirer le spectacle, pas de souffrance.

Les dents

Tombées, poussées, perdues. Bruxisme, pose d’une gouttière pour la nuit. Ah mieux. Mais quand même.

Les chutes et les mouvements « au ralenti »

Ceux-là, je les faisais surtout ado ou enfant. Je dois plonger loin pour me souvenir, mais la sensation elle est toujours vivace. Surtout l’option « ralenti ». Courir sans courir, sans s’arrêter même si on n’y arrivera jamais.

Au pire, ça me fera une archive, si que pépère ordi décide de se reposer éternellement, quantiquement parlant.

16/12/2022

Réveil à 6h30, toute seule !!!

37 | du par cœur

A, b, c, d, e, f, g, h, i, j k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y, z.

Pendant longs temps, je n’ai pu savoir qui était après quoi. Je ne pouvais que « réciter » cet alphabet en une seule respiration. Encore « aujourd’hui », j’hésite, je le récite pour tenter de.

« Mignonne, allons voir si la rose… », Ronsard, Odes, 1545. Alors que ce n’est pas celui-là que j’ai appris, c’est l’autre. « Quand vous serez bien vieille… », Ronsard, poèmes pour (H). Comment ma mémoire a-t-elle fait pour retenir l’un par l’autre « aujourd’hui »? C’est toute la question. Et pour (H)…

Rien d’autre ?

Je fouille, je fouille…

Je viens de passer une bonne demi-heure à tenter de retrouver une phrase de John Stuart Mill qui s’entendait pour la politique et la poésie. Amphibologie. Je l’ai forcément su par cœur car je l’ai mise dans un devoir sur table. Mais non. Je ne l’ai pas. Tout ce que j’ai c’est « And he may not have thought only about poetry while writing:”…”. » Et cette écriture pendant l’épreuve. J’apprendrais plus tard que nous écrivons avec l’écriture anglaise héritée du 19ème siècle. Mais quand même. Les mouvements envolés, les lettres dessinées. Découpées, découpantes, lisibles ! une petite heure éperdue, ailleurs. D’un jet, pas de brouillon, surtout pas de brouillon, jamais de brouillon, juste un « plan ». Et je n’ai pas de copie de la copie. Dommage. J’espère qu’on écrira toujours manuscritement pour ce genre de rituels. Ou d’autres.

Allez, un effort.

“Nécessaire : ce qui ne peut ni ne pas être ni être autrement », cours de philosophie de terminale de Mr Aubertin, année scolaire 1995/1996. Cette phrase-là ne m’a jamais quitté. C’est mon « remède ».

Je ne me souviens pas des phrases en fait. Plus d’une structure qui fait que. Le rouge et le noir, de Stendhal : rahhhhh, mais c’est pas possible d’être aussi…Lanzarote de Houellebecq : rahhhhhhhh, mais c’est pas possible d’être aussi…Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman : rahhhhhhhhh, mais c’est pas possible d’être aussi…Justine ou les malheurs de la vertu, Marquis de Sade : m’est tombé des mains tellement j’avais l’impression de lire une liste de courses. D’ailleurs, ne pas oublier d’aller chercher du boudin noir pour ce soir.

Eloge de l’ombre, Tanizaki : là, ça gratte moins, beaucoup moins. Dubliners de James Joyce: vàlàààààààà…putain, ça fait du bien. Ça repose. A voice through a cloud, Denton Welch: ah…

Devrais-je en avoir honte ? Longs temps, j’en ai eu plusieurs qui avaient la même racine en fait. C’est pas que je puisse enfin la nommer, la racine. Les trois lettres. A moins que…(H). Mais ce serait au minimum un renversement. Il n’y aurait plus de honte, aucune.  J’fais c’que j’peux, chambre à air, eau, ou gaz, je laisse choisir.

15/12/2022

Réveil à 5h10

36 | routines du lire écrire, et quoi faire de mieux

2 clopes, un café

Ça fait un an et un mois. J’ouvre l’ordi. Puis le semainier. Je recopie la phrase du jour. La routine s’est améliorée pendant l’exercice. Chaque phrase est retrouvée moins péniblement maintenant à chaque fois. Je ne la recopie plus que cinq fois à l’ordinateur entourée par la phrase des jours. Puis une fois sur le cahier manuscrit. Ça me permet de quand même chercher, mot après mot, pour être sûre de ne pas me tromper, le sacramentaire n’est jamais loin, ni dans l’ordi, ni sur le bureau de bois.

Je ne ressens aucun besoin de croire en quoi que ce soit. Ce sont des mots. D’où qu’ils viennent et dès que j’ai commencé, quelque chose en moi a commencé à se fêler. Non pas que je n’ai pas déjà été brisé mille fois en mille morceaux…ou une fois en mille…ou mille fois en une…Attention Emile, derrière vous !

Mais la molécule, l’atome, l’électron, la particule élémentaire, le fermion ou le boson de…va lui casser sa carapace. J’ai pas eu les crédits pour un LHC (Long Hate Collider). Pourtant, les plans étaient viables, si, si…ils sont tous encore là, dans ma tête, vous les voyez pas ? Vous faites pas d’efforts non plus.

Une clope, un café

Environ une demi-heure plus tard, je suis l e n t e u h en fait : ouvrir les boites mails, l’historique et la « professionnelle ». J’ai eu de très beaux mails cette année. Probablement parmi les meilleurs. Ce que j’en ai fait ? Je ne sais pas. Je ne sais pas comment j’ai fait, mais je n’ai plus de mails. Il y en a beaucoup à qui j’ai dit « un jour… « . Si je les enlève, il m’en reste la moitié de « suspendus ». Ont-ils été lu ? Est-ce bien important maintenant ?  » On s’en fout », c’est cette expression là que je veux comprendre. « On s’en fout ». Et si, à force de s’en foutre, on en arrivait à rater… ? c’est ça l’angoisse. Rater le train. Rater le lever du soleil. Rater le gâteau. Rater. Grrr…rater. Là où ça pique. Là où ça démange. Jusqu’au sang. Jusqu’à la veine. Jusqu’à la cellule. Jusqu’au neurone. Jusqu’à la synapse. Jusqu’à un récepteur postsynaptique activé par neurotransmetteur.

Une clope

Alors, la consigne…lire la consigne. Vais-je y arriver aujourd’hui ? C’est pas faute d’essayer, putain. Mais vraiment ! Pour de vrai ! Sans mentir ! Dès que je me mets à lire…autre chose qu’un article scientifique ou qu’une règle mathématique ou qu’un traité sur une controverse religieuse quelconque  …j’ai l’cervo qui s’déglingue ! Genre, il tient pas en place ! Il cherche à fuir par n’importe quel mot, n’importe quelle lettre, n’importe quel cadratin…pourvu que c’en soit un que je comprenne un peu, qui se rattache aux Dieux savent comment à quoi…et hop ! Je suis sur la ligne d’arrivée sans mon dossard ! J’ai essayé de lire la consigne quatre fois, de la recopier, de…mais non. Ce qu’il se passe dans mon cerveau quand je lis cette consigne, c’est une fuite. D’eau, d’air, de gaz, comme vous voulez, mais une fuite. Et hop, je mets la casquette multi-tâches et je m’en file chercher une rustine ! Et hop, mail envoyé ! J’ai envoyé une rustine ! Après si la rustine est destinée à réparer une fuite d’eau et que vous êtes plutôt gazeux…c’est les « Wagnisse» du métier.

Une clope

J’imagine que quand on a l’habitude de vivre en fuyant, en prendre conscience prend déjà du temps. Après c’est bol de riz ou vide si, à la base, la nature est plutôt lente et donc opposée en un mouvement cinétique quasi-parfait avec le mouvement de la fuite faisant ainsi disparaitre toute trace au moment même où on aurait pu s’en rendre compte. Mais…avec un peu d’entraînement…

14/12/2022

Réveil à ouh làlà

35 | la panne, l’embrouille

                                                           Cyrille d’Alexandrie

A ? Oui mais pas tant que ça—Constantin 1er– Rubicon—Lapidé(e), brûlé(e), dépecé(e), morceaux trainés dans toute la « ville » —

                                               —Fé—Il paraît—

Maths, philo, même moua, je n’en ai pas cherché les traces

                                               Illuminé(e) par la violence

Combien de A ? Alexandrie, école d’. Valeur des lettres ? valeur des syllabes ? valeur ?

avec elle se perdaient dans ma mémoire Lucien de Samosate et le Songe de Poliphile, que je crois toujours reliés, c’est-à-dire écrit l’un par l’autre. Il faut que je cherche pour admettre que non. C’pas facile, une mémoire faite de « mauvaises fois ».

La transcritption qui suit ne vaut que pour « mes Zoreilles » en l’état de deuxième écoute, ce jour 14/12/2022, ne connaissant ni l’hébreu, ni la Bible, ni la Torah plus ou moins que n’importe qui né(e) et ayant vécu en sphère culturelle « européenne » dans le dernier quart du 20ème siècle et le premier du 21ème…mais je me garde le démantelement égoïste et personnel des calendriers pour plus tard…

La notion d’identité, qui est liée au fait d’avoir un nom, c’est la possibilité de donner quelque chose à lire de son existence. A savoir que notre manière d’être dans la vie avec un nom est comme si nous déployons une identité narrative qui peut être reprise dans un récit et constituer un livre.

Vous me suivez? Et vous allez voir comment c’est génial…l’hébreu [la langue] se dit tout simplement: « mais si l’homme est un livre et qu’un livre se lit et que c’est cela son nom, quel serait le rapport entre le livre et le nom? »

Et le Zohar, qui va faire intervenir la quatrième règle d’interprétation que nous avons vu, à savoir la valeur numérique de chaque mot, qui ne dit rien si ce n’est la possibilité de créer des ponts, des liens, des Zeugmas ( en grec, le pont), c’est que le mot « shem »

שֵׁם

qui veut dire le nom, a une valeur de 340, 300+40. Or « magie », entre guillemets, et bonheur de l’hébreu, le mot « sefer »

סֵפֶר

qui veut dire le livre, a une valeur numérique de 340, 60+80+200=340.  On comprend alors qu’un même verbe va s’appliquer en deux sens différents, « je lis » et « je m’appelle », c’est le même verbe.

Dieu a appelé Moïse, il l’a appelé, c’est-à-dire d’une certaine manière il a invoqué son nom mais il a lu dans le livre de Moïse. Ca veut dire que chacun a un nom, chacun est un livre, chacun est une histoire dans ce livre qu’il écrit. Seulement, ce livre que chacun écrit, est un livre à écrire, et non pas un livre déjà écrit. Ce n’est pas le « c’est écrit » d’un destin, mais l’aventure d’un roman. C’est-à-dire qu’il s’agit d’inventer son histoire et c’est ça sa liberté. C’est-à-dire ne pas être dicté par la parole d’un autre, même si on reçoit une tradition.

C’est-à-dire, véritablement, chercher sa propre liberté, ce qui est le plus difficile. Car nous sommes pris dans un complexe de relations sociales, familiales, politiques, théologiques, idéologiques, où l’on croit agir alors que nous sommes « agis ». On croit avoir une liberté, un désir, alors que nous sommes simplement sur un chemin déjà tracé, où il n’y a plus aucun risque, c’est-à-dire où il n’y a plus aucune vie.

Et la dimension du nom, c’est d’échapper à l’ici d’un destin déjà fini pour aller vers un là-bas, un ailleurs, un au-delà, d’une invention et d’une création de soi. Or, qu’est-ce-que vous remarquez? C’est que si j’applique la deuxième règle(celle de la ponctuation par les voyelles), le mot « shem » peut se ponctuer « sham »

Avoir un nom, c’est la possibilité d’un « là-bas », c’est-à-dire d’un ailleurs, c’est-à-dire d’une transcendance, c’est-à-dire d’une liberté.

Marc-alain ouaknin, Targoum 2/22, Du mélange au discernement, 24’45 à 28’45

13/12/2022

Réveil à 7H50, point à 8H08

#34 | ah ça ce serait une histoire pour…

Elle finit par l’appeler pour lui demander s’il lui reste un appartement libre, qu’elle pourrait occuper pendant un mois entier avec lui. Elle commence à penser qu’il faudra l’attacher, sur internet ça se trouve les liens pour comme dans les asiles pour retenir quelqu’un sur son lit sans qu’il se fasse mal. Un mois, il faudra bien que quelqu’un fasse les courses, elle sait que ce sera une surveillance ininterrompue pour que ça fonctionne. La dernière chance. Le laver ? Et pourquoi pas l’attacher debout à un mur ? un trou au sol pour évacuer les excréments. Ou un jet, elle pense même à prendre un balai brosse pour le tenir à distance. Et si elle ne fait rien de tout ça et qu’il meure, ça serait toujours une histoire pour.

