Aller ! Aller !
Aller où ?
…Là où le crédit social est une norme sociétale, où on trouve dans des cages à pangolins des virus bizarrement humains, où les nouveaux esclaves sont des enfants à qui on a tout volé, l’innocence et la santé, douze heures d’affilée par jour pour un vêtement ou une paire de chaussures qui partira, loin, très loin, là où on ne voudra rien savoir de qui l’aura fabriqué de ses petites mains décharnées ?
Liberté, enfouie dans les esprits
Liberté, muselée dans des corps prisonniers
Liberté, reviens, reviens, reviens.
…Là où tu ne dois plus dire Tibet mais Tubo pour obéir aux exigences linguistiques d’un envahisseur bien déterminé à finaliser son œuvre d’anéantissement de la culture d’un peuple interdit d’afficher à l’intérieur même de ses maisons la photo de son guide spirituel ?
Peur recroquevillée
Chevillée au cœur et au corps
Ouvre tes bras et envole-toi
…Là où il ne reste déjà plus rien, face à la mer, impuissante, qu’une bande de ruines figées dans un mortifère silence, amas de pierres inondées de sang qui s’incruste dans la terre et s’évapore dans l’air qui n’est plus respirable que de désespoir ?
Vie mort vie, est-ce toujours ainsi
Les uns trépassent, les autres passent et repassent
Un jour, le calme sera enfin trouvé
Sur des terres désertées de ses prédateurs écervelés
…Plus bas, tu creuses et tu trouves des lacs comme des nappes océanes, réserves pompées à la surface jusqu’à plus soif , un H2O se vidant, dans une indifférence aveugle, de son énergie vitale, une lettre 0 qui s’affiche encore majuscule dans les livres d’école, d’un oxygène devenant minuscule molécule,
Sans toi, on meurt moins vite que sans air, mais on meurt
Avec toi tout est fluide en moi, les circuits sont alimentés
De l’eau, d’en bas ou de là-haut, mais de l’eau !
…Plus bas encore, tu trouves des déchets qui ne disparaissent jamais, des déchets qui continuent de s’activer, même enfouis, enfermés, barricadés, même tassés et entassés plus bas que plus bas encore, et qui attendent, attendent, attendront dans l’obscurité pendant des millions d’années avant de se frayer un passage pour remonter, dans un gigantesque geyser incandescent, à la surface d’une terre, surpeuplée ou abandonnée,
Nous venons de si loin, nous sommes là
Depuis si longtemps, nous resterons
Le temps qu’il faudra pour un jour trouver
Le juste milieu
…Et plus loin comme tout près il y a les gueux à qui l’on dit « nous sommes en guerre »/ Le nous n’est un nous qui nous unit que s’il est consentant et consenti/ Ce sont eux qui sont en guerre, contre nous, les gueux, les inutiles, les non essentiels/ Nous les gueux ne consentons pas au carnage, de près comme de loin/ Nous les laissons, eux, être en guerre, entre eux,
Monsieur le Président, j’ai écrit cette lettre
Que je crie à tue-tête en prenant bien le temps
Si vous leur envoyez des papiers militaires
Pour partir à la guerre
Ils n’iront pas y jouer…**1
Alors…se hâter de se révolter ? A quand la mue du révolté au révoltant, d’un participe passé au possible présent ? Pour qui l’armure du revolteur, pour un temps urgent de l’agitateur? Agir, oui mais où quand comment ? Expectorer le cri de la révolte, caresser les visages de la peur avec un baume de courage. Affronter les orages et la rage d’en être encore là, si loin, tellement loin des matins d’un monde où le chant des oiseaux ne cesserait d’encourager les terriens à ne rien amasser, à ne pas s’entretuer. Juste, simplement, faire comme eux. Chanter la vie et chaque jour l’honorer,
17 avril 2025 7h14 quelque part sur terre ***2
*Tomber sept fois se relever huit (Proverbe japonais)
( impossible de publier les audios **1 et ***2…)
Merci pour le proverbe japonais et intéressante la mise en page