Ça cogne dans le dedans des joues. Ça a toujours cogné dans le dedans des joues.
Le sang, le vin, les mots cognent dans le dedans des joues. Ça ne se voit pas. A peine si ça s’entend. Des hiéroglyphes s’impriment pourpre dans le dedans des paupières. Ça se voit de l’intérieur. Ça m’appartient.
Je l’ai oublié. Le visage je l’ai oublié. Le visage n’est plus habité. Tu l’as déserté.
Il reste une tête. Les yeux sont fermés. La bouche est tordue sur un tuyau. L’immobile apparent tient le vif enfermé. Ça fuit.
C’est comment dans le dedans de tes oreilles. Ça s’est tu dans le dedans de tes oreilles. Le déroulement des jours s’en est arrêté à la lisière.
Cette tête m’encombre. Ce visage je ne le reconnais pas. Je ne veux pas le connaître. J’en épuise les dernières ressources. Les mots cognent dans le dedans silencieux de la bouche muette.
Arraché à l’été, le reste a disparu. La lumière aveuglante efface les directions et jusqu’au paysage de juillet. Plus rien n’accroche sur le dessus de la peau. Dehors c’est lisse. Ça cogne. La chaleur cogne.