Dans chaque mot se trouve un oiseau aux ailes repliées, qui attend le souffle du lecteur.

emmanuel lévinas

12/12/2022

Réveil à 8h45, rien que ça…

33 | faire le vide

C’est pas faute d’essayer. Presque. Encore un peu. T’arrêtes pas maintenant. Mais non. Toujours pas. Toujours un cri, un mot, une syllabe qui résonne. L’image d’une feuille, d’un fleuve qui coule, goutte à goutte. Comment ? Comment accepter que ça ne s’arrête jamais ? Pas une seconde. Pas une nano-seconde. Et si ça s’arrêtait ? Que se passerait-il ? Une inspiration, et c’est encore raté. Au fonds du fonds du puits, il en reste toujours assez pour. Une molécule de. Un atome de. Un électron de. Une particule élémentaire de. Un fermion ou boson de. Et encore…  « L’existence du boson scalaire (Higgs) est trop brève (de l’ordre de 10−22 s13) pour qu’on le détecte directement : on ne peut espérer observer que ses produits de désintégration, voire les produits de désintégration de ces derniers. Des événements mettant en jeu des particules ordinaires peuvent en outre produire un signal similaire à celui produit par un boson de Higgs. » Parce que wikipédia wikipède…mais l’oeil fait bien ce qu’il veut.

11/12/2022

Réveil à pas d’heure.

32 | les morts sont parmi nous

Dead male authors
Ils étaient là. Au coin des rues. Ils ont plus de mal à s’acclimater à la campagne. Ou ils se sont fait intégrer au reste des perspectives. Ils sont devenus invisibles. Mais pas inaudibles. Dommage. 42 kilomètres à parcourir pour certainement qu’ils réapparaissent et se moquent encore de moi. Pourquoi sont-ils invisibles à la campagne ? Noyés ? Ils se sont noyés ? Non. Ce sont des noyers, les arbres. D’ailleurs il y en a un, particulièrement particulier qui se cache près de l’îl de la Folie. Ca fait moins d’un kilo-mètre, peut-être plus mais guère.

06/12/2022

Réveil à 9h00, plus quelques-uns pendant la nuit

#27 | pas moi, mais mon double

Mon double accomplit exactement, mais alors exactement, ce que j’aurais moi-même traversé du jour. C’est juste que je l’observe. Qu’à quelques millimètres en avant de moi, mais séparé de moi, je le vois agir, réfléchir, parler, conduire, déborder ou exagérer.

Elle a un peu honte. Elle a vu le message, mais n’a pas encore cliqué dessus. Elle avait pourtant prévenu du caractère vomitif du texte dont elle avait pour une fois fait l’économie de l’envoi. Mais il avait insisté…  » pas de petites économies, je veux vous lire ! ». Elle l’avait envoyé, avec encore une mention préventive. Mais n’avait pas eu de réponse. Sauf ce matin. Il y a donc réponse. Un café, bien sûr, une clope, c’est la condition nécessaire et non-suffisante du premier. Elle promène son corps dans la petite maison, répète des gestes qui, elle l’espère encore, lui montreront quelque chose. « Une raison de vivre » comme disait l’autre…d’ailleurs elle ne l’a toujours pas réécrit. Il est temps, elle a usé de son corps et de son environnement direct tous les subterfuges qui éloignent sa curiosité de la déception. Un jour, elle ne lira pas. Du tout. Mais pour l’heure.

Que lire ? Une non-réponse ? Un silence plein de mots ? Elle est là, à moitié prostrée, elle fait glisser ses doigts sur le clavier en espérant délayer la sensation. Pourtant, lire entre les lettres, elle sait faire. Trop bien même. Mais quelle est cette foutue idée qui met tout le monde, un à un, mal à l’aise ? Ou du moins le croit-elle. Qu’elle soit le témoin vivant de tout ce qu’un groupe peut infliger à la « quantité négligeable » qui vérifiera les sacro-saintes règles du groupe ? Quel qu’il soit, le groupe. Syndical, familiale, etc. qui a déjà remarqué ce qu’il est nécessaire, ce qui ne peut ni ne pas être ni être autrement, de sacrifices d’individus à l’éclosion d’un groupe ? A son ancrage. Au développement même de son langage. Que tout groupe vérifie la loi de la diffraction au moment de sa constitution, avec pertes « négligeables » ? Mais où vont toutes ces « quantités négligeables » ? Elles rebondissent sur la porte fermée, sur le poteau du gardien, et partent dans les zairs ? Ou pis zencore, admirés ces tirs ratés de peu, ces zombres restées dehors, qui montrent bien l’utilité de la porte et des poteaux ? Qu’à chaque négligeable laissé tombé là où il n’a pas pu rentrer, au moment même où il heurte la limite, il s’auto-définit comme « hors du groupe ». Et quels que soient les efforts qu’il fera pour le réintégrer, il portera sur lui, en lui, la marque du « négligeable ». Surtout si il essaye de montrer que la porte ou le poteau n’existent pas.

05/12/2022

Réveil à ouh:là au moins

#26 Choses nettes, choses floues

CFE—ordi—Impôts—lunettes cassées depuis juillet—CODES validés dans le flou—CGV—RGPD—tout dans le flou—Et si—va chier—passe—Alecia ?—sans déconner—deux heures plus tard—Votre formalité a bien été transmise au greffe de Tribunal—le métamicien se meurt !!!—Enfin !!!—vive le metamicien—

04/12/2022

#25 | fragment du corps

Ssi—alors—quel est l’ensemble de base—le système con—sidéré—par opérations—quel qu’elle soir—île—œil—percer—verrez—repère—noir—composé—nuit—le piano à papier peint—il—a—persévéré—pour y arriver—à quoi—on s’en fout—il y est arrivé—le piano à papier peint—carton pierre—

01/12/2022

Réveil à 5H15, par réveil

Denkwürdigkeiten eines Nervenkranken, Leipzig, 1903 de Daniel Paul Schreber, sur un banc de la gare de Blois, quai 1, au bout côté orléans. J’ai failli mettre « désolée » sur la page de garde. J’ai juste mis @metamicien. Puis ABBA à fonds dans les Zoreilles.
« mademoiselle…!!! »
nooooooooooooon…
« je l’ai laissé exprès, vous pouvez le garder ou le laisser, faites ce que vous voulez… »
« Vous m’avez fait courir, hein… »
« ah oui, c’est très à la mode ça… » remettre les Zécouteurs, vite. Ne pas entendre.
J’vais rentrer à pied, ça m’fera du bien, tiens.

30/11/2022

Réveil à 7h00

#21 | faire bouger les choses

et si on écrivait uniquement avec des infinitifs et des participes passés, ou des phrases nominales, mais qui nous débarrassent… du verbe ? Non, du sujet. Des pronoms personnels qualifiant le sujet

Ne pas appeler. Re-Trouver Evariste Galois. Ne pas appeler. Refaire exercices identités remarquables. Ne pas appeler. Trouver exercices polynômes à n degrés. Ne pas appeler. Bon, reprendre le vocabulaire de base déjà. Ne pas appeler. Même pas un texto ? Surtout pas ! Ne pas appeler. Ne pas heurter trop fort le coussin de la sieste. Ne pas appeler. Retrouver cours maths seconde. Ne pas appeler. ∀ε > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I (|x − x0| < δ =⇒ | f (x) − f (x0)| < ε) . Ne pas appeler. Ne pas penser. Ne pas appeler.

29/11/2022

Réveil à 5h55

#20 | la scène est muette (mais vaut son prix)

29/11/2022

Réveil à 5h55

#20 | la scène est muette (mais vaut son prix)

la scène est muette (du moins, le récit qu’on en tient est muet, son coupé), et la transaction inclut une dimension monétaire.

Je ne l’ai pas vu tout de suite. Il faut dire qu’il y avait tellement de choses à voir dans une si petite boutique, et tellement de gens dedans. Plus nous, on était au moins beaucoup. Deux ou trois vendeuses. En tout K, la troisième est arrivée en renfort, probablement la patronne venue donner un coup de main. Une théière blanche avec un liseré vert d’eau. Des bocaux pleins de bonbons artisanaux. Une petite vitrine avec des chocolats faits maisons. D’un côté les boîtes de thé, de l’autre les boîtes à café. Des sacs de grains aux noms évocateurs un peu partout par terre, en décor à peine visible à travers les jambes. Et en me retournant, elle était là, à l’entrée. J’ai forcément dû passer devant étant donné qu’elle prend facilement le quart de la pièce. Je l’ai vue du coin de l’œil. Elle était abîmée par le temps et l’usure, mais elle était là, témoin « commercialement nécessaire » à la validité de la marchandise présentée. La machine à torréfier : le torréfacteur « ancien ». Avec encore quelques bribes jaunes par endroits. 18, 90 euros. Que j’aime ces endroits où on paye pour un produit, certes, mais pas que. Il y a échange monétaire en bonne et due forme, si et seulement si les Zyeux ont capté, plus ou moins consciemment, l’environnement direct. Ils les captent toujours, les Zyeux. Justement. C’est bien qu’il y a des environnements directs dont le prix est exorbitant pour un logiciel de perception interne mal ou peu adapté qu’il peut y avoir « tension ». C’est bien cette « tension » qui perturbe alors la perception. C’est la différence de perception entre l’endroit où l’on croit être et l’endroit où l’on est qui la crée. Simple différence de potentiels informationnels. Mais. Si j’y retourne, et j’y retournerai, je lui parlerai. Plus que du coin de l’œil.

28/11/2022

Réveil à 8h00

#19 | Transaction

C’était en avril. Il a perdu son chien. J’ai perdu mon chat. A deux ou trois jours d’intervalle. Lui douze ans, moi dix-huit. J’ai vu Jean-Pierre pleurer à mon avis pour la seule fois de ma vie. Ah non, il y a eu sa mère aussi en début d’automne. Moi, ce sont peut-être bien les seules « vraies » larmes de toute mon existence, les larmes pour une perte. Un morceau de soi qui manque, sans que personne ou rien ne nous l’ait enlevé par méchanceté ou autre. C’est juste comme ça, ils ne sont plus là. Il n’y a rien ni personne à blâmer. Il n’y a aucun « coupable ».

J’ai bien cru que j’avais raté Jean-pierre ce matin, mais non. Il est arrivé habillé comme un dimanche, endimanché qu’ils disent. « j’vais à une chasse présidentielle ! c’est vrai ? avec manu ? Mais non, j’ai couru après un sanglier hier et j’en avais partout. Alors aujourd’hui, je prends un poste plus tranquille. Vous l’avez achevé ? aah oui. J’avais amené la ‘p’tite. Ah, alors ? Ben, y’avait des terriers, tu sais i sont hargneux hein…ben, quand i s’sont mis à courir pour ‘l’sanglier, el’ est restée au large. El’ est pas v’nue. J’lui ai bien fait r’nifler la bête morte, mais el’n’a fait aucun K. Ah ben tu vois…ah oui, même les zautres, ils zétaient en meute et tout…ben elle est restée au dehors. Tranquille. Oui, c’est pas une dominante, elle joue, c’est tout. Oui, c’est ça, c’est pas une dominante. J’préfère ça, c’est plus tranquille. Et le p’tit chat ? Ah ben on l’a laissé une nuit pour voir…et elle t’a fait la gueule ? Ben elle savait pas trop, alors elle nous a fait la fête pis de temps en temps elle partait… pour dire que… Ahahaha… ».

Il a retrouvé un chiot abandonné par sa mère dans une ferme, une femelle, quelques semaines après. Il était content. Je ne voulais pas de chat, plus jamais, ou alors à nourrir dehors, mais plus un que je renferme dans une maison. Pis en août, j’ai trouvé quatre chatons dans le jardin. Normalement, c’est Jean-Pierre qui s’en occupe avant qu’on ne les trouve. Mais là, une fois dans le jardin, j’ai regardé Jean-Pierre et je lui ai dit : « T’y touches pas ! je m’en occupe ! ». J’ai réussi à en placer trois. Mais dès que je l’ai vu, j’ai compris. Lui, il resterait là, avec nous. Et puis elle est restée, avec nous.

27/11/2022

Réveil à 6H30

Someone was opening the garden gate of the old plastered farmhouse, the only building in sight. The figure was lichen-coloured, like the stone-stab roof of the house. Although he was quite near, his outline melted into trees and the bushes. As he crossed the spidery black bridge and I saw him against the sky, I realized that he was young. From the lichen-colour of his clothes I had expected him to be old. He came swinging towards me over the uneven ground, putting his feet down the loose, almost swaggering way which told me that he walked all day over rough fields and ploughed land.

