« Qu’avez-vous fait la semaine dernière ? » réponse attendue lundi soir avant 23 h 59 (heure de la côte est).
Il ne faisait pas beau, j’attendais les vacances, j’étais encore très perturbée par un échange avec ma nièce, ma fille était sous la tempête de neige à Montréal, j’ai repris l’exploitation des archives du conseil général de ma commune de l’an 3 et de l’an 4 , 120 pages grand format du registre des délibérations municipales, photographiées il y a quinze jours sans parvenir à en faire une synthèse simple et claire, j’ai lu Sally Rooney et elle m’a fait penser très fort à Louise Courvoisier dont j’ai vu le film samedi soir vingt-Dieux, j’ai mangé avec des amis au restaurant Beurre noisette, on m’a dit que j’avais eu de la chance d’avoir si vite une réservation, en plus ils sont fermés les deux semaines prochaines.
Je ne suis pas une spécialiste de la Révolution française, je n’ai pas en tête la chronologie générale, je suis perdue dans les mois révolutionnaires.(à barrer)
Visites domiciliaires, mises sous scellés, séquestres, réquisitions, questionnaires, tableaux, recensements,inventaires, rendre compte tous les dix jours au district (bien plus souvent en fait), emprunt forcé, taxe révolutionnaire, dénonciations, certificat de civisme, laissez passer, émigrés, déserteurs, indigents, défenseurs de la patrie, liberté égalité triomphe de la république ou la mort, comité révolutionnaire, société populaire, la patrie en danger, gardiateurs, récépissés, commissaires, Genis le patriote, représentants en mission, suspicion, destitutions, exécutions.
Il est 2.50 sur la côte est ce lundi matin 24 février 2025. J’ai encore le temps. J’ai peur.
Bonjour Danielle. J’ai lu et relu avec plaisir ton texte ou le présent raconte aussi le passé avec ses questionnements ses incompréhensions. Quelle force de commencer par cette question qu’avez-vous fait la semaine dernière et de finir par ce j’ai peur qui en donne toute la puissance.
Merci Danièle.
Merci Marie. Je suis partie de la question d’Elon musk aux fonctionnaires américains et j’y ai vu le zéle des acteurs de la terreur pendant la Révolution. Cette socité du contrôle me fait peur.
happée par le texte, piquée de curiosité
on ressent la tempête de neige à Montréal, on s’inquiiète
et soudain à la fin, on a peur avec toi (du moins avec le personnage), vraiment peur…quand l’administration, la police, la justice peut nous faire rendre les armes
l’usage des noms propres accentue la réalité des lieux et des faits en cours
merci Danielle
merci Françoise. Contente de voir qu’on peut comprendre mon texte.
oui, l’on comprend et l’on partage la peur, même dans ce qui ne s’articule pas clairement peut-être surtout en ce qu’elle ne s’articule pas clairement et en ce qu’elle avoue quelque chose de son ignorance, de son incompréhension : je ne suis pas spécialiste (et la mention :à barrer). quelque chose écrit dans le moment même de la peur, dans son actualité, sa surdité.