#Boost #07 | Cataclysmoapocalyptique vs apocalypticocataclysmique

Abécédaire de survie, projet en cours, pas fini, susceptible d’être abandonné à tout moment, entre deux tempêtes émergentes, une peur bleue irritante, des cris de folie avant un excès de mélancolie, une échappée presque belle, ou venant du ciel, des étincelles


Accompagner le désespoir de minuit moins le quart avec quelques gorgées d’un vin bio désulfité, ou admirer un simple verre d’eau, à moitié plein,


Baigner les hortensias de la véranda avec les gouttes de pluie qui ont tintinnabulé toute la nuit dans l’arrosoir en zinc, richesse inestimable que cette eau de là-haut,


Compter les sachets de graines à germer pour tenir, avec les légumes du potager, tout l’été sans rien acheter, sauf le pain de Chloé, pour bientôt l’autonomie ?


Dérouler le tapis de yoga, ou sans tapis, par terre, sur la terre, s’allonger pour un temps indéterminé en shavasana, en quoi ?, en posture du cadavre, faire le mort, quoi,


Ecouter au petit matin le pigeon ramier annoncer avec son bec cogné contre la fenêtre l’heure de son petit déjeuner, s’extirper du lit juste pour lui,


Façonner un avion en papier avec la dernière facture d’électricité et verrouiller les radiateurs fatigués jusqu’au prochain hiver, ou partir pour toujours s’exiler dans les îles pacifiques,


G


Hisser chaque matin la grand-voile de l’énergie toute puissante le long du mas osseux qui tient le corps à la verticale, aller chercher au-dedans la voie sublime de la Kundalini, c’est chaud et froid à la fois, ça picote, ça tremble, et ça monte, et ça monte…,


I…J…K…


Lentement, très lentement, encore plus lentement que le lentement d’hier, faire un pas devant soi sur une inspiration, attendre le signal de l’expiration pour faire un autre pas, et après un bon entrainement à la savoureuse lenteur, oser le Kinhin, remplacer le pas par un demi-pas, trop forts ces japonais,


M

Nadi shodana, à toute heure, en solitaire, en groupe, dans le métro, le bus, le train, au bureau, au café, dans les toilettes, dans une salle d’attente, à l’entracte au théâtre, au musée, avant de déclarer sa flamme, de rompre, de dire le fond du tréfonds de sa pensée, après une colère, des cris, des pleurs, pendant une rancœur, un mal de cœur, un mal de tête, en entendant les mauvaises nouvelles d’ici et d’ailleurs, en croisant les images du malheur, de l’horreur, en pensant au pire, en se remémorant le pire, nadi shodana,

Oser danser en habit de pleine nudité sur une plage désertée, un coin de foret isolé, au milieu d’un champ d’herbes folles, un corps à corps avec le sable, les fougères, l’écorce des arbres, les blés et les feuilles de tournesol, enfin peau contre peau,


Payer avec du cash, cash cash, parce que tout se paye, un jour, en cash, alors cache ton cash, ton black cash, cash cash, le cash qui claque dans tes doigts, fais-en ce que tu veux, il est à toi, à toi, rien qu’à toi,


« Que faire des cons », afficher ce titre d’un livre sur l’écran du téléphone mobile en grossissant le sous-titre « pour ne pas en rester un soi-même », humilité bien ordonnée pour un mot gros de quatre petites lettres,

R
Sauver des livres en guettant à la déchetterie les insoucieux des mots précieux qui viennent se délester de quelques vieux papiers reliés pas raccord du tout avec la nouvelle déco du salon,


T…U…V…W…X…Y…


Zinzin, se faire traiter de zinzin, se sentir pleinement, joyeusement, zinzin, chercher d’autres zinzins à côté ou au loin, zinzinuler avec les mésanges charbonnières, ne pas confondre le zinzin avec le zozo, ni avec le zaza, encore moins avec le zuzu, se trouver peut-être un lointain air de famille avec le zazou pour cette idée follement sérieuse d’être contre, vraiment contre, indéfectiblement contre, inexorablement contre. La guerre.

A propos de Eve F.

Rédige des assignations et des conclusions, défend le veuf et l'orpheline, écrit sur le Droit et son envers, la Justice et ses travers, le bien-être et son contraire, les hommes et pas que, le bruit du monde et ses silences, aussi.

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