Denton Welch, « I left my grandfather’s », scan en ligne du livre. Bien au chaud froid de la cuisine de ma belle-sœur, sur mon ordinateur. Il est 7h30 quand je choisis ce livre qui n’est pas le journal, mais une extension. P.140 d’un livre en comptant 164, réédition de 1984 par Alison et Busby, intro de Michael De-La-Noy. Typo Times New Roman, feuilletage en ligne grâce au site archive.org. (https://archive.org/details/ileftmygrandfath0000welc/page/n5/mode/2up?view=theater ). J’ai fait une copie écran de l’extrait qui m’intéressait pour pouvoir le retranscrire tranquillement dans Word.

26/11/2022

#17 | petits embellissements bienvenus

A la gare, sur le quai vers Blois, il est 8h00. C’est l’heure des travailleurs hors-saison. Touristique. Un manteau vert moumoutant un col faisant disparaitre le cou : une secrétaire peut être. Jaune fluo à bandes réfléchissantes vitessant et efficiençant l’arrivée au travail : un travailleur du dehors du dedans. De ceux qui ont besoin d’un vêtement pour signaler leur présence à ceux trop presser pour les regarder simplement. Baskets blanches sous corps englobé de noir : femme de ménage, serveuse au Patabaguette, employé libre-service, vous avez le choix. Capuche repliée tentant désespérément d’atteindre une chevelure trop courte pour la saison : probablement un rdv pôle emploi ou boite d’intérim, bâtiment.


Pour changer de flux, café près des quais à Blois centre. Il est 9H45. C’est l’heure de faire semblant d’être en retard ou en avance. Perfecto, ça existe encore ? : jeune femme au pas pressé, ne se retournera probablement que beaucoup trop tard pour se rendre compte que personne ne la retient. Jetée de châle jaune moutarde sur veste taillée noire: femme d’âge mûr au pas pressant, s’attendant probablement inconsciemment à trouver sous ses pieds à chaque pas de quoi la soutenir. Bottes Zinconnues à ergonomie futuro-tractée pour surf sur massif blésois: jeune homme venu d’ailleurs et allant ailleurs, prière de ne pas le déranger dans votre admiration. A(H)M

25/11/2022

Réveil avec réveil à 4h15, plusieurs réveils dans la nuit, couchées très tôt, avant 22h00.

#16 | il fait froid, couvrons-nous

ressaisie après relecture de la consigne et du texte d’Édouard Levé

Un manteau vert col moumoute chapeau court en laine et pantalon noir|veste jaune fluo à bandes réfléchissantes et jean’s large|baskets blanches sous corps vêtu de noir|capuche sur sweat gris blanc, jeans et baskets usées|pantalon vert collant sur sweat gris à capuche blanche|un t-shirt bleu et un jean’s a ceinture|béret marron sur veste marron en tweed, pantalon marron| écharpe verte en laine sur tailleur noir|anorak vert et moumoute blanche jeans et ears|perfecto noir et moderne|manteau blanc|châle jaune moutarde sur veste tailleur noire|collant avec imprimés de couleurs, jupe foncée, écharpe baba-cool 2.0|veste en daims, pantalon droit|bonnet noir, doudoune noir, chaussures noires|lunettes de soleil|chapeau et veste en cuir, pantalon en velours usé marron-vert|bottes ou chaussures de ski avec pantalon de ville et veste légère noire|poncho de ville gris, legging noir|gilet en laine, pantalon léger bleu, chaussures bleus en cuir|

sinon à la base j’avais compris qu’on pouvait faire un peu amusant, mais je le laisse quand même. J’avais mal lu interprété le syntagme « New Wave » du texte d’Edouard Levé.

Un manteau vert moumoutant un col faisant disparaitre le cou|jaune fluo à bandes réfléchissantes vitessant et efficiençant l’arrivée au travail|baskets blanches sous corps englobé de noir|capuche repliée tentant désespérément d’atteindre une chevelure trop courte pour la saison|un jean’s à l’ancienne (j’en veux un !) laissant flotter le corps à l’intérieur|pantalon vert collé à une peau sur sweat gris à capuche morte|un t-shirt bleu qui semble supporter plus d’une fois la gravité|béret marron fier et bien centré en velours laissant quand même échapper une boucle de temps capillaire| écharpe verte étonnamment naturelle dans sa laine sur élégance citadine|anorak vert et moumoute blanche à retourner quand l’heure de l’inaccordance temporelle aura sonné|perfecto, ça existe encore ?|manteau blanc transperçant la vitre du bus| jetée de châle jaune moutarde sur veste taillée noire|collant avec imprimés de couleurs vite chassés de la rétine par le soleil matinal|tête de Frédéric Lenoir sur veste en daims|bonnet noir trop grand pour tête grandissante|lunettes de soleil contre l’ombre|chapeau sur cheveux dont la limite entre le gras et le cuir est floue|bottes Zinconnues à ergonomie futuro-tractée pour surf sur massif blésois|poncho de ville gris en matière « mais si c’est chaud » couvrant mal les trois autres couches nécessaires à la performativité de l’énoncé|

24/11/2022

Réveil très pénible à 6h50

T’as mangé?Oui! Ah oui, 4 morceaux de…Non, 5!|Non non non, pas sur la toile|je t’enlève le…tu peux venir sur la table|on se sera plus servi du moule en deux jours qu’en deux ans|les petits morceaux de chocolat, c’est du noir, donc…|c’est pas du au lait, « olé »|j’vais p’têtre demander si elles sont là|c’est pourtant exactement ce qu’il faut leur dire| A(H)M

23/11/2022

Réveil à 7h45, rendormie à 3h00

#14 | rien qu’une seconde

De la Folie

Elle s’est levée tard, elle a tourné le dos à 3h00 du matin. Pourtant, elle « sait/s’est » que. Mais non. Elle a peur. Pourtant. DP à remplir, anniversaire à souhaiter, chat à nourrir, clopes à fumer, verre d’eau à boire, embrasser celle qui, ouvrir l’ordi, fer les exercices, ouvrir le mail. Ah. Elle ne comprend pas. Elle a l’impression de l’avoir fait la veille. Le rêve, allez hop. Ouvrir le fichier. Avant, pendant. Lire la compile. Apprendre à écouter sans n’entendre que soi. Bah oui, tiens. Trop facile.

Sauf une seconde.

Elle est assise à l’ordi, elle essaye de lire la compile. Elle la lit, parfois ça marque, parfois elle passe. Y’en a des biens. Y’en a des qui. Lui parlent. Mais. Bien sûr, elle cherche la sienne. Elle voudrait ne pas la chercher, par moment elle y arrive, mais ça revient, toujours.

Là.

En une seconde.

Toutes les infos se croisent en un seul mot.

Vite. Vite !!! Elle télécharge la compile pour pouvoir activer la fonction « recherche » de ce satané logiciel « mot », le seul qu’elle gère. Le seul qu’elle veut gérer, parce que depuis le temps qu’elle dit qu’elle va se mettre aux Zautres, on l’aurait vu s’y mettre.

Vite !

« Rechercher », appuyer, la fenêtre s’ouvre.

Elle tape le mot, ce n’est pas de la fébrilité, c’est une excitation parce que ce genre de secondes, elle en a déjà eu. Et à chaque fois, ça a payé. Le truc, c’est que quand cette seconde est passée, en général comme en particulier, c’est elle qui paye la note. Mais c’est pas grave, elle ne pense pas à ça pendant la seconde. Elle ne pense pas d’ailleurs, elle suit l’onde, la lumière, le fragment de lumière, appelez ça comme vous voudrez, « Dieu » même si ça vous plait.

« 28 occurrences ».

C’est pas énorme ça, c’est bon signe. Alors, où ?

Non-rattachés à une partie animale : 1 p.4, 2 p.10,

Le premier physiquement rattaché à un corps animal, page 14. A la moitié du corpus. Bon signe ça, ça sent bon. 14 pages sans « occurrence physique animal ».

Les Zautres, où, comment ?

Deuxième, page 15.

La page 26 en est remplie !!! c’est bon ça !!! Bon, il y a les deux siens. Tiens, dans la sienne, il n’y en a que deux…comme sur un Zhumain. Finalement, aller aussi loin, du moins le croit-elle, pour n’en avoir que deux, banal. Alors que celle juste après…mais combien y’en-a-t-il ? elle retarde même le moment de les compter. Parce qu’elle veut suspendre la seconde le plus possible.

10 pour une seule proposition…quand même. Et juste après la sienne.

Il y en a un, tout seul, page 27. Donc jusque-là, ça fait…15 ?

Et 5 page 30. Et 5 page 31, pour la même proposition, finale de la compile, ça fait 10.

Il m’en manque. Le logiciel a dit « 28 ».

Je recompte : 3 non-animalement physique. 1 tout seul p.14. 1 page 15. 2+10 page 26. 1 page 27. 18. Et 10 ça fait 28. Elle avait oublié de compter les siens…et le tout seul page 27. Ils sont tous là.

Et maintenant.

Tous les flux convergent en un seul point central de l’écran mental. Comme si une information, par son intensité, forçait tout le reste du réel à la suivre. Et d’un coup, un seul, suspendu, un mot se forme par l’intersection de tous ces flux, il se crée tout seul, un seul, pour s’étaler et montrer son évidence.

D’abord, il y a un flux, loin, mais tellement intense qu’il force tous les autres flux du réel à le suivre, avec la force d’un trou noir. Et d’un coup, à l’instant même où tous les flux finissent par se rencontrer en un point central, sans pouvoir le voir, au milieu même de la seconde, un mot, un seul, créé par la rencontre de tous les flux. Il ne peut plus ni ne pas être, ni être autrement.

La proposition précédente comporte 28 occurrences dont 3 non animalement physiques.

28 « pieds »

22/11/2022

Réveil 6h50

#13 | arrêter le monde

Das Bild der Unzufriedenheit, das eine Straße darstellt, da jeder von dem Platz, auf dem er sich befindet, die Füße hebt, um wegzukommen

Je soulève les doutes et les fantômes pour tendre mon corps vers le sien. D’un pied lourd s’étire l’ombre vers l’intérieur de la terre, d’une main frêle s’étire une faible lumière vers sa peau. C’est en tout K ce que j’espère à chaque fois que se lève un de mes pieds.

21/11/2022

Réveil à 5h10

#12 | la grisaille, les dessous

La mine|les mineurs|—Metz—|creuser|Usinor/Sacilor/Sollac|tiens un souvenir de lecture|les lettres qui s’étalent à l’entrée de la ville|ou sur les maillots des joueurs|il y a des villes qui sentent le sud, la mer|pour moi, Metz sent le travail|ce n’est pas une question ici|on travaille comme on respire|on respire pour travailler|c’est pour ça que « je » ne me considère que comme « une ouvrière du mot »|et pas la meilleure|la grisaille, c’est quand on remonte|mais en bas, il fait noir|le temps que les Zyeux s’habituent| et je vous jure que quand vous remontez|vous l’aimez la grisaille|elle vous rassure la grisaille|elle est belle la grisaille|elle vous dit que vous êtes vivant la grisaille|au moins aujourd’hui|demain il faudra retourner au charbon|dans la Terre|traverser les couches|et en bas|les Zyeux s’habituent|le noir s’éclaire de petites boules de lumière|et les couches luisent|faire ce qu’on est venu faire|et remonter à la grisaille|si vous saviez combien aimeraient revoir cette grisaille|enterrés vivants au creux de la terre|alors la grisaille îles vous demandent de l’aimer|de la regarder|de comprendre qu’elle est déjà une couche supérieure|que dedans de la grisaille|par particules élémentaires ou ondulatoires ou encore la plus petite dénomination de matière en cours|ça leur fait une petite boule de lumière à regarder d’en bas|

20/11/2022

Réveil à 6h30, 3h50 rendormie

#11 | c’est dimanche

Lecture, écriture, ou justement le souvenir très précis de ce qui, pour chacun et chacune d’entre nous, les a reliées indissolublement ?

Encore un de ceux dont|je n’ai pas de traces|je viens de fouiller|fouiller|Il y a bien une légende maternelle qui dit que|J’ai su lire très tôt|avant l’école|avant d’apprendre|Peut être ces livres rouges vendus plus tard par un frère aux puces|pour trois fois rien alors que|Je me souviens de la couverture de ces livres|une collection particulière|A laquelle une mère tenait plus qu’au reste|Il n’y en a plus|Couverture rouge|écriture or vert|Je me souviens de lignes de code|je crois que je repérais les récurrences|Déjà|Mais|Déjà|A(H)M

19/11/2022

Réveil 5h00

#10|Pendant que

Pendant que je fume une des clopes, je ne fais pas rien|Pendant que je ne fais pas rien, je ne fais pas grand-chose|Pendant que je fais la vaisselle, l’ordi s’éteint|Pendant que je pense à la simultanéité elle m’échappe|Pendant que le fœtus grandit, ses premières cellules meurent|Pendant que nous vivons, nous mourrons|Pendant que nous parlons, nous ne disons rien|Pendant que nous nous taisons, nous parlons|Pendant que nous écrivons, nous lisons|Pendant que je, tu|Pendant que tu, je| Pendant que|Pendant que l’un, l’autre|Pendant que je vis, la terre tourne, l’univers s’étend, les bombes tombent, les tombes creusent et les enfants rient|A(H)M

18/11/2022

Réveil 7h30

#09 | ne pas s’attarder sur

Ne pas s’attader sur…ce futain de ferde de mythe du « Pénis » !!! « -Mademoiselle…c’est comme si vous commenciez la construction de votre fusée par le dernier étage !!!Vous devez construire les Zautres Zétages pour qu’on puisse vous suivre !! ». Ai-Z-je besoin de préciser que ce sont « Deux Pénis » qui m’ont sorti l’image de la fusée ??? J’ai pourtant essayé de leur dire, que « le pénis », ça n’existe pas, dans les Zyeux. ZAutre.

