Hors du temps C’est un huis clos intime où le noir n’est jamais certain ton œil finit toujours pas détecter de pâles infiltrations qui te menacent tu calfeutres sous la porte autour de la fenêtre traques les rais insidieux qui éclateraient au cœur de la nuit l’émulsion est sensible délicate même une faible lueur pourrait la voiler Enfin l’obscurité totale tu allumes la lampe inactinique se dit d’un rayonnement qui n’agit pas sur un récepteur, en particulier sur une surface sensible un rouge sang inonde les ténèbres des bains émanent des senteurs acides dans ce magma organique tu rejoues la scène l’œil guide la main tu caresses le papier retrouves sa face sensible l’exposes sous l‘agrandisseur le plonges dans le bain lentement l’image se révèle elle affleure à la surface vierge sensible les ombres se précisent se dessinent s’affinent fragile épiphanie les regards se retrouvent C’est un huis clos d’où naissent les images noir est blanc blanc est noir il n’y a plus de temps il n’y a que ton regard fasciné par le surgissement du visage intime Hors du temps.
Merci pour ce texte qui se trouve peindre un de mes souvenirs d’enfance. Magie du révélateur !
Merci!