Aller profite du vide qui s’installe et veille sur ton intuition allumée, protège la des piétinements, des intempéries, ne te retourne pas ou tu seras figée en statue de sel, suis la vibration de la cloche qui tinte.
Aller les orteils, la plante des pieds, appuie-toi sur la terre, ressens la qui renvoie son propre poids, enfonce tes talons qui entraînent le plateau tibial, en avant les ischions, inspire, ouvre tes ailes, décolle les côtes flottantes, déploie-tes plumes en parade du printemps, l’index emporte ta paume et le pouce ouvre la spirale de ton bras, dans le reflux c’est le quintus qui t’entraîne.
Aller la colonne cathédrale ! De l’occiput au coccyx, de l’atlas au sacrum, retrouve ton axe, la sève coule dans ton squelette, refais les espaces, étire-toi, éveille toi à l’intérieur, à ce qui est en toi, ressens ce qu’on on ne voit pas, enlève les empreintes, regonfle la carlingue, relie les deux extrémités de ta corde vertébrale et propulses toi immense élastique organique.
Et traverse la ville aux 7 collines, le sol à tes pieds, c’est la fin du goudron, les cailloux et les veines des racines te portent, les rues frileuses sont relayées par les feuillages, le bourdonnement des villes se dissipent et déjà les premiers monts qui naissent sous tes pas.
Et garde le rythme qui donne la pulsation de ta course et transforme ton corps en moteur.
Plus loin, repousse la tombée du jour, rallonge les espaces, relie les méridiens comme le martinet qui traverse la méditerranée, comme la tortue qui traverse l’océan pour aller pondre ses œufs sur la terre natale, repousse les obstacles, les grillages, les murs, les prédateurs.
Plus loin que le clocher qui émerge des maïs, plus loin que le prochain virage, que le panneau annonçant la fin de la terre plus loin que le calvaire et le Leclerc, la ZAC et la centrale, tu peux ressentir la mer sans la voir, à cet halo, à ce fondu de bleu, aux mouettes qui s’émiettent dans le champs retourné.
Au de là, aller cours avec ton drap qui flotte au vent, enfle, même si le vent contraire te masque maintenant, qu’il claque au vent, fantôme aujourd’hui, ne te laisse pas gagner par la détresse, déploie toi. Au-delà du déluge, fends l’air ma petite colombe.
on sent un vrai souffle venir au très beau paragraphe 4 avec « Et traverse la ville aux 7 collines, le sol à tes pieds… », comme si te débarrasser soudain de l’infinitif « aller » et passer à l’impératif pour de bon te soulageait et libérait du même coup l’ensemble de ton texte
à la toute fin je conserve l’image du drap dans le vent…
Merci Françoise pour ton retour précis, en effet, j’ai mis du temps à sortir de la glaise et trouver mon envol sans savoir qu’un changement de temps en serait le moteur. .
Bel éveil de toutes les parties du corps, la force de l’élan !
Ancré dans le corps, dans le paysage, dans le vent.Merci.
Merci Aline et Bernard pour votre lecture qui donne aussi de l’élan.