17/11/2022

Réveil 5h30

#8|Les noms c’est du propre

François Bon Bruno Lecat Stéphanie Charles-Nicolas Primo Lévi Leibniz Bruno Lecat Heidegger Milgram Maréchal De Lattre De Tassigny Général Leclerc La Loire les Zinconnu-e-s La gare Richard Doyle Philip K. Dick  Les connu-e-s (mais j’ai pas les noms) Jack

16/11/2022

Réveil 6h20 moins 20 minutes peut être

#7 « chaque visage un trait »

Elle|cheveux gris, coupe au bol, quelques mèches de la couleur d’avant, je ne vois pas son visage mais je l’imagine avec un sourire soumis à son plaisir à Lui, de peur que|Lui|cheveux bouclés, bruns, jeunes, comme une perruque de théâtre, je ne vois pas son visage mais je l’imagine sûr de lui, en pleine possession d’Elle|je la vois tous les jours, on se salue, mais je ne connais pas son prénom, cheveux fatigués mais propres, yeux fatigués mais efficaces, visage allongé par le travail mais pas plaintif|A(H)M

15/11/2022

Réveil 6h45…

                                                                     Que…                                                                                                     

#06 | personne d’autre que moi n’aurait remarqué que…

Personne d’autre que moi n’aurait remarqué que…

il y a un truc—           —que j’arrive pas à choper—

Personne d’autre n’aurait remarqué que…personne d’autre n’aurait remarqué que…

Personne d’autre n’aurait remarqué que…personne d’autre n’aurait remarqué que…

Personne d’autre n’aurait remarqué …

14/11/2022

Réveil à 3H30

1er ciel: aucune lumière de ville, brume, j’ai oublié de saluer la lune qui est, pour l’heure, derrière la maison et ma tête. Mais aussi répandue en voile insaisissable par quelques technologies que ce soit autre que mes Zyeux virgule zéro zéro deux. Ou en tout cas à ma portée immédiate, apparemment. A(H)M

13/11/2022

Réveil 5h10

#4  » Phrase de réveil « 

Il est là, avec une tête de poupée lustrée et un corps d’allonge, qui s’étire, qui s’étire…il est posé, ou son corps se repose en partie sur une voiture, sur le côté d’une voiture, sur les portes, comme pour dire quelque chose avant que je monte dedans. Dominantes de rouges et jaunes (ses joues gonflées !!!).

 » …traduction…de…à…tu…journals, pages !…tourne…pages… « 

Il me montre…les pages…de plusieurs livres…comme si elles en faisaient un autre…cette tête de réclame des années…A(H)M

12/11/2022

Réveil 3h00

#3, « il aurait fallu »

#3, « il aurait fallu »

—croisement—Il—Foule—Je—Rare—

—Il aurait fallu, et pourtant surtout pas—

« Un homo et une lesbienne »

—C’est sûr, ça aurait eu de la gueule—

                —C’est pas l’bon titre—

Tant que, surtout pas—Du coup, il reste la sensation de la possibilité, à déguster sans faim—

11/11/2022

réveil 3h30

#2 « Si loin, si loin »

Pas de « A » ?

Ah…si. Des arbres. Un mur de pierres. L’odeur de Robert Redford (Amsterdamer). Cheveux blonds or. Souvenir ? Sous-venir ? Image comme Kaïros. Il passe, l’image passe et il n’y a pas de prises, comme un coup de vent.

Où ? Quand ? Qui ? Comment ?

                                                               —je vois mais je ne « sais » rien—

10/11/22

Réveil à 2h30.

#1, « Imprévu »

Toute la nuit, micro-réveils et tenir « 17 34 » en mémoire. Réussi. Levée, exercices puis recherches.

1734 : dans tout l’ordi une seule occurrence : Daniel Boone, date de naissance. Explorateur « anglais » en Amérique, quaker. Kentucky, a ouvert les voies, MAIS calendrier grégorien adopté en 1752, d’où plusieurs « jours » de naissance (22 octobre ou 2 nov (grég.)).

Mouais.

« 17 34  » mozilla : Luc, 17 :34. Je vous le dis, en cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l’une sera prise et l’autre laissée.

24/11/22: no comment. 2 modalités.

23/11/22: « comme j’aimerais me souvenir de mes rêves…vous avez de la chance…! » Je ne lui ai rien répondu. Je ne voulais pas le blesser. Je ne voulais pas lui faire mal. L’innocent. Aux Zyeux si bleu. Mais si vous saviez le prix à payer. Exorbitant. C’est peut être bien pour cela qu’il y a une scène entre le comédien et le spectateur. Entre la peinture et le voyeur. Entre l’écrit et le lu. C’est peut être bien pour cela que je « rêve » de les détruire. Pour que chacun paye sa part. Mais. Ses Zyeux resteraient-ils si bleu? Les miens sont déjà couleur « cochon », je n’ai pas grand-chose à perdre.

22/11/22: Metz. Encore. Putain. ça colle sous les semelles faut croire…ça c’est pour pas perdre mon « aura ». Sinon, c’est Metz, ok, je le mérite, j’arrête pas d’en parler. Le jour où j’arrêterai, ça me collera peut être un peu moins aux semelles…ou…le jour où j’aurais creusé assez loin pour que Metz ne soit plus un point de départ, mais un repère comme les Zautres.

« y’a toujours plus profond qu’le fonds »

21/11/22: encore Metz? Putain.

20/11/22 : je ne l’ai jamais formellement écrit, mais je crois que je suis déjà morte. Plusieurs fois même, mais la dernière fois, aux Zhuîtres, pour de « bon ». Alexia n’est plus là que par des bribes de souvenirs éclatés. Des parties de corps qui se rappellent au présent. « Je » ,n’est pas moi. J’ai sauté dans une fenêtre et je suis arrivée dans ce corps. Parce que je n’ai pas atteint le bout du tunnel. Pourtant j’ai couru comme une dératé. J’ai su que je n’y arriverai pas, alors j’ai pris le parti d’aller le plus loin possible dans le tunnel aux miroirs d’images en mouvement. Et j’ai sauté dans la dernière que j’ai atteint. Elle était en bas à gauche. Plus facile à atteindre en fin de course effrénée, à rien de la position animale pour courir, à quatre pattes, je ne pouvais donc de toute façon pas atteindre les fenêtres miroirs du haut. Je crois que j’ai lu une citation de K. Dick qui disait la même choze, à peu près.

19/11/22: Aïe, ce matin, la propo me tape dans les cellules. Cette simultanéité, j’ai pas encore parlé de la « synchronicité ». Pourtant. Et Kairos, sa chevelure, cette mèche infime que je lui ai tiré, suffira-t-elle? Me croiront-ils? Ai-je besoin qu’ils me croient? AI-je besoin d’un arbre?

18/11/22 Cet espace au milieu du miroir, me permet, de me sentir, chez moi. Non, c’est pas vrai. Je n’ai pas de « chez moi ». Ou partout. Puisque « par-tout », je suis « au milieu du miroir », un oeil sur un côté, et l’autre virgule zéro zéro deux sur l’autre. Je pense que je me retourne parfois, peut être pendant les sommeils, sans que je « sache » lesquels à chaque fois, parce que « l’image incomplète » change de place. Parois c’est l’un, parois c’est l’autre. Comment les distinguer? Un « mage-icien » ne révèle pas tous ses « trucs ». Mais non, c’est parce que je « ne sais pas » encore le dire. Ou le trans-duire plus-tôt. Au pas sage, si comme certains vous « rêvez d’attraper vos rêves », ce n’est pas si compliqué. Vrai-ment. C’est après que ça se .

The exegesis of Philip K. Dick – hacking the hero’s journey: Richard Doyle at TEDxLowerEastSide

17/11/22: j’ai du relire au moins quatre fois les consignes, je ne comprends pas ce que je ne comprends pas. Alors j’ai fait comme j’ai pu. Des personnages. Je crois que j’ai du mal avec le mot. Parce que pour moi, comme le dirait si bien mon ancien prof de philo préféré (je n’en ai qu’un), je suis un peu enfermée dans un solipsisme…??? c’pas faux, c’pas faux…mais c’est pas vrai pour autant, braie l’âne de Buridan… Bref, j’ai fait mon possible du moment. Non pas « Bref, … ». En fait c’est tout le coeur du truc. Je veux me rapprocher le plus possible avant de. Aller le plus loin possible. Vous avez déjà rêvé de creuser la terre si bien que vous arriviez de l’autre côté? Je ne cherche que le centre de la Terre, je ne suis pas si ambitieuse, final-ment.

16/11/22: exploration des possibilités. Là, un espace…

15/11/22 :L’âne de Buridan attend encore et profite des Zopportunités offertes par la limite de ses capacités…

  • Combien y-a-t’il de couches ? autant qu’on veut en mettre ? autant que nécessaire ? Qui ne saurait ni ne pas être, ni être autrement ? je creuse, pour trouver où me cacher peut-être. Un endroit où. Je me sente enfin tranquille…arrivée là, il n’y a plus ni heure, qui avait déjà sauté à la couche précédente, ni date. Parce qu’à force de se rapprocher du centre, on finit par tourner sur nous-mêmes et ne plus sentir le temps passer ? Si seulement. Et si seulement.
  • Dans chaque mot se trouve un oiseau aux ailes repliées, qui attend le souffle du lecteur.

15/11/22 :L’âne de Buridan attend encore et profite des Zopportunités offertes par la limite de ses capacités…

16/11/22: exploration des possibilités. Là, un espace…

17/11/22: j’ai du relire au moins quatre fois les consignes, je ne comprends pas ce que je ne comprends pas. Alors j’ai fait comme j’ai pu. Des personnages. Je crois que j’ai du mal avec le mot. Parce que pour moi, comme le dirait si bien mon ancien prof de philo préféré (je n’en ai qu’un), je suis un peu enfermée dans un solipsisme…??? c’pas faux, c’pas faux…mais c’est pas vrai pour autant, braie l’âne de Buridan… Bref, j’ai fait mon possible du moment. Non pas « Bref, … ». En fait c’est tout le coeur du truc. Je veux me rapprocher le plus possible avant de. Aller le plus loin possible. Vous avez déjà rêvé de creuser la terre si bien que vous arriviez de l’autre côté? Je ne cherche que le centre de la Terre, je ne suis pas si ambitieuse, final-ment.

The exegesis of Philip K. Dick – hacking the hero’s journey: Richard Doyle at TEDxLowerEastSide

18/11/22 Cet espace au milieu du miroir, me permet, de me sentir, chez moi. Non, c’est pas vrai. Je n’ai pas de « chez moi ». Ou partout. Puisque « par-tout », je suis « au milieu du miroir », un oeil sur un côté, et l’autre virgule zéro zéro deux sur l’autre. Je pense que je me retourne parfois, peut être pendant les sommeils, sans que je « sache » lesquels à chaque fois, parce que « l’image incomplète » change de place. Parois c’est l’un, parois c’est l’autre. Comment les distinguer? Un « mage-icien » ne révèle pas tous ses « trucs ». Mais non, c’est parce que je « ne sais pas » encore le dire. Ou le trans-duire plus-tôt. Au pas sage, si comme certains vous « rêvez d’attraper vos rêves », ce n’est pas si compliqué. Vrai-ment. C’est après que ça se .

19/11/22: Aïe, ce matin, la propo me tape dans les cellules. Cette simultanéité, j’ai pas encore parlé de la « synchronicité ». Pourtant. Et Kairos, sa chevelure, cette mèche infime que je lui ai tiré, suffira-t-elle? Me croiront-ils? Ai-je besoin qu’ils me croient? AI-je besoin d’un arbre?

