Aller ! où avant trouver l’arbre plein champ enfants pendus aux branches toutes si basses dans ce présent qui te courbe
Aller ! où nos vies glissées en terre voir les volets peints vert sur vert même la porte entendre d’autres voix aux fenêtres qui te font mal aux dents
Aller ! au bout de la jetée vers le phare en marchant sur notre ombre prendre à droite ce chemin de vase et de fleurs il tourne et tu ne reconnais même plus tes pieds
Aller ! où poussait la glycine claquer la porte sortir en sautillant des gens vont avec des visages familiers comme l’oubli car de la rue tu ne te souviens plus il fait trop clair on ne voit rien
Plus loin ! Aller ! où sont les premières marches tu as les clés des biches glissent sur l’onde tu les appelles de la tour elles te sourient ce n’est qu’un rêve tu tombes
Tu-te-souviens-tu de la nuit brassée bières sur bières et des étoiles crayonnées creux au ventre sur les gradins de pierre
Tu-te-souviens-tu de nos nuits à l’envers d’autres vies
Ha ! peau contre peau comme des indiens avec des mots de théâtre en parure nous étions
Et des rêves gonflés à l’hélium
Ouvre ce n’est pas bien difficile Hein ! Viens !
Tu-peux-tu rien qu’un tour pour voir
Aller ! au hasard des pierres sous le dais de branchage s’embrasser avec nos barbes sans dents : le premier qui disparaît fait signe
Vois ! une lueur irise ta paupière le jour se lève comme une promesse
Encore ! Non !
T’oublie nous tombe
Passer outre foutue vie
« Tu-peux-tu rien qu’un tour pour voir ».
Qu’il est beau votre terrible texte. Merci Nathalie.
Ton texte est très puissant Nathalie ! Ce présent qui te courbe, vase et fleurs, tu-te-souviens-tu, , nuit brassée, nuit à l’envers d’autres vies… J’arrête sinon je vais tout recopier. Grand bonheur à te lire !!
Ce début avec ces enfants pendus aux branches, j’aime beaucoup, à dire à voix haute et sur une scène. Merci Nathalie. Et ce tu qui nous prend.
Prendre la clef des biches et te suivre dans les méandres du pilotage automatique, yeap!
Ugo, Rebecca, Clarence, Catherine merci pour vos mots, retours, présences
« des gens vont avec des visages familiers comme l’oubli car de la rue tu ne te souviens plus il fait trop clair on ne voit rien »
« tu te souviens tu »
merci de remuer les mots et les images
Quel pilotage! On n’ a qu ‘a bien se tenir!
Ces versets qui jouent d’ évocations insolites et nous font basculer dans le domaine de l ‘émotion et du sensible, des phrases déconstruites, dans un monde à l ‘envers où les « enfants pendus aux branches toutes si basses dans ce présent qui te courbe ».On citerai tout le texte… mais lisez plutôt!
Merci Nathalie
Oui, tout est à citer, à relever, mais non, garder l’ensemble uni. C’est vraiment magnifique tout ce que tu écris en ce moment. C’est très inspiré. C’est une poésie où tout fait images et sens et pour chacune, chacun ses images et son sens.