#33 Revêtir son manteau d’absence et dilater le temps.
#32 Il a avalé mes larmes, toutes, rendu intangible le vrai. Il s’est défilé au monde et je ne veux plus l’entendre. Sa mort pour de vrai pour de bon une fois pour toute. Je l’ai fait taire de force. Les morts doivent le rester sinon la plaie suinte toujours. J’ai rangé les os, fermé la boîte… mais dans le clignement de l’œil, l’image rémanente, je ne peux l’empêcher, les pipes en bois dans la vitrine ont une odeur, les poils de barbe contre ma joue, la main sur le dos du chien.
#30 Un homme de 83 ans a trébuché samedi 3 décembre rue de Baysse à Saint-Alban-sur-Limagnole. Un homme a trébuché, mais il a 83 ans et l’on ne trébuche pas pareil à 83 ans qu’à 20 ans, surtout si à Saint-Alban-sur-Limagnole, ce jour-là, le thermomètre affichait un -10°C sec mais piquant. A Saint-Alban-sur-Limagnole, qui est dans un trou à froid, paraît-il. Alors qu’un homme de 83 ans y trébuche dans ce trou, ce n’est pas rien. Glissade, fracture, hypothermie… Les témoins ont appelé les pompiers… pendant ce temps une fillette de 7 ans serrait les cuisses contre les mains d’un grand de 9 ans qui voulait « faire l’amour », mais ça ce n’est pas écrit dans le journal, c’est dit dans le couloir à la pause café.
#29 Pas de quoi frémir vraiment. Des mots qu’on ne peut rattraper et voilà lancé le flot, sourcil soulevé elle n’y croit pas tellement mais les peut-être et si déversent sur sa langue, se répandent sur la table, noient son dessert et longtemps roule l’incertitude incontrôlable et quand bien même on essaierait, on a ni cale ni frein qui tienne dans cette dégringolade.
#28 Qu’est-ce que je fais là l’ennui mais suis-je capable encore combien de temps avant de s’éteindre d’oublier qu’on ne veut pas vraiment que les fenêtres sont ouvertes ne pas l’oublier c’est temporaire ne pas perdre de vue ne pas s’habituer à quel âge c’est la raison à quel âge la vieillesse le moment où on ne peut plus se dire plus tard attend.
#26bis Les minutes se sont volatilisées, non qu’elles aient filé trop vite, non… C’est leur notion même qui n’a plus existé pendant… pendant quoi justement ? Pendant rien. Une sorte de peut-être. Et soudain l’heure d’y aller ! L’horloge, les pieds, les voix tout a repris sa consistance… La course du monde s’est remise à haleter.
#26 Les voix des enfants s’emmêlent sur la place, bonnets et gants de couleurs – les cris des choucas se disputent les matines – les pavés luisent à l’ombre de l’église – la voisine invective au téléphone – tout va – mais – là – sur le haut de la fenêtre – une tâche – une impression – trop haute pour une main – on croirait la trace d’une aile – de plumes en éventail – une marque plus massive au milieu – le négatif d’un oiseau qui se serait écrasé là – je regarde par terre – des miettes de pain sur le balcon.
#25 Pulpe de l’index ─ microsillons ─ frontière sensible où le monde touche ─ submerge ─ dans la pâte à gâteau ─ le chocolat chaud ─ sur la glace ─ dans ta joue ─ dans ta bouche ─ dans nos cheveux ─ sur tes dents ─ sur le velours ─ sur les touches ─ les écrans ─ nouvel instrument de commandement ─ de sélection ─ de signature ─ de déplacement ─ interface où s’amorce le virtuel ─ l’impulpable.