20/11/22 : je ne l’ai jamais formellement écrit, mais je crois que je suis déjà morte. Plusieurs fois même, mais la dernière fois, aux Zhuîtres, pour de « bon ». Alexia n’est plus là que par des bribes de souvenirs éclatés. Des parties de corps qui se rappellent au présent. « Je » ,n’est pas moi. J’ai sauté dans une fenêtre et je suis arrivée dans ce corps. Parce que je n’ai pas atteint le bout du tunnel. Pourtant j’ai couru comme une dératé. J’ai su que je n’y arriverai pas, alors j’ai pris le parti d’aller le plus loin possible dans le tunnel aux miroirs d’images en mouvement. Et j’ai sauté dans la dernière que j’ai atteint. Elle était en bas à gauche. Plus facile à atteindre en fin de course effrénée, à rien de la position animale pour courir, à quatre pattes, je ne pouvais donc de toute façon pas atteindre les fenêtres miroirs du haut. Je crois que j’ai lu une citation de K. Dick qui disait la même choze, à peu près.

21/11/22: encore Metz? Putain.

« y’a toujours plus profond qu’le fonds »

22/11/22: Metz. Encore. Putain. ça colle sous les semelles faut croire…ça c’est pour pas perdre mon « aura ». Sinon, c’est Metz, ok, je le mérite, j’arrête pas d’en parler. Le jour où j’arrêterai, ça me collera peut être un peu moins aux semelles…ou…le jour où j’aurais creusé assez loin pour que Metz ne soit plus un point de départ, mais un repère comme les Zautres.

23/11/22: « comme j’aimerais me souvenir de mes rêves…vous avez de la chance…! » Je ne lui ai rien répondu. Je ne voulais pas le blesser. Je ne voulais pas lui faire mal. L’innocent. Aux Zyeux si bleu. Mais si vous saviez le prix à payer. Exorbitant. C’est peut être bien pour cela qu’il y a une scène entre le comédien et le spectateur. Entre la peinture et le voyeur. Entre l’écrit et le lu. C’est peut être bien pour cela que je « rêve » de les détruire. Pour que chacun paye sa part. Mais. Ses Zyeux resteraient-ils si bleu? Les miens sont déjà couleur « cochon », je n’ai pas grand-chose à perdre.

24/11/22: no comment. 2 modalités.

10/11/22

Réveil à 2h30.

#1, « Imprévu »

Toute la nuit, micro-réveils et tenir « 17 34 » en mémoire. Réussi. Levée, exercices puis recherches.

1734 : dans tout l’ordi une seule occurrence : Daniel Boone, date de naissance. Explorateur « anglais » en Amérique, quaker. Kentucky, a ouvert les voies, MAIS calendrier grégorien adopté en 1752, d’où plusieurs « jours » de naissance (22 octobre ou 2 nov (grég.)).

Mouais.

« 17 34  » mozilla : Luc, 17 :34. Je vous le dis, en cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l’une sera prise et l’autre laissée.

11/11/2022

réveil 3h30

#2 « Si loin, si loin »

Pas de « A » ?

Ah…si. Des arbres. Un mur de pierres. L’odeur de Robert Redford (Amsterdamer). Cheveux blonds or. Souvenir ? Sous-venir ? Image comme Kaïros. Il passe, l’image passe et il n’y a pas de prises, comme un coup de vent.

Où ? Quand ? Qui ? Comment ?

                                                               —je vois mais je ne « sais » rien—

12/11/2022

Réveil 3h00

#3, « il aurait fallu »

#3, « il aurait fallu »

croisement—Il—Foule—Je—Rare—

—Il aurait fallu, et pourtant surtout pas—

« Un homo et une lesbienne »

—C’est sûr, ça aurait eu de la gueule—

                —C’est pas l’bon titre—

Tant que, surtout pas—Du coup, il reste la sensation de la possibilité, à déguster sans faim—

13/11/2022

Réveil 5h10

#4  » Phrase de réveil « 

Il est là, avec une tête de poupée lustrée et un corps d’allonge, qui s’étire, qui s’étire…il est posé, ou son corps se repose en partie sur une voiture, sur le côté d’une voiture, sur les portes, comme pour dire quelque chose avant que je monte dedans. Dominantes de rouges et jaunes (ses joues gonflées !!!).

 » …traduction…de…à…tu…journals, pages !…tourne…pages… « 

Il me montre…les pages…de plusieurs livres…comme si elles en faisaient un autre…cette tête de réclame des années…A(H)M

14/11/2022

Réveil à 3H30

1er ciel: aucune lumière de ville, brume, j’ai oublié de saluer la lune qui est, pour l’heure, derrière la maison et ma tête. Mais aussi répandue en voile insaisissable par quelques technologies que ce soit autre que mes Zyeux virgule zéro zéro deux. Ou en tout cas à ma portée immédiate, apparemment. A(H)M

15/11/2022

Réveil 6h45…

                                                                     Que…                                                                                                     

#06 | personne d’autre que moi n’aurait remarqué que…

Personne d’autre que moi n’aurait remarqué que…

il y a un truc—           —que j’arrive pas à choper—

Personne d’autre n’aurait remarqué que…personne d’autre n’aurait remarqué que…

Personne d’autre n’aurait remarqué que…personne d’autre n’aurait remarqué que…

Personne d’autre n’aurait remarqué …

16/11/2022

Réveil 6h20 moins 20 minutes peut être

#7 « chaque visage un trait »

Elle|cheveux gris, coupe au bol, quelques mèches de la couleur d’avant, je ne vois pas son visage mais je l’imagine avec un sourire soumis à son plaisir à Lui, de peur que|Lui|cheveux bouclés, bruns, jeunes, comme une perruque de théâtre, je ne vois pas son visage mais je l’imagine sûr de lui, en pleine possession d’Elle|je la vois tous les jours, on se salue, mais je ne connais pas son prénom, cheveux fatigués mais propres, yeux fatigués mais efficaces, visage allongé par le travail mais pas plaintif|A(H)M

17/11/2022

Réveil 5h30

#8|Les noms c’est du propre

François Bon Bruno Lecat Stéphanie Charles-Nicolas Primo Lévi Leibniz Bruno Lecat Heidegger Milgram Maréchal De Lattre De Tassigny Général Leclerc La Loire les Zinconnu-e-s La gare Richard Doyle Philip K. Dick  Les connu-e-s (mais j’ai pas les noms) Jack

18/11/2022

Réveil 7h30

#09 | ne pas s’attarder sur

Ne pas s’attader sur…ce futain de ferde de mythe du « Pénis » !!! « -Mademoiselle…c’est comme si vous commenciez la construction de votre fusée par le dernier étage !!!Vous devez construire les Zautres Zétages pour qu’on puisse vous suivre !! ». Ai-Z-je besoin de préciser que ce sont « Deux Pénis » qui m’ont sorti l’image de la fusée ??? J’ai pourtant essayé de leur dire, que « le pénis », ça n’existe pas, dans les Zyeux. ZAutre.

19/11/2022

Réveil 5h00

#10|Pendant que

Pendant que je fume une des clopes, je ne fais pas rien|Pendant que je ne fais pas rien, je ne fais pas grand-chose|Pendant que je fais la vaisselle, l’ordi s’éteint|Pendant que je pense à la simultanéité elle m’échappe|Pendant que le fœtus grandit, ses premières cellules meurent|Pendant que nous vivons, nous mourrons|Pendant que nous parlons, nous ne disons rien|Pendant que nous nous taisons, nous parlons|Pendant que nous écrivons, nous lisons|Pendant que je, tu|Pendant que tu, je| Pendant que|Pendant que l’un, l’autre|Pendant que je vis, la terre tourne, l’univers s’étend, les bombes tombent, les tombes creusent et les enfants rient|A(H)M

20/11/2022

Réveil à 6h30, 3h50 rendormie

#11 | c’est dimanche

Lecture, écriture, ou justement le souvenir très précis de ce qui, pour chacun et chacune d’entre nous, les a reliées indissolublement ?

Encore un de ceux dont|je n’ai pas de traces|je viens de fouiller|fouiller|Il y a bien une légende maternelle qui dit que|J’ai su lire très tôt|avant l’école|avant d’apprendre|Peut être ces livres rouges vendus plus tard par un frère aux puces|pour trois fois rien alors que|Je me souviens de la couverture de ces livres|une collection particulière|A laquelle une mère tenait plus qu’au reste|Il n’y en a plus|Couverture rouge|écriture or vert|Je me souviens de lignes de code|je crois que je repérais les récurrences|Déjà|Mais|Déjà|A(H)M

21/11/2022

Réveil à 5h10

#12 | la grisaille, les dessous

La mine|les mineurs|—Metz—|creuser|Usinor/Sacilor/Sollac|tiens un souvenir de lecture|les lettres qui s’étalent à l’entrée de la ville|ou sur les maillots des joueurs|il y a des villes qui sentent le sud, la mer|pour moi, Metz sent le travail|ce n’est pas une question ici|on travaille comme on respire|on respire pour travailler|c’est pour ça que « je » ne me considère que comme « une ouvrière du mot »|et pas la meilleure|la grisaille, c’est quand on remonte|mais en bas, il fait noir|le temps que les Zyeux s’habituent| et je vous jure que quand vous remontez|vous l’aimez la grisaille|elle vous rassure la grisaille|elle est belle la grisaille|elle vous dit que vous êtes vivant la grisaille|au moins aujourd’hui|demain il faudra retourner au charbon|dans la Terre|traverser les couches|et en bas|les Zyeux s’habituent|le noir s’éclaire de petites boules de lumière|et les couches luisent|faire ce qu’on est venu faire|et remonter à la grisaille|si vous saviez combien aimeraient revoir cette grisaille|enterrés vivants au creux de la terre|alors la grisaille îles vous demandent de l’aimer|de la regarder|de comprendre qu’elle est déjà une couche supérieure|que dedans de la grisaille|par particules élémentaires ou ondulatoires ou encore la plus petite dénomination de matière en cours|ça leur fait une petite boule de lumière à regarder d’en bas|

22/11/2022

Réveil 6h50

#13 | arrêter le monde

Das Bild der Unzufriedenheit, das eine Straße darstellt, da jeder von dem Platz, auf dem er sich befindet, die Füße hebt, um wegzukommen

Je soulève les doutes et les fantômes pour tendre mon corps vers le sien. D’un pied lourd s’étire l’ombre vers l’intérieur de la terre, d’une main frêle s’étire une faible lumière vers sa peau. C’est en tout K ce que j’espère à chaque fois que se lève un de mes pieds.

23/11/2022

Réveil à 7h45, rendormie à 3h00

#14 | rien qu’une seconde

De la folie

Elle s’est levée tard, elle a tourné le dos à 3h00 du matin. Pourtant, elle « sait/s’est » que. Mais non. Elle a peur. Pourtant. DP à remplir, anniversaire à souhaiter, chat à nourrir, clopes à fumer, verre d’eau à boire, embrasser celle qui, ouvrir l’ordi, fer les exercices, ouvrir le mail. Ah. Elle ne comprend pas. Elle a l’impression de l’avoir fait la veille. Le rêve, allez hop. Ouvrir le fichier. Avant, pendant. Lire la compile. Apprendre à écouter sans n’entendre que soi. Bah oui, tiens. Trop facile.

Sauf une seconde.

Elle est assise à l’ordi, elle essaye de lire la compile. Elle la lit, parfois ça marque, parfois elle passe. Y’en a des biens. Y’en a des qui. Lui parlent. Mais. Bien sûr, elle cherche la sienne. Elle voudrait ne pas la chercher, par moment elle y arrive, mais ça revient, toujours.

Là.

En une seconde.

Toutes les infos se croisent en un seul mot.

Vite. Vite !!! Elle télécharge la compile pour pouvoir activer la fonction « recherche » de ce satané logiciel « mot », le seul qu’elle gère. Le seul qu’elle veut gérer, parce que depuis le temps qu’elle dit qu’elle va se mettre aux Zautres, on l’aurait vu s’y mettre.

Vite !

« Rechercher », appuyer, la fenêtre s’ouvre.

Elle tape le mot, ce n’est pas de la fébrilité, c’est une excitation parce que ce genre de secondes, elle en a déjà eu. Et à chaque fois, ça a payé. Le truc, c’est que quand cette seconde est passée, en général comme en particulier, c’est elle qui paye la note. Mais c’est pas grave, elle ne pense pas à ça pendant la seconde. Elle ne pense pas d’ailleurs, elle suit l’onde, la lumière, le fragment de lumière, appelez ça comme vous voudrez, « Dieu » même si ça vous plait.

« 28 occurrences ».

C’est pas énorme ça, c’est bon signe. Alors, où ?

Non-rattachés à une partie animale : 1 p.4, 2 p.10,

Le premier physiquement rattaché à un corps animal, page 14. A la moitié du corpus. Bon signe ça, ça sent bon. 14 pages sans « occurrence physique animal ».

Les Zautres, où, comment ?

Deuxième, page 15.

