#Boost #10 | Nanakorobi yaoki *

Aller ! Aller !

Aller où ?

…Là où le crédit social est une norme sociétale, où on trouve dans des cages à pangolins des virus bizarrement humains, où les nouveaux esclaves sont des enfants à qui on a tout volé, l’innocence et la santé, douze heures d’affilée par jour pour un vêtement ou une paire de chaussures qui partira, loin, très loin, là où on ne voudra rien savoir de qui l’aura fabriqué de ses petites mains décharnées ?

                                               Liberté, enfouie dans les esprits

                                               Liberté, muselée dans des corps prisonniers

                                               Liberté, reviens, reviens, reviens.

…Là où tu ne dois plus dire Tibet mais Tubo pour obéir aux exigences linguistiques d’un envahisseur bien déterminé à finaliser son œuvre d’anéantissement de la culture d’un peuple interdit d’afficher à l’intérieur même de ses maisons la photo de son guide spirituel ?

                                               Peur recroquevillée

Chevillée au cœur et au corps

                                               Ouvre tes bras et envole-toi

…Là où il ne reste déjà plus rien, face à la mer, impuissante, qu’une bande de ruines figées dans un mortifère silence, amas de pierres inondées de sang qui s’incruste dans la terre et s’évapore dans l’air qui n’est plus respirable que de désespoir ?

                                               Vie mort vie, est-ce toujours ainsi

                                               Les uns trépassent, les autres passent et repassent

                                               Un jour, le calme sera enfin trouvé

Sur des terres désertées de ses prédateurs écervelés

…Plus bas, tu creuses et tu trouves des lacs comme des nappes océanes, réserves pompées à la surface jusqu’à plus soif , un H2O se vidant, dans une indifférence aveugle, de son énergie vitale, une lettre 0 qui s’affiche encore majuscule dans les livres d’école, d’un oxygène devenant minuscule molécule,

                                               Sans toi, on meurt moins vite que sans air, mais on meurt

                                               Avec toi tout est fluide en moi, les circuits sont alimentés

                                               De l’eau, d’en bas ou de là-haut, mais de l’eau !

…Plus bas encore, tu trouves des déchets qui ne disparaissent jamais, des déchets qui continuent de s’activer, même enfouis, enfermés, barricadés, même tassés et entassés plus bas que plus bas encore, et qui attendent, attendent, attendront dans l’obscurité pendant des millions d’années avant de se frayer un passage pour remonter, dans un gigantesque geyser incandescent, à la surface d’une terre, surpeuplée ou abandonnée,

                                               Nous venons de si loin, nous sommes là

                                               Depuis si longtemps, nous resterons

                                               Le temps qu’il faudra pour un jour trouver

                                               Le juste milieu

…Et plus loin comme tout près il y a les gueux à qui l’on dit «  nous sommes en guerre »/ Le nous n’est un nous qui nous unit que s’il est consentant et consenti/ Ce sont eux qui sont en guerre, contre nous, les gueux, les inutiles, les non essentiels/ Nous les gueux ne consentons pas au carnage, de près comme de loin/ Nous les laissons, eux, être en guerre, entre eux,

                                               Monsieur le Président, j’ai écrit cette lettre

                                               Que je crie à tue-tête en prenant bien le temps

                                               Si vous leur envoyez des papiers militaires

Pour partir à la guerre

                                               Ils n’iront pas y jouer…**1

Alors…se hâter de se révolter ? A quand la mue du révolté au révoltant, d’un participe passé au possible présent ? Pour qui l’armure du revolteur, pour un temps urgent de l’agitateur? Agir, oui mais où quand comment ? Expectorer le cri de la révolte, caresser les visages de la peur avec un baume de courage. Affronter les orages et la rage d’en être encore là, si loin, tellement loin des matins d’un monde où le chant des oiseaux ne cesserait d’encourager les terriens à ne rien amasser, à ne pas s’entretuer. Juste, simplement, faire comme eux. Chanter la vie et chaque jour l’honorer,

                                               17 avril 2025 7h14 quelque part sur terre ***2

*Tomber sept fois se relever huit (Proverbe japonais)

( impossible de publier les audios **1 et ***2…)

A propos de Eve F.

Rédige des assignations et des conclusions, défend le veuf et l'orpheline, écrit sur le Droit et son envers, la Justice et ses travers, le bien-être et son contraire, les hommes et pas que, le bruit du monde et ses silences, aussi.

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