Les visages de celles et ceux tombés dans les argiles molles, visage filets de lichens vert sauge, visage de plumes, lambeaux d’écorce, visage d’écumes lasses, visage galet sec et terne, visage racine torturée par les terres pierreuses, visage coeur de carline solitaire, visage osier, nid, refuge, visage de roche vitreuse, visage feuille de chêne rouillée, visage capsule, coquille vide, visage pelote de laine nouée.
Et flottant dans les airs comme des hologrammes, les visages restés dressés face à l’horizon, juste avant la chute, visage à secousses, brouillé par les rapides oscillations du menton, visage à double revers, visage taillé dans d’anciennes lignées de granit, visage aux dents râpées et bouche de misère, visage au sourire prédécoupé à plaquer sur d’autres visages, visage aux sourcils arc-boutés l’un à l’autre, visage aux narines gelées, visage aux aguets, les yeux vifs et l’oreille vigilante, plein essor avant l’abattement.
Tout me touche dans ce texte que j’aimerais voir se développer davantage. Comme un avant goût d’un monde-matière qui m’invite à l’explorer.