La page 26 en est remplie !!! c’est bon ça !!! Bon, il y a les deux siens. Tiens, dans la sienne, il n’y en a que deux…comme sur un Zhumain. Finalement, aller aussi loin, du moins le croit-elle, pour n’en avoir que deux, banal. Alors que celle juste après…mais combien y’en-a-t-il ? elle retarde même le moment de les compter. Parce qu’elle veut suspendre la seconde le plus possible.

10 pour une seule proposition…quand même. Et juste après la sienne.

Il y en a un, tout seul, page 27. Donc jusque-là, ça fait…15 ?

Et 5 page 30. Et 5 page 31, pour la même proposition, finale de la compile, ça fait 10.

Il m’en manque. Le logiciel a dit « 28 ».

Je recompte : 3 non-animalement physique. 1 tout seul p.14. 1 page 15. 2+10 page 26. 1 page 27. 18. Et 10 ça fait 28. Elle avait oublié de compter les siens…et le tout seul page 27. Ils sont tous là.

Et maintenant.

Tous les flux convergent en un seul point central de l’écran mental. Comme si une information, par son intensité, forçait tout le reste du réel à la suivre. Et d’un coup, un seul, suspendu, un mot se forme par l’intersection de tous ces flux, il se crée tout seul, un seul, pour s’étaler et montrer son évidence.

D’abord, il y a un flux, loin, mais tellement intense qu’il force tous les autres flux du réel à le suivre, avec la force d’un trou noir. Et d’un coup, à l’instant même où tous les flux finissent par se rencontrer en un point central, sans pouvoir le voir, au milieu même de la seconde, un mot, un seul, créé par la rencontre de tous les flux. Il ne peut plus ni ne pas être, ni être autrement.

La proposition précédente comporte 28 occurrences dont 3 non animalement physiques.

28 « pieds »

24/11/2022

Réveil très pénible à 6h50

T’as mangé?Oui! Ah oui, 4 morceaux de…Non, 5!|Non non non, pas sur la toile|je t’enlève le…tu peux venir sur la table|on se sera plus servi du moule en deux jours qu’en deux ans|les petits morceaux de chocolat, c’est du noir, donc…|c’est pas du au lait, « olé »|j’vais p’têtre demander si elles sont là|c’est pourtant exactement ce qu’il faut leur dire| A(H)M

25/11/2022

Réveil avec réveil à 4h15, plusieurs réveils dans la nuit, couchées très tôt, avant 22h00.

#16 | il fait froid, couvrons-nous

ressaisie après relecture de la consigne et du texte d’Edouard Levé

Un manteau vert col moumoute chapeau court en laine et pantalon noir|veste jaune fluo à bandes réfléchissantes et jean’s large|baskets blanches sous corps vêtu de noir|capuche sur sweat gris blanc, jeans et baskets usées|pantalon vert collant sur sweat gris à capuche blanche|un t-shirt bleu et un jean’s a ceinture|béret marron sur veste marron en tweed, pantalon marron| écharpe verte en laine sur tailleur noir|anorak vert et moumoute blanche jeans et ears|perfecto noir et moderne|manteau blanc|châle jaune moutarde sur veste tailleur noire|collant avec imprimés de couleurs, jupe foncée, écharpe baba-cool 2.0|veste en daims, pantalon droit|bonnet noir, doudoune noir, chaussures noires|lunettes de soleil|chapeau et veste en cuir, pantalon en velours usé marron-vert|bottes ou chaussures de ski avec pantalon de ville et veste légère noire|poncho de ville gris, legging noir|gilet en laine, pantalon léger bleu, chaussures bleus en cuir|

sinon à la base j’avais compris qu’on pouvait faire un peu amusant, mais je le laisse quand même. J’avais mal lu interprété le syntagme « New Wave » du texte d’Edouard Levé.

Un manteau vert moumoutant un col faisant disparaitre le cou|jaune fluo à bandes réfléchissantes vitessant et efficiençant l’arrivée au travail|baskets blanches sous corps englobé de noir|capuche repliée tentant désespérément d’atteindre une chevelure trop courte pour la saison|un jean’s à l’ancienne (j’en veux un !) laissant flotter le corps à l’intérieur|pantalon vert collé à une peau sur sweat gris à capuche morte|un t-shirt bleu qui semble supporter plus d’une fois la gravité|béret marron fier et bien centré en velours laissant quand même échapper une boucle de temps capillaire| écharpe verte étonnamment naturelle dans sa laine sur élégance citadine|anorak vert et moumoute blanche à retourner quand l’heure de l’inaccordance temporelle aura sonné|perfecto, ça existe encore ?|manteau blanc transperçant la vitre du bus| jetée de châle jaune moutarde sur veste taillée noire|collant avec imprimés de couleurs vite chassés de la rétine par le soleil matinal|tête de Frédéric Lenoir sur veste en daims|bonnet noir trop grand pour tête grandissante|lunettes de soleil contre l’ombre|chapeau sur cheveux dont la limite entre le gras et le cuir est floue|bottes Zinconnues à ergonomie futuro-tractée pour surf sur massif blésois|poncho de ville gris en matière « mais si c’est chaud » couvrant mal les trois autres couches nécessaires à la performativité de l’énoncé|

26/11/2022

Réveil 8h00

#17| petits embellissements bienvenus

A la gare, sur le quai vers Blois, il est 8h00. C’est l’heure des travailleurs hors-saison. Touristique. Un manteau vert moumoutant un col faisant disparaitre le cou : une secrétaire peut être. Jaune fluo à bandes réfléchissantes vitessant et efficiençant l’arrivée au travail : un travailleur du dehors du dedans. De ceux qui ont besoin d’un vêtement pour signaler leur présence à ceux trop presser pour les regarder simplement. Baskets blanches sous corps englobé de noir : femme de ménage, serveuse au Patabaguette, employé libre-service, vous avez le choix. Capuche repliée tentant désespérément d’atteindre une chevelure trop courte pour la saison : probablement un rdv pôle emploi ou boite d’intérim, bâtiment.

Pour changer de flux, café près des quais à Blois centre. Il est 9H45. C’est l’heure de faire semblant d’être en retard ou en avance. Perfecto, ça existe encore ? : jeune femme au pas pressé, ne se retournera probablement que beaucoup trop tard pour se rendre compte que personne ne la retient. Jetée de châle jaune moutarde sur veste taillée noire: femme d’âge mûr au pas pressant, s’attendant probablement inconsciemment à trouver sous ses pieds à chaque pas de quoi la soutenir. Bottes Zinconnues à ergonomie futuro-tractée pour surf sur massif blésois: jeune homme venu d’ailleurs et allant ailleurs, prière de ne pas le déranger dans votre admiration. A(H)M

27/11/2022

Réveil à 6H30

Someone was opening the garden gate of the old plastered farmhouse, the only building in sight. The figure was lichen-coloured, like the stone-stab roof of the house. Although he was quite near, his outline melted into trees and the bushes. As he crossed the spidery black bridge and I saw him against the sky, I realized that he was young. From the lichen-colour of his clothes I had expected him to be old. He came swinging towards me over the uneven ground, putting his feet down the loose, almost swaggering way which told me that he walked all day over rough fields and ploughed land.

Denton Welch, « I left my grandfather’s », scan en ligne du livre. Bien au chaud froid de la cuisine de ma belle-sœur, sur mon ordinateur. Il est 7h30 quand je choisis ce livre qui n’est pas le journal, mais une extension. P.140 d’un livre en comptant 164, réédition de 1984 par Alison et Busby, intro de Michael De-La-Noy. Typo Times New Roman, feuilletage en ligne grâce au site archive.org. (https://archive.org/details/ileftmygrandfath0000welc/page/n5/mode/2up?view=theater ). J’ai fait une copie écran de l’extrait qui m’intéressait pour pouvoir le retranscrire tranquillement dans Word.

28/11/2022

Réveil à 8h00

#19 | Transaction

C’était en avril. Il a perdu son chien. J’ai perdu mon chat. A deux ou trois jours d’intervalle. Lui douze ans, moi dix-huit. J’ai vu Jean-Pierre pleurer à mon avis pour la seule fois de ma vie. Ah non, il y a eu sa mère aussi en début d’automne. Moi, ce sont peut-être bien les seules « vraies » larmes de toute mon existence, les larmes pour une perte. Un morceau de soi qui manque, sans que personne ou rien ne nous l’ait enlevé par méchanceté ou autre. C’est juste comme ça, ils ne sont plus là. Il n’y a rien ni personne à blâmer. Il n’y a aucun « coupable ».

J’ai bien cru que j’avais raté Jean-pierre ce matin, mais non. Il est arrivé habillé comme un dimanche, endimanché qu’ils disent. « j’vais à une chasse présidentielle ! c’est vrai ? avec manu ? Mais non, j’ai couru après un sanglier hier et j’en avais partout. Alors aujourd’hui, je prends un poste plus tranquille. Vous l’avez achevé ? aah oui. J’avais amené la ‘p’tite. Ah, alors ? Ben, y’avait des terriers, tu sais i sont hargneux hein…ben, quand i s’sont mis à courir pour ‘l’sanglier, el’ est restée au large. El’ est pas v’nue. J’lui ai bien fait r’nifler la bête morte, mais el’n’a fait aucun K. Ah ben tu vois…ah oui, même les zautres, ils zétaient en meute et tout…ben elle est restée au dehors. Tranquille. Oui, c’est pas une dominante, elle joue, c’est tout. Oui, c’est ça, c’est pas une dominante. J’préfère ça, c’est plus tranquille. Et le p’tit chat ? Ah ben on l’a laissé une nuit pour voir…et elle t’a fait la gueule ? Ben elle savait pas trop, alors elle nous a fait la fête pis de temps en temps elle partait… pour dire que… Ahahaha… ».

Il a retrouvé un chiot abandonné par sa mère dans une ferme, une femelle, quelques semaines après. Il était content. Je ne voulais pas de chat, plus jamais, ou alors à nourrir dehors, mais plus un que je renferme dans une maison. Pis en août, j’ai trouvé quatre chatons dans le jardin. Normalement, c’est Jean-Pierre qui s’en occupe avant qu’on ne les trouve. Mais là, une fois dans le jardin, j’ai regardé Jean-Pierre et je lui ai dit : « T’y touches pas ! je m’en occupe ! ». J’ai réussi à en placer trois. Mais dès que je l’ai vu, j’ai compris. Lui, il resterait là, avec nous. Et puis elle est restée, avec nous.

29/11/2022

Réveil à 5h55

#20 | la scène est muette (mais vaut son prix)

29/11/2022

Réveil à 5h55

#20 | la scène est muette (mais vaut son prix)

la scène est muette (du moins, le récit qu’on en tient est muet, son coupé), et la transaction inclut une dimension monétaire.

Je ne l’ai pas vu tout de suite. Il faut dire qu’il y avait tellement de choses à voir dans une si petite boutique, et tellement de gens dedans. Plus nous, on était au moins beaucoup. Deux ou trois vendeuses. En tout K, la troisième est arrivée en renfort, probablement la patronne venue donner un coup de main. Une théière blanche avec un liseré vert d’eau. Des bocaux pleins de bonbons artisanaux. Une petite vitrine avec des chocolats faits maisons. D’un côté les boîtes de thé, de l’autre les boîtes à café. Des sacs de grains aux noms évocateurs un peu partout par terre, en décor à peine visible à travers les jambes. Et en me retournant, elle était là, à l’entrée. J’ai forcément dû passer devant étant donné qu’elle prend facilement le quart de la pièce. Je l’ai vue du coin de l’œil. Elle était abîmée par le temps et l’usure, mais elle était là, témoin « commercialement nécessaire » à la validité de la marchandise présentée. La machine à torréfier : le torréfacteur « ancien ». Avec encore quelques bribes jaunes par endroits. 18, 90 euros. Que j’aime ces endroits où on paye pour un produit, certes, mais pas que. Il y a échange monétaire en bonne et due forme, si et seulement si les Zyeux ont capté, plus ou moins consciemment, l’environnement direct. Ils les captent toujours, les Zyeux. Justement. C’est bien qu’il y a des environnements directs dont le prix est exorbitant pour un logiciel de perception interne mal ou peu adapté qu’il peut y avoir « tension ». C’est bien cette « tension » qui perturbe alors la perception. C’est la différence de perception entre l’endroit où l’on croit être et l’endroit où l’on est qui la crée. Simple différence de potentiels informationnels. Mais. Si j’y retourne, et j’y retournerai, je lui parlerai. Plus que du coin de l’œil.

30/11/2022

Réveil à 7h00

#21 | faire bouger les choses

et si on écrivait uniquement avec des infinitifs et des participes passés, ou des phrases nominales, mais qui nous débarrassent… du verbe ? Non, du sujet. Des pronoms personnels qualifiant le sujet

Ne pas appeler. Re-Trouver Evariste Galois. Ne pas appeler. Refaire exercices identités remarquables. Ne pas appeler. Trouver exercices polynômes à n degrés. Ne pas appeler. Bon, reprendre le vocabulaire de base déjà. Ne pas appeler. Même pas un texto ? Surtout pas ! Ne pas appeler. Ne pas heurter trop fort le coussin de la sieste. Ne pas appeler. Retrouver cours maths seconde. Ne pas appeler. ∀ε > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I (|x − x0| < δ =⇒ | f (x) − f (x0)| < ε) . Ne pas appeler. Ne pas penser. Ne pas appeler.