#24 C’est prêter attention au mobilier. Tout détailler, une rayure sur l’applique, cinq canards dans un cadre, deux tables gigognes au centre, huit chaises faussement vintages espacées le long des murs. L’espace étréci à cet instant, là. C’est écouter le cœur descendre dans le diaphragme. Tenir le dos droit – quand même ! Jambes croisées, le pied commence à balancer. Imprimer un rythme sous peine de se liquéfier dans le silence, le bruit des moteurs au dehors, les voix qui grandissent et s’évanouissent. Passent. L’envie de parler s’enfuit.
#23 J’en ai compté soixante-deux entre le panneau de sortie de ville et le pas de la porte. Ceux que je savais trouver sur ma route et les inattendus, les fixes et les mouvants. Sitôt choisis, ils ont entamé leur transformation : une mise en relief subtile mais tout à fait nette. Ils ont fui leur platitude, dégondé les deux dimensions et soixante-deux se sont précipités dans ma vue.
#22 Dans la pénombre, entre deux étages, je scrute les tranches. Non pas celui-là ni celui-ci. Soudain c’est une évidence, un appel dans ma tête : Sinbad ! Ce sera Sinbad le Marin. Quelques minutes pour le retrouver, résister à la tentation d’en sortir un ou deux ou plus à reposer dans le salon ou au chevet. Là ! Les Aventures de Sinbad le Marin, texte intégral. Traduction sur les manuscrits originaux de René R. Khawam. Il me fallait un livre de voyage, un livre universel pour le laisser prendre le large. Un livre à lâcher les amarres. Je ne veux pas en abandonner un autre. Je le poserai là, sur le rebord de la fontaine vide d’hivernage, là où je peux le voir depuis la fenêtre du couloir au bureau. 8h25. J’ai un peu de mal à le quitter de la main, puis des yeux. Je scrute régulièrement depuis mon poste d’observation. Les deux ouvriers vont-ils le prendre, l’emmener ? le couple de petits vieux qui passe à côté… ? A 10h47, coup d’oeil. Il a disparu. Je vérifie plusieurs fois. Il a vraiment disparu. En moi se mêlent le creux et les vagues, le sentiment d’impuissance à faire machine arrière. Le plein de la réussite, de l’offrande et le pincement. L’arrière-goût de l’inaltérable, du trop tard, de celui qui reste à quai avec ses hypothèses pour bagages.
#21 Distribuer des clémentines. Aller jusqu’au magasin à la pause déjeuner, itinéraire le nez en l’air, vif sur le visage. Faire le tour des bureaux, glaner les mercis, les « quesaco ? », les sourires et affiner l’écorce des relations à l’étage des finances. Savourer les effluves d’agrume répandue dans les bureaux.
#20 Cinq chèques de 95 euros et un dernier de 100 pour faire le compte. Elle remplit d’abord les chiffres dans toutes les cases, feuilletant le chéquier comme un de ces livres dont il faut laisser filer les pages pour que les images s’animent. Les chiffres d’abord, puis la date, la signature et en dernier la somme en lettres. Elle tire sur les chèques un par un, les découpe proprement selon le pointillé et les rassemble en éventail comme elle ferait de billets dans un film de gangsters. La secrétaire est absorbée par son écran. Elle ne regarde pas l’argent qui s’écrit, la fragilité de l’écriture, les courbes du 9, le tracé de la signature. Elle marque ostensiblement l’indifférence. Alors la patiente glisse ses chèques sous le plexiglas presque à lui toucher le coude pour qu’elle accuse réception.
#19 Il préfère que je paye en liquide. J’ai tickets restau, chéquier, carte bleue, stylo et clopinettes. Ma collègue étale la petite monnaie sur le comptoir à côté de la caisse « Je t’avance si tu veux ». Le chien du patron renifle ses baskets. Aucuns regards ne croisent, fixés sur les pièces. Je ressors avec une dette de 6,50€ dans la nuque.
