Tenir tête à l’oubli — la disparition — l’informe qui avale tout — le défait — le liquéfie — tenir tête au visqueux qui menace, qui aspire, qui avale, qui défait — tenir tête à la tentation de lâcher, de laisser filer — images, noms, prénoms, lieux — laisser s’estomper couleur, se diluer les traits, se confondre les mots — tenir tête à la fatigue, à l’usure, à la répétition, à la lassitude — à la mort qui guette — à l’ennui — tenir tête à la nuit, à l’envie de dire rideau — l’envie de capituler — contre qui tu ne sais, contre qui il faut toujours lutter, contre qui rode, contre qui vainc — plus tard — tenir tête au temps — tenir tête à la superposition des visages, à l’écrasement des silhouettes — tenir tête haute pour ceux qui ne peuvent plus, pour ceux qui ont tenu, ont montré le chemin — relever la tête parce qu’elle peut encore, veut encore, pense encore — tenir tête au présent qui se croit éternel, aux spectres qui se croient puissants, aux serviles qui se croient — aux serviles parce que se croient — tenir tête par le bas — tenir tête en appuyant en bas — tenir tête à ceux qui se croient à la tête, à la tête de quoi — et contre des pantins hisser des cendres — leur rendre couleur, voix, épaisseur et tremblement — tenir tête parce que quoi d’autre à faire?
Une réponse à “#boost #4 | quoi d’autre à faire?”
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tellement sensible, merci