04/12/2022

#25 | fragment du corps

Ssi—alors—quel est l’ensemble de base—le système con—sidéré—par opérations—quel qu’elle soir—île—œil—percer—verrez—repère—noir—composé—nuit—le piano à papier peint—il—a—persévéré—pour y arriver—à quoi—on s’en fout—il y est arrivé—le piano à papier peint—carton pierre—

05/12/2022

Réveil à ouh:là au moins

#26 Choses nettes, choses floues

CFE—ordi—Impôts—lunettes cassées depuis juillet—CODES validés dans le flou—CGV—RGPD—tout dans le flou—Et si—va chier—passe—Alecia ?—sans déconner—deux heures plus tard—Votre formalité a bien été transmise au greffe de Tribunal—le métamicien se meurt !!!—Enfin !!!—vive le metamicien—

06/12/2022

Réveil à 9h00, plus quelques-uns pendant la nuit

#27 | pas moi, mais mon double

Mon double accomplit exactement, mais alors exactement, ce que j’aurais moi-même traversé du jour. C’est juste que je l’observe. Qu’à quelques millimètres en avant de moi, mais séparé de moi, je le vois agir, réfléchir, parler, conduire, déborder ou exagérer.

Elle a un peu honte. Elle a vu le message, mais n’a pas encore cliqué dessus. Elle avait pourtant prévenu du caractère vomitif du texte dont elle avait pour une fois fait l’économie de l’envoi. Mais il avait insisté…  » pas de petites économies, je veux vous lire ! ». Elle l’avait envoyé, avec encore une mention préventive. Mais n’avait pas eu de réponse. Sauf ce matin. Il y a donc réponse. Un café, bien sûr, une clope, c’est la condition nécessaire et non-suffisante du premier. Elle promène son corps dans la petite maison, répète des gestes qui, elle l’espère encore, lui montreront quelque chose. « Une raison de vivre » comme disait l’autre…d’ailleurs elle ne l’a toujours pas réécrit. Il est temps, elle a usé de son corps et de son environnement direct tous les subterfuges qui éloignent sa curiosité de la déception. Un jour, elle ne lira pas. Du tout. Mais pour l’heure.

Que lire ? Une non-réponse ? Un silence plein de mots ? Elle est là, à moitié prostrée, elle fait glisser ses doigts sur le clavier en espérant délayer la sensation. Pourtant, lire entre les lettres, elle sait faire. Trop bien même. Mais quelle est cette foutue idée qui met tout le monde, un à un, mal à l’aise ? Ou du moins le croit-elle. Qu’elle soit le témoin vivant de tout ce qu’un groupe peut infliger à la « quantité négligeable » qui vérifiera les sacro-saintes règles du groupe ? Quel qu’il soit, le groupe. Syndical, familiale, etc. qui a déjà remarqué ce qu’il est nécessaire, ce qui ne peut ni ne pas être ni être autrement, de sacrifices d’individus à l’éclosion d’un groupe ? A son ancrage. Au développement même de son langage. Que tout groupe vérifie la loi de la diffraction au moment de sa constitution, avec pertes « négligeables » ? Mais où vont toutes ces « quantités négligeables » ? Elles rebondissent sur la porte fermée, sur le poteau du gardien, et partent dans les zairs ? Ou pis zencore, admirés ces tirs ratés de peu, ces zombres restées dehors, qui montrent bien l’utilité de la porte et des poteaux ? Qu’à chaque négligeable laissé tombé là où il n’a pas pu rentrer, au moment même où il heurte la limite, il s’auto-définit comme « hors du groupe ». Et quels que soient les efforts qu’il fera pour le réintégrer, il portera sur lui, en lui, la marque du « négligeable ». Surtout si il essaye de montrer que la porte ou le poteau n’existent pas.

11/12/2022

Réveil à pas d’heure.

32 | les morts sont parmi nous

Dead male authors
Ils étaient là. Au coin des rues. Ils ont plus de mal à s’acclimater à la campagne. Ou ils se sont fait intégrer au reste des perspectives. Ils sont devenus invisibles. Mais pas inaudibles. Dommage. 42 kilomètres à parcourir pour certainement qu’ils réapparaissent et se moquent encore de moi. Pourquoi sont-ils invisibles à la campagne ? Noyés ? Ils se sont noyés ? Non. Ce sont des noyers, les arbres. D’ailleurs il y en a un, particulièrement particulier qui se cache près de l’îl de la Folie. Ca fait moins d’un kilo-mètre, peut-être plus mais guère.

12/12/2022

Réveil à 8h45, rien que ça…

Dans chaque mot se trouve un oiseau aux ailes repliées, qui attend le souffle du lecteur.

emmanuel levinas

13/12/2022

Réveil à 7H50, point à 8H08

#34 | ah ça ce serait une histoire pour…

Elle finit par l’appeler pour lui demander s’il lui reste un appartement libre, qu’elle pourrait occuper pendant un mois entier avec lui. Elle commence à penser qu’il faudra l’attacher, sur internet ça se trouve les liens pour comme dans les asiles pour retenir quelqu’un sur son lit sans qu’il se fasse mal. Un mois, il faudra bien que quelqu’un fasse les courses, elle sait que ce sera une surveillance ininterrompue pour que ça fonctionne. La dernière chance. Le laver ? Et pourquoi pas l’attacher debout à un mur ? un trou au sol pour évacuer les excréments. Ou un jet, elle pense même à prendre un balai brosse pour le tenir à distance. Et si elle ne fait rien de tout ça et qu’il meure, ça serait toujours une histoire pour.

Dans chaque mot se trouve un oiseau aux ailes repliées, qui attend le souffle du lecteur.

emmanuel lévinas

14/12/2022

Réveil à ouh làlà

35 | la panne, l’embrouille

                                                           Cyrille d’Alexandrie

A ? Oui mais pas tant que ça—Constantin 1er– Rubicon—Lapidé(e), brûlé(e), dépecé(e), morceaux trainés dans toute la « ville » —

                                               —Fé—Il paraît—

Maths, philo, même moua, je n’en ai pas cherché les traces

                                               Illuminé(e) par la violence

Combien de A ? Alexandrie, école d’. Valeur des lettres ? valeur des syllabes ? valeur ?

avec elle se perdaient dans ma mémoire Lucien de Samosate et le Songe de Poliphile, que je crois toujours reliés, c’est-à-dire écrit l’un par l’autre. Il faut que je cherche pour admettre que non. C’pas facile, une mémoire faite de « mauvaises fois ».

La transcritption qui suit ne vaut que pour « mes Zoreilles » en l’état de deuxième écoute, ce jour 14/12/2022, ne connaissant ni l’hébreu, ni la Bible, ni la Torah plus ou moins que n’importe qui né(e) et ayant vécu en sphère culturelle « européenne » dans le dernier quart du 20ème siècle et le premier du 21ème…mais je me garde le démantelement égoïste et personnel des calendriers pour plus tard…

La notion d’identité, qui est liée au fait d’avoir un nom, c’est la possibilité de donner quelque chose à lire de son existence. A savoir que notre manière d’être dans la vie avec un nom est comme si nous déployons une identité narrative qui peut être reprise dans un récit et constituer un livre.

Vous me suivez? Et vous allez voir comment c’est génial…l’hébreu [la langue] se dit tout simplement: « mais si l’homme est un livre et qu’un livre se lit et que c’est cela son nom, quel serait le rapport entre le livre et le nom? »

Et le Zohar, qui va faire intervenir la quatrième règle d’interprétation que nous avons vu, à savoir la valeur numérique de chaque mot, qui ne dit rien si ce n’est la possibilité de créer des ponts, des liens, des Zeugmas ( en grec, le pont), c’est que le mot « shem »

שֵׁם

qui veut dire le nom, a une valeur de 340, 300+40. Or « magie », entre guillemets, et bonheur de l’hébreu, le mot « sefer »

סֵפֶר

qui veut dire le livre, a une valeur numérique de 340, 60+80+200=340. On comprend alors qu’un même verbe va s’appliquer en deux sens différents, « je lis » et « je m’appelle », c’est le même verbe.

Dieu a appelé Moïse, il l’a appelé, c’est-à-dire d’une certaine manière il a invoqué son nom mais il a lu dans le livre de Moïse. Ca veut dire que chacun a un nom, chacun est un livre, chacun est une histoire dans ce livre qu’il écrit. Seulement, ce livre que chacun écrit, est un livre à écrire, et non pas un livre déjà écrit. Ce n’est pas le « c’est écrit » d’un destin, mais l’aventure d’un roman. C’est-à-dire qu’il s’agit d’inventer son histoire et c’est ça sa liberté. C’est-à-dire ne pas être dicté par la parole d’un autre, même si on reçoit une tradition.

C’est-à-dire, véritablement, chercher sa propre liberté, ce qui est le plus difficile. Car nous sommes pris dans un complexe de relations sociales, familiales, politiques, théologiques, idéologiques, où l’on croit agir alors que nous sommes « agis ». On croit avoir une liberté, un désir, alors que nous sommes simplement sur un chemin déjà tracé, où il n’y a plus aucun risque, c’est-à-dire où il n’y a plus aucune vie.

Et la dimension du nom, c’est d’échapper à l’ici d’un destin déjà fini pour aller vers un là-bas, un ailleurs, un au-delà, d’une invention et d’une création de soi. Or, qu’est-ce-que vous remarquez? C’est que si j’applique la deuxième règle(celle de la ponctuation par les voyelles), le mot « shem » peut se ponctuer « sham »

Avoir un nom, c’est la possibilité d’un « là-bas », c’est-à-dire d’un ailleurs, c’est-à-dire d’une transcendance, c’est-à-dire d’une liberté.

Marc-alain ouaknin, Targoum 2/22, Du mélange au discernement, 24’45 à 28’45

15/12/2022

Réveil à 5h10

36 | routines du lire écrire, et quoi faire de mieux

2 clopes, un café

Ça fait un an et un mois. J’ouvre l’ordi. Puis le semainier. Je recopie la phrase du jour. La routine s’est améliorée pendant l’exercice. Chaque phrase est retrouvée moins péniblement maintenant à chaque fois. Je ne la recopie plus que cinq fois à l’ordinateur entourée par la phrase des jours. Puis une fois sur le cahier manuscrit. Ça me permet de quand même chercher, mot après mot, pour être sûre de ne pas me tromper, le sacramentaire n’est jamais loin, ni dans l’ordi, ni sur le bureau de bois.

Je ne ressens aucun besoin de croire en quoi que ce soit. Ce sont des mots. D’où qu’ils viennent et dès que j’ai commencé, quelque chose en moi a commencé à se fêler. Non pas que je n’ai pas déjà été brisé mille fois en mille morceaux…ou une fois en mille…ou mille fois en une…Attention Emile, derrière vous !

Mais la molécule, l’atome, l’électron, la particule élémentaire, le fermion ou le boson de…va lui casser sa carapace. J’ai pas eu les crédits pour un LHC (Long Hate Collider). Pourtant, les plans étaient viables, si, si…ils sont tous encore là, dans ma tête, vous les voyez pas ? Vous faites pas d’efforts non plus.

Une clope, un café

Environ une demi-heure plus tard, je suis l e n t e u h en fait : ouvrir les boites mails, l’historique et la « professionnelle ». J’ai eu de très beaux mails cette année. Probablement parmi les meilleurs. Ce que j’en ai fait ? Je ne sais pas. Je ne sais pas comment j’ai fait, mais je n’ai plus de mails. Il y en a beaucoup à qui j’ai dit « un jour… « . Si je les enlève, il m’en reste la moitié de « suspendus ». Ont-ils été lu ? Est-ce bien important maintenant ?  » On s’en fout », c’est cette expression là que je veux comprendre. « On s’en fout ». Et si, à force de s’en foutre, on en arrivait à rater… ? c’est ça l’angoisse. Rater le train. Rater le lever du soleil. Rater le gâteau. Rater. Grrr…rater. Là où ça pique. Là où ça démange. Jusqu’au sang. Jusqu’à la veine. Jusqu’à la cellule. Jusqu’au neurone. Jusqu’à la synapse. Jusqu’à un récepteur postsynaptique activé par neurotransmetteur.