#18 il m’arrivait d’oublier non seulement qui j’étais, mais que j’étais, d’oublier d’être. Alors, je n’étais plus cette boîte fermée à laquelle je devais de m’être si bien conservé, mais une cloison s’abattait et je me remplissais de racines et de tiges bien sages par exemple, de tuteurs depuis longtemps morts et que bientôt on brûlerait, du campos de la nuit et de l’attente du soleil, et puis du grincement de la planète qui avait bon dos, car elle roulait vers l’hiver, l’hiver la débarrasserait de ces croûtes dérisoires.
Les pieds sont gelés, les doigts sont gourds. La maison n’est pas encore réchauffée de son week-end passée seule et j’ai toujours mon manteau sur les épaules. Le jour a décliné très vite et par la fenêtre les derniers piaillements des choucas s’invitent dans le salon. Les ampoules sont nues. Tu ne peux t’empêcher de me parler, en pointillés. A l’étage au-dessus le petit dernier lance des interjections sur une horrible reprise de Let it be et les grands terminent leurs devoirs. « Maman ! J’ai fini mon français… tu peux venir voir ? »
#17 Bannir tous les poteaux, les panneaux, les bennes et les pubs, suspendre des tissus de couleurs, voiles de bateau en travers des places, ouvrir les portes sur les cours laissées à l’apparition sauvage d’univers miniatures, semer des surfaces d’eau où changer de point de vue, vider les centres commerciaux, les remplir de terre, y laisser pousser des forêts anarchiques, regarder les racines forcer les murs, pulvériser lentement le béton.
#16 Jupe velours grand rectangle rouille enroulé sur lui-même
Doudoune noire, boursouflée de petits bonds de bonhomme Michelin
Pull blanc cassé mailles et motifs complexes
Blouson en jean au col moutonneux en dedans
Gilet sans manches ni poches de costume trois pièces bois côtelé
Pull tissé serré fils automnaux olive verte et feuilles rousses
Pantalon droit d’un jaune qu’on voudrait ne pas dire pisseux
Imperméable orange rosé fluide aux rebords de manche rayées marine
Veste simili cuir robe alezan effet mouillé
Robe gris foncé à encolure drapée aux contours incertains
Veste à carreaux écossais marron sombre et clair
Jupe gris chiné épaisse à faire déplier en trapèze
Legging peau de phoque réflecteur de lumière
Doudoune sans manches bourrelée bleu ciel comme l’anorak de Michel
Jupe courte jaune guêpe cadrillée de noir à l’Ecossaise
Un jean coupé droit bleu épuisé sur les cuisses
Chemise blanche et mini rayures verticales bleu clair toutes serrées si bien qu’on ne sait plus comme pour le zèbre
Gilet très long comme une couverture ou un tapis de selle surmonté d’une capuche
Tunique noire souple qu’on pourrait croire transparente rehaussée d’un liseré or sur les hanches
Basket bombées rose nacré bordurées de coutures solides de marins
#15 Il disait toujours : « On est de là où on nous aime »… Pour une fois… Dommage on est vivant… Quand je sens mes os… On avait peur que l’obscurité tombe… Il faut, il faut, même si, il faut… ça ne change rien… c’est comme ça.
#14 Avait-il un pantalon ? Je crois qu’il n’avait pas de pantalon, je veux dire le mannequin dans la vitrine. Celle qui était éclairée. Ça m’a sauté aux yeux ce noir mat de la jambe avancée dans une simili pose. Sous la frontiere du pull, une bosse, puis la cuisse nette, la cheville fine, le pied effilé… Je n’aurais pas cillé si le mannequin avait été féminin. Mais ce faux corps d’homme laissé à nu sous la ceinture… pas l’habitude. Trop tard pour être sûre.
#13 La porte de l’église en face. La petite dame vient tous les jours. Chaque matin et chaque soir. Il est cet instant où l’on ne peut savoir si elle est en train de la fermer ou de l’ouvrir. Quand l’entrebâillement n’est qu’une fissure et qu’elle jette un – premier ou dernier – regard à l’intérieur. Seule la lumière le raconte.
