aller ! il faut toujours tout abandonner tout oublier faire comme si et continuer à regarder les murs le plafond la porte toujours tout oublier et continuer à écrire regarder autour de soi se souvenir des débats des arguments des idées des ponctuations et des exclamations il faut garder en soi la joie de vivre encore malgré tout ce qui vous submerge écrire rire pleurer regarder il faut regarder et enregistrer pour se souvenir garder en soi la vérité du monde les arbres et les bêtes les images les enfants qui courent et qui vivent et qui rient et qui pleurent garder en soi les souvenirs la mer bleue toute la vie
aller ! au bout du téléphone il y a votre voix et il y a les mots que je ne dirai pas – une chanson un môme assis sur le bord du trottoir qui fait une patience, des cartes lui diront l’avenir, il fait une réussite, il n’attend pas il ne sait pas attendre, il est assis, il y a là aussi un vent doux calme et frais
aller ! n’attendre rien et se saisir du moment, on ne sait pas on ne sait jamais, appuyer sur le bouton – ce n’est même plus un bouton, c’est un endroit marqué d’un rond blanc les choses elles-mêmes ont changé le monde n’est plus le même il y a dans l’air cette transparence toujours cependant toujours dans les images qui reviennent je me souviens d’elle qui disait à la télé où passait un quelconque homme politique ou quelque chose de ce genre « allez dégage ! » en riant lançant sur l’écran son chausson « et dire qu’il y en a une qui est folle amoureuse de lui ! » je me souviens de sa mère à elle et de ses cheveux mauves allongée sur le lit de la petite chambre elle ne lisait jamais rien c’est à se demander si elle savait mais ça n’a aucune importance la richesse de son cœur d’aujourd’hui ses mains qu’elle portait à sa bouche pour rire mais elle n’avait pas son appareil et ne voulait pas qu’on lui voie les gencives nues – je ne me souviens pas de l’avoir haïe jamais – elle était là et son mari s’en était allé et d’ailleurs même quand elle les avait ses dents, elle portait à sa bouche sa main pour les cacher s’illusionner sur son sourire non ce n’est pas bien disait-elle
allez ! dansez ! riez vivez regardez prenez garde et laissez vous aller à n’avoir peur de rien ni de personne parcourez l’univers en pensées trous noirs et matières en expansion riez des étoiles et des ciels rouges d’été avancez en âge ne craigniez rien battez-vous n’attendez rien du futur vivez au présent jouissez sans entraves et vivez sans temps mort tu te souviens les rires les joies les pleurs toujours personne sur le répondeur tu te souviens ça ne fait rien sue vis mange dors va aller va !
« il faut garder en soi la joie de vivre encore malgré tout ce qui vous submerge »
Merci Piero pour la mer bleue toute la vie.
@Ugo Pandollfi :elle suit le « ô Suzie » de Nougaro tsais… Merci à toi Ugo tiens bon !!
« parcourez l’univers en pensées trous noirs et matières en expansion riez »
@Rebecca Armstrong : mieux vaut en rire… probablement…? Merci Rebecca, bonne suite
formidable, Piero, formidable et ça chante de surcroit
@Brigitte Cémérier : Merci tant Brigitte – à vous
Merci Piero pour ces mots profonds, ces mots chantants, cette écriture si particulière qui est la tienne, ces images labyrinthiques qui m’emmènent.
@Carence Massiani : chère amie… Merci à toi
Merci pour l’élan et le ciel rouge et les enfants qui courent …
@Nathalie Holt : à toi, oui.Merci Nathalie
faisons comme si et continuer à écrire, et comment !
@Catherine Plée : et comment !!! oui… :°) Merci à toi
Merci pour cette lecture haletante et qui nous emmène loin. J ‘aime le dernier paragraphe qui invite le lecteur « à vivre sans temps mort » et c ‘est tellement vrai!
@Carole Temstet : content que ça vous plaise. Merci à vous Carole