Une clope

Alors, la consigne…lire la consigne. Vais-je y arriver aujourd’hui ? C’est pas faute d’essayer, putain. Mais vraiment ! Pour de vrai ! Sans mentir ! Dès que je me mets à lire…autre chose qu’un article scientifique ou qu’une règle mathématique ou qu’un traité sur une controverse religieuse quelconque  …j’ai l’cervo qui s’déglingue ! Genre, il tient pas en place ! Il cherche à fuir par n’importe quel mot, n’importe quelle lettre, n’importe quel cadratin…pourvu que c’en soit un que je comprenne un peu, qui se rattache aux Dieux savent comment à quoi…et hop ! Je suis sur la ligne d’arrivée sans mon dossard ! J’ai essayé de lire la consigne quatre fois, de la recopier, de…mais non. Ce qu’il se passe dans mon cerveau quand je lis cette consigne, c’est une fuite. D’eau, d’air, de gaz, comme vous voulez, mais une fuite. Et hop, je mets la casquette multi-tâches et je m’en file chercher une rustine ! Et hop, mail envoyé ! J’ai envoyé une rustine ! Après si la rustine est destinée à réparer une fuite d’eau et que vous êtes plutôt gazeux…c’est les « Wagnisse» du métier.

Une clope

J’imagine que quand on a l’habitude de vivre en fuyant, en prendre conscience prend déjà du temps. Après c’est bol de riz ou vide si, à la base, la nature est plutôt lente et donc opposée en un mouvement cinétique quasi-parfait avec le mouvement de la fuite faisant ainsi disparaitre toute trace au moment même où on aurait pu s’en rendre compte. Mais…avec un peu d’entraînement…

16/12/2022

Réveil à 6h30, toute seule !!!

37 | du par cœur

A, b, c, d, e, f, g, h, i, j k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y, z.

Pendant longs temps, je n’ai pu savoir qui était après quoi. Je ne pouvais que « réciter » cet alphabet en une seule respiration. Encore « aujourd’hui », j’hésite, je le récite pour tenter de.

« Mignonne, allons voir si la rose… », Ronsard, Odes, 1545. Alors que ce n’est pas celui-là que j’ai appris, c’est l’autre. « Quand vous serez bien vieille… », Ronsard, poèmes pour (H). Comment ma mémoire a-t-elle fait pour retenir l’un par l’autre « aujourd’hui »? C’est toute la question. Et pour (H)…

Rien d’autre ?

Je fouille, je fouille…

Je viens de passer une bonne demi-heure à tenter de retrouver une phrase de John Stuart Mill qui s’entendait pour la politique et la poésie. Amphibologie. Je l’ai forcément su par cœur car je l’ai mise dans un devoir sur table. Mais non. Je ne l’ai pas. Tout ce que j’ai c’est « And he may not have thought only about poetry while writing:”…”. » Et cette écriture pendant l’épreuve. J’apprendrais plus tard que nous écrivons avec l’écriture anglaise héritée du 19ème siècle. Mais quand même. Les mouvements envolés, les lettres dessinées. Découpées, découpantes, lisibles ! une petite heure éperdue, ailleurs. D’un jet, pas de brouillon, surtout pas de brouillon, jamais de brouillon, juste un « plan ». Et je n’ai pas de copie de la copie. Dommage. J’espère qu’on écrira toujours manuscritement pour ce genre de rituels. Ou d’autres.

Allez, un effort.

“Nécessaire : ce qui ne peut ni ne pas être ni être autrement », cours de philosophie de terminale de Mr Aubertin, année scolaire 1995/1996. Cette phrase-là ne m’a jamais quitté. C’est mon « remède ».

Je ne me souviens pas des phrases en fait. Plus d’une structure qui fait que. Le rouge et le noir, de Stendhal : rahhhhh, mais c’est pas possible d’être aussi…Lanzarote de Houellebecq : rahhhhhhhh, mais c’est pas possible d’être aussi…Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman : rahhhhhhhhh, mais c’est pas possible d’être aussi…Justine ou les malheurs de la vertu, Marquis de Sade : m’est tombé des mains tellement j’avais l’impression de lire une liste de courses. D’ailleurs, ne pas oublier d’aller chercher du boudin noir pour ce soir.

Eloge de l’ombre, Tanizaki : là, ça gratte moins, beaucoup moins. Dubliners de James Joyce: vàlàààààààà…putain, ça fait du bien. Ça repose. A voice through a cloud, Denton Welch: ah…

Devrais-je en avoir honte ? Longs temps, j’en ai eu plusieurs qui avaient la même racine en fait. C’est pas que je puisse enfin la nommer, la racine. Les trois lettres. A moins que…(H). Mais ce serait au minimum un renversement. Il n’y aurait plus de honte, aucune.  J’fais c’que j’peux, chambre à air, eau, ou gaz, je laisse choisir.

17/12/2022

Réveil à 9h00, ah les zapéros à 13 convives…

Version courte et collective:

La ville(s)

Il y a toute une série de rêves dans laquelle je me construis une ville. Avec des morceaux de villes vécues et/ou fantasmées. J’aime m’y balader, parce que souvent j’en rajoute un morceau. Et je me le fais découvrir. Un an avant de reprendre mes études, j’ai rajouté une université. Dans laquelle je me baladais. J’aimerais y retourner maintenant. Pour voir quel morceau je rajouterai.

Version longue et « prenez-y c’qu’i vous (dé)plait, plait, (dé)plait » :

La Ville(s)

Il y a toute une série de rêves dans laquelle j’ai construit une ville avec des morceaux de villes vécues et/ou fantasmées (je n’étais allée qu’une fois à Marseille, de nuit et bourrée, quand j’ai commencé à en rêver et pourtant je n’arrête pas de rêver d’un port marseillais qui n’a rien à voir avec celui qui existe, et pourtant il « est » nécessairement marseillais quand je me réveille, à la fois hyper moderne et hyper ancien, comme si je me baladais dans un « Marseille potentiel », un autre Marseille). Il y a un centre « strasbourgeois », alors que je ne connais pas cette ville, toujours la sensation d’un autre Strasbourg que celui qui existe ici, mais au même endroit, et en même temps pas. Il y a un morceau dans lequel j’aimerais revenir, mais je n’en ai rêvé qu’une seule fois. Par contre, je sais à chaque fois qu’il y est, quelque part, mais je n’arrive pas à y retourner. C’est un morceau de Fès, mais en sous-sol. Le sous-sol de Fès, avant, pendant et après, en même temps. Quand je rêve de cette ville(s) pour y ajouter « un morceau », je me balade toute « curieuse » de découvrir les nouveautés. Une des dernières fois, je passais à vélo sur un pont d’Edimbourg pour retrouver un quartier de Paimpol complètement…renversé par le soleil. Et il y a aussi un morceau de Londres/Southampton/Kent/ ?? en mode « petites îles » à découvrir en petit bateaux. Directement depuis le port …du quartier « français » dont le nom m’échappe, mais peut-être n’est-ce qu’un « quartier français ». Quant au couloir d’appartement « secret » qui relie Metz et Tours. Et en plus, physiquement ici, je peux « presque » retrouver l’emplacement de l’appartement. « Presque ». Il est tout en haut de la rue des Halles, vers la place du Monstre, côté Tour Charlemagne. De l’autre côté à Metz, je pourrais aussi très bien situé l’endroit, dans le quartier en face de la place Durutte avec le lycée Schuman dans le dos. Par contre l’usine n’existe plus à mon avis. C’était une petite usine, dans les années 1900 à 1920, quelque chose comme ça.

Les transports

Trains, beaucoup de trains, en retard, en avance, à l’heure et moi pas. Je crois que j’arrive toujours à le prendre, mais souvent in extremis. En fait, si je réfléchis un peu, le sujet de ces rêves ce n’est ni moi, ni le train. Mais les bagages. Incroyable ce que je peux trimballer. Et bien sûr il faut que « tout » prenne le train. C’est pour ça que j’y arrive toujours « in extremis ». A cause des bagages. Puis les avions, les aéroports surtout, parce que là, j’arrive à le prendre plus rarement. Ou quand j’y arrive, il doit faire demi-tour et se reposer. Il me semble que les destinations sont uniquement asiatiques ou américaines. Mais bon, je n’y arrive jamais.

La bibliothèque

Une seule fois. Malheureusement. La bibliothèque, pourtant deuxième porte, car la première m’a été refusé. Quand je dis « porte », ce sont des « murs portes », d’une hauteur de ouh là là. A l’intérieur, pas un mot, mais j’ai compris tout de suite que je ne devais « toucher à rien », surtout. C’était tout ce que j’avais à faire. Suivre « quelqu’un » et ne toucher à rien. Raté. Je n’ai pas résisté. J’ai voulu prendre un livre en main. Et tout est devenu poussière au moment où j’ai touché le livre. Que je suis conne. Mais conne. Mais conne. Etc.

Fins du monde par objet hors système terrestre (probablement la lune)

2 fois. D’ailleurs ces rêves ont eu une vertu, celle de m’enlever toute peur liée à ces phénomènes. Car dans ce cas de figure, c’est le manque d’oxygène qui asphyxierait toute vie, donc on aurait à peine le temps d’admirer le spectacle, pas de souffrance.

Les dents

Tombées, poussées, perdues. Bruxisme, pose d’une gouttière pour la nuit. Ah mieux. Mais quand même.

Les chutes et les mouvements « au ralenti »

Ceux-là, je les faisais surtout ado ou enfant. Je dois plonger loin pour me souvenir, mais la sensation elle est toujours vivace. Surtout l’option « ralenti ». Courir sans courir, sans s’arrêter même si on n’y arrivera jamais.

Au pire, ça me fera une archive, si que pépère ordi décide de se reposer éternellement, quantiquement parlant.

ette pour préparation de 2023

Quant elles viennent toquer aux portes des oreilles internes, tout arrêter. Poser le stylo. Laisser le clavier tranquille. S’asseoir. Mettre les écouteurs et dedans ABBA, augmenter le son jusqu’à ce que les oreilles internes ne vibrent plus de l’intérieur. And when you get the chance, onduler le corps, doucement. Se laisser porter par la musique, laisser les lèvres look at the Dancing Queen, les cordes vocales soupirer you’re in the mood for dance.

Les ondulations sonores devraient maintenant s’accorder à l’intérieur de la boite crânienne, inspirer à fonds, s’il reste un peu de marge, augmenter encore le son. Voilàààà. Expirer. Inspirer. Chantonner. Se détendre.

You’re in the mood for dance, and when you get the chance…devenez la reine. Ou le roi. Ou les deux. On s’en fout en fait. Devenez qui vous voulez.

Puis reprenez le stylo, le clavier ou l’éplucheur. Inspirer. Expirer. Chanter. Ou n’importe quoi. On s’en fout. Mais simplement.

Noter les I have a dream. Chanter les A song to sing. Parce qu’if you see the wonder of a fairy tale, you can take the future, even if you fail.

A propos de Alexia

Chercheuse par diplôme (Master 2, 2018) en littérature anglaise du 20ème siècle à Tours, indépendante car pas rattachée à une université pour l'heure, je fais des mousses au chocolat, des îles flottantes, du pain perdu caramel, des meringues, des crèmes brûlées...un jour, j'arriverais au niveau de la tarte au citron de Blanche!!! je l'aurais un jour!!! je l'aurais!!! En attendant, j'épluche aussi des pommes...

12 commentaires à propos de “#carnets individuels| A(H)M”

  1. oui, je l’ai noté ailleurs, hors des 480 signes (et quelques). Mais il y a aussi 1734: l’Ukraine tombe « définitivement » dans l’empire russe…on peut « tout » et « rien » faire dire aux chiffres.

  2. la 12 m’a donné un peu froid|c’est que j’aime mieux les couleurs|le bleu de Szafran en particulier ces temps-ci|avant on ne mettait même pas d’espace entre les mots|bonne suite

  3. ni orthographe|ni grammaire|oui[à moins que]|depuis j’ai vu des manuscrits republiés « en bonne et due forme »|depuis|Merci|

  4. Je me suis un peu perdue (mais j’aime ça me perdre). Pas mal de jubilation (le réveil, un rêve ?), et j’ai beaucoup aimé le 12. Une pensée pour Thierry Metz.

  5. je viens de regarder, Thierry Metz…de Denton Welch, j’ai essayé d’expliquer ce que son écriture hypnotique pouvait s’apparenter plus à l’effet du « réveil » que de l’endormissement. [le dormeur doit se réveiller, dit-on].Sait-on jamais de quel côté du miroir on est? ‘fin, pour moua c’est plus facile, je suis des x côtés dudit miroir(s) par moments. Facile n’est peut être pas le mot.

    • quand j’étais plus jeune, je me suis mise en quête d’une religion. Pour bien faire, j’ai posé la même question à toutes les religions « rencontrées »: quelle est la place de « la femme »?

      Ben, j’ai toujours pas de religion, à propre-ment-par-les.
      Et je ne suis toujours pas « une femme ». hi.
      2 pieds. Oh j’avance quand même, à mon rythme.