#12 Les fleuves. L’immasse des images, des souvenirs, des bouts de monde si riches trop riches que je vis en découpe de mes deux yeux pauvres, de mes deux oreilles pauvres, de ma langue petite, des mains qui tâtonnent, tiennent le stylo ferme. Raye, ponce, creuse, cherche le mot qui dit. Le rythme. Laisser leur part aux vides.
# 10 Pendant que je pousse le volet, j’entends la voix du voisin sur la place et redoute qu’il ne me voie avec ma gueule du matin. Bonjour
Pendant que mon fils me parle je pense à la consigne
Pendant que je me brosse les dents, je pense que j’ai tort d’avoir peur de la mort qui n’est qu’un sommeil permanent
Pendant que je pousse les miettes sur la table je pense à mon grand-père et ma mère qui font ce même geste quand ils pensent à autre chose
Pendant que je prends ma douche je pense à la façon exécrable dont j’ai accueilli M hier soir et je culpabilise
Pendant que je culpabilise je pense à la façon dont je pourrais écrire que je culpabilise dans ce « pendant que »
Pendant que j’agis, je pense à ce à quoi je pense. Je manque à mon réel.
Pendant que j’écris, je pense que je dois me dépêcher pour ne pas être interrompue de nouveau
Pendant que je sors le linge de la machine, je pense que je prendrais bien une bière
Pendant que j’étends le linge je pense encore à M qui n’a pas répondu à mon message d’excuse
Pendant que j’écris, je pense que je porte trop de masques
Pendant que je lis la réponse de M, je pense que je suis ridicule
Pendant que je conduis, je pense qu’il me faudrait revenir sur cette route seule avec mon appareil photo
Pendant que tu passes et repasses dans mon dos je pense que tu ne me facilites pas l’écriture
Pendant que je vais à la déchèterie, je pense que je passe à côté de la lumière de fin d’après-midi qui se dépose sur le paysage
Pendant que je photographie depuis la déchèterie l’arc-en-ciel qui naît, s’épanouit, disparaît, je pense que je suis exactement dans l’instant, ni quelques minutes trop tôt ni trop tard mais que je le sais uniquement parce que j’y suis.
Pendant que je ralentis, je pense que je ne vais pas presser la voiture de devant parce qu’elle est conduite par le vieil homme que j’ai croisé à la caisse du supermarché et qui n’avait qu’un paquet de protection contre les fuites urinaires à acheter.
#09 Il eut fallu pouvoir ne pas s’attarder sur l’homme qui était en face du tabac-presse. Comprendre ce que voyaient mes yeux a pris un peu de temps… Un homme jeune, sans jambes, sur un skate-board. Il était là devant le tabac-presse. Il ne faisait pas la manche non. Il parlait aux pigeons. Il eut fallu ne pas se demander à quel niveau exactement son corps prend fin, se demander comment il tient sur cette simple planche à roulettes. Ne pas s’attarder sur ses mains qui le poussent sur le bitume, sur les feuilles mortes, les mégots, les crottes de chien. Ne pas s’attarder à le regarder. Faire comme si de rien. Passer.
#08 Olympes de Gouges Raymond Poulidor Louis Dalle Gui de Chauliac Père Coudrin Urbain V René Estoup Lena Rubio Nicolaï Greschny Blandine L’Hirondel Bastien Brugeron Henri Couderc Dylan Whalen David Herrard Roman Moreno Perrine Pourcher
#07 | Au sommet du port de tête altier figure ronde cheveux relevés en fils d’argent et bouche très rouge toute pincée | Longue chevelure pas tout à fait rousse ni rouge ni coiffée et les yeux aux contours noirs comme suie | Carré gris toute discrète elle grignote rangée dans un coin de salle et me souris |
#06 Personne d’autre que moi n’aurait remarqué que ton reflet dans le grand miroir. De mon angle je te vois en double. Micro à la main devant l’assemblée. Tu es rompue. L’autre bouche dit-elle les mêmes mots ? J’aimerais approcher l’oreille.
