combien de paires d’yeux de vaches curieuses et de génisses fixent la tente plantée dans mon jardin quand j’ouvre la fermeture à glissière ?
la prison fait face à l’hôtel ; la chambre est plongée dans une pénombre que le rideau écarté n’arrive pas à éloigner
à Combloux, non loin du Mont-Blanc, le dortoir des filles s’appelle le Yang-Tsé-Kiang ; le voyant de l’issue de secours brille vert dans la nuit bleue
sous la fenêtre, des voix d’hommes du continent africain chantent une sorte de mélopée lente et lugubre
paniquée je me réveille la tête en haut bien à sa place mais au fond du duvet allongé sur un tapis de sol au beau milieu d’une salle du patronage
depuis le stade de Gerland, les voitures klaxonnent dans la rue ; sous l’oreiller le transistor crachote la victoire de l’OL que l’on sait déjà
l’enseigne du marchand de vélos danse au plafond : huit lettres s’allument puis s’éteignent l’une après l’autre puis le mot entier clignote trois fois s’éteint et ça recommence huit lettres
compter trois pas jusqu’à la porte entrebâillée, vérifier la position du coussin en cuir pour voir la pendule dans le couloir, regagner le lit en comptant trois pas ; recommencer. On dirait que la porte a bougé
la pièce est blanche tout comme la parure de lit en dentelles et papillons brodés ; un rai de lumière blonde sonne la fin de la sieste
les couvertures en feutrine de laine grattent ; réminiscence du grand-père papetier à Pont-de-Claix
Des textures différentes pour de belles atmosphères
L’emploi du mot texture me plait, dans le sens de « disposition des fils d’une chose tissée ». Merci Louise !
Louise George je ne trouve pas vos textes ?