1 – Silence
2- Eco-poétique
3 – Famille
Silence
Dans le grand silence – quelques minutes, seul le silence pouvait réparer, reconstituer – laisser faire, laisser faire le silence arrivé à l’infiniment petit de soi-même, quelques minutes de silences, sans bouger le corps, et le monde autour perçu comme de plus en plus immobile, et l’immobile gagnait et en suite, soi en mouvement de nouveau dans l’immobilité créé pour un moment. Le corps se croyait réparé, lavé par le silence. Seul le silence était possible. Et puis il fallait bien renaitre au langage, renaitre aux gestes. Seulement après, mais au-delà du silence qu’est-ce qu’il y a ? Avoir envie d’entendre un conte peau-rouge dit à la visage-pâle pour que dans le silence apparaissent seuls peu à peu la force des signes de la terre. Visage-pâle, c’est ce qu’on entend ici et là, sourire dans le silence, dans l’intériorité que creuse le silence, au-delà du silence, qu’est-ce qu’il y a? Dehors, sur les collines, je devine le silence, l’apparence du silence, il n’y a plus de silence dans le monde, le silence qui répare, il faut fabriquer ce silence, faiseur de silence, bricoleur de silence. Dans ce silence, une présence inventée rêvée, le silence et son envers : la mort du silence – la vie dans le silence tout emmêlés.
Eco-poètique
Plan 1
Les dunes d’Agon-Coutainville – Sable ondoyant régulièrement, chemin entre les dunes le chemin est dessiné sur le sable par deux bandes d’herbes fraiches et vertes quelques traces de pas et traces de sabots, qui indique l’Homme, une plage de Normandie combien de pas ont foulé ce lieu depuis le début du monde, vue de ce point de vue, la dune par essence mouvante à pu se déplacer ^être recouverte d’eau selon les marées
Plan 2
L’observatoire un jour de neige en haut du plateau des dômes apparaissent, une dizaine, on sait que les télescopes sont pointés vers le ciel, on dirait la préfiguration de ce qu’ils observent, l’intuition première, ou une idée projetée sur la terre. Ces dômes se découpent sur l’azur et neige réfléchit les ondes solaires dans un accord parfaites des éléments. Sentiment étrange de paix et d’attente sereine.
Plan 3
Dans le vallon, prairie, des larges aplats, de la luzerne prête à être consommée par les troupeaux. Forment des dessins, des triangles, d’herbes plus hautes, les masses du arbres , ces herbes un peu hautes séparent en fragments naturels, l’espace pour comme pour distribuer les parts …des taches vert lichen ou vert de sauge et plus loin les vert sapin, vert oxyde de chrome , vert de Hooker, vert impérial des arbres en nuances s’éloignant vers les chromatiques vert gris de plus en plus profond.
Famille
Le fils est revenu à Paris précisément et est peintre, il est né dans les années 40 et s’est retrouvé à Paris dans les années 60, arrive mai 68 et Sanders se trouve près des barricades rue Saint-Jacques, il est très occupé, il cherche le meilleur moyen d’expression.
Ses parents :
Leur domicile se trouve dans une rue d’un village vers M., il cultive, elle est repasseuse. En entrant dans la maison, on pénétrait directement dans une grande pièce qui faisait office de salon et de salle à manger, de vieilles photographies de famille ornaient les murs. Au-dessus, le grenier, chargé des balles de foin. La fermette est près d’une chênaie. Ils ont des vignes, des amandiers. Ce jour-là, ils sont en fleur.
Ils se sont mariés au village à un beau jour ; ce jour-là, un petit vent les attendait à la sortie de l’église. Ils ont fait un banquet dans la salle des fêtes du village, ils ont dansé et sont rentrés chez eux par la rue de l’Église, très vite juste après la noce. Le lendemain, ils se sont assis pour la première fois dans la cuisine, il y avait encore une cheminée, une grande table en chêne massif était au centre de la pièce, c’était la maison de sa mère. Elle avait laissé une collection de boîtes en fer avec des dessins de trains, de jeunes femmes cueillant des plantes, des victuailles, de la farine, du sucre dans des pots, des bouteilles d’eau-de-vie, des confitures.
Elle se trouvait alors dans la même pièce que sa mère, quand sa mère a convolé… Sa mère a dû faire les mêmes gestes qu’elle aujourd’hui. Ils avaient reçu des cadeaux pour leur noce : des vêtements, toutes sortes d’ustensiles dont on a besoin pour la cuisine et aussi du matériel de bricolage : un établi, des pinces, du câble, des outils.
Aujourd’hui, elle a pris un congé. Après le déjeuner, elle se décide à monter au grenier, elle croit qu’il y a des malles, qu’elle devrait déballer. Mais avant, elle range un peu tout, elle lâche ses cheveux, comme pour un jour de fête. Il ne pouvait s’arrêter de travailler même le jour de ses noces, il était cultivateur comme son père, il travaillait pour lui, à son compte. Et ce jour-là après avoir déjeuné, il est parti à pied, comme tous les jours. Au bout du champ, il a vu quatre têtes, un peu plus loin vers la grange, quand il s’est approché ces quatre personnes l’ont salué puis n’ont plus rien dit : il y a une femme et un homme et deux enfants. Une famille. Ils arrivaient là, et demandaient du travail, n’importe quel travail dans les champs. Même les enfants. ? Ils n’ont rien répondu. Le soir même, il est revenu avec la famille. Le père avait trente-cinq ans, il était solide, brun, une voix rauque, c’était pendant la guerre.
Très belles entrées en matière, j’aime beaucoup l’approche, le style, le partie pris des plans.