#05 Gris de réveil mais le bleu pousse derrière. Il s’épanouit au-delà des nappes moutonneuses ou bien ce sont des lambeaux de nuit qui s’accrochent au clocher. Il est tôt encore pour savoir si le soleil va faire naître les nuages de la rosée. Brouillard épais ou édredon laiteux. Je ne sais pas leur nom. Savez-vous que les nuages ont un inventeur ? J’ai emprunté un livre sur son histoire il y a quelques mois. L’histoire de l’inventeur de nuages. Je ne me souviens plus son nom. Cumulo nimbus, strato cumulus, boules cotonneuses, coups de griffe ou de peigne, caresses atmosphérique… Je ne me souviens plus leurs noms, alors j’invente.
#04 Ce serait bien une salle de danse dans la maison. Mais je ne sais pas danser la salsa.
#03 Coup d’œil à gauche dans le virage. Rangée d’arbres en miroir dans le bassin de rétention. Orange, or, rouge. Sans un souffle. Une pliure dans la vallée. Un rectangle découpé copié-collé dans le paysage. Il aurait fallu s’arrêter pour photographier. S’y perdre entre l’envers et l’endroit.
#02 Bottes trop grandes. Je les vois en-dessous de moi, avancer quand mes pieds glissent dedans. La pente est raide, l’herbe boueuse. Ça fait un moment qu’on monte là. Elle me tire par la main. « Arrête de chouiner, et si t’as faim, eh ben mange ta main et garde l’autre pour demain ». J’essaye d’imaginer… c’est absurde.
#01 L’imprévu. Le coin de la rue passée, une sorte d’araignée géante à trois pates métalliques. Une nacelle quelques centimètres au-dessus du sol, le visage contrit de l’ouvrier, les deux mains en appui, une jambe par-dessus bord, tentant de se hisser. Malhabile. Pris sur le fait, le cul un peu trop lourd peut-être, la jambe d’appui en extension, les joues rougeaudes, le regard mi coupable mi ahuri.
heureuse de rentrer un peu dans votre monde
Bienvenue Brigitte et merci de vous y aventurer
Oui, cette expression m’a toujours étonné. Merci.
bravo pour le 6 ! idée et rendu : parfait et souriant
passer et se demander pendant combien de temps il s’attardera en nous
Oui. Puis oublier peut-être. Merci Brigitte de partager ma route
Chance d’avoir regardé ce matin par votre porte de l’église et de découvrir l’ensemble du carnet, ça remue.
Merci Isabelle. Je ne sais pas encore ce qu’il y a derrière la porte
Ah…
Oui
j’aime tout ce qui est là – j’aime surtout la petite dame et la porte qui s’ouvre ou se ferme
Merci Brigitte. Ce n’est pas rien ouvrir ou fermer une porte, d’autant plus d’ėglise.
Dans l’après midi il y a eu une messe d’enterrement et une procession. derrière le cercueil. Première fois depuis que j’ai emménagé en face.
« la course du monde s’est remise à haleter » un joli cadeau
Merci Brigitte, de venir et revenir, ça me met tant de baume au cœur !
Je viens de lire votre texte pour la proposition 36 dans le pdf et je viens directement vous lire encore, c’est toujours un plaisir.
Je ne sais dire que merci Isabelle !
ma soeur intruse (36) vous avez écrit un bien beau texte pour le dire
Merci beaucoup Brigitte. Jeter là ce texte ou arrêter. Et puis écrire est trop addictif alors voilà.
oh et puis je vos que vous nous écrivez depuis un coin pour lequel ai de la tendresse ‘à cause de Saint Gerain du Teil et
pardon de Saint Germain du Teil et autres lieux
Je suis tombée amoureuse de la Lozère. Si vous venez par ici, faites signe !