Aller va, où se faufilent les courants d’air
Souffles fantômes par qui les âmes voyagent
Va t’engouffrer dans le renversement tête en bas,
Et explore l’enfer du dedans, remontée acide
Aller va, suis l’envol de la femme parachute
Elle se pose, doucement, là où s’arrête le Sirocco
A grandes enjambées, avance, tête contre le vent
Là-bas, missiles et roquettes se sont perdus
Au milieu d’une mer de coquelicots rouges
Elle vient souffler sur les cendres de cris infinis,
Les mots et les lettres éclatent au-dessus des nuages
Il ne reste plus que les points sur les I, et les barres sur les T
Pendant que les arbres squelettes claquent des dents
Les poissons d’eau douce filent jusqu’à la mer
Là-bas, le chant des sirènes agonise,
Là-bas l’ours blanc jauni sous le soleil brûlant !
Là-bas, des blessés à coeur-ouvert !
Là-bas, des enfants encagés !
Là-bas, des femmes violées !
Là-bas , des hommes mutilés !
Hâte-toi, cours, le déluge arrive !
La terre tremble, la tempête emporte tout !
Alors, la femme parachute se pose et pleure
j’adore le titre et le retour des textes en phrases lapidaires et ses versets comme un conte très actuel
Merci Nathalie pour ton retour , je trouve qu il n y a pas assez de contes pour adultes à mon goût , et j aime bien écrire sous cette forme. Je prépare un recueil dans ce sens ces retours m’encouragent…


très beau, Carole, merci. j’aime cette succession rapide d’images comme autant de cris, où une voix affolée écrit dans sa langue (et tous ses sédiments, ses dépôts) les brûlures d’une actualité folle (qui souvent ne nous parvient que par les ondes, que par les airs, dans un indécent désordre, et qui pourtant nous touche au coeur, au corps — « Et explore l’enfer du dedans, remontée acide »).
Merci Véronique de ta lecture si sensible, c ‘est exactement ce que je voulais exprimer …
Que d’images bouleversantes se réveillent à la violente et douce poésie de tes mots. Le choix des points d’exclamations en fin de texte est judicieux et contraste avec le début sans ponctuation qui donne l’effet de mouvement à cette femme qui avance, puis la sidération !
Merci Carole. Admirative.
Merci pour cette lecture fine et sensible, il y a des textes que l ‘on écrit et dont on ne sort pas indemne, il en fait parti.
Très beau texte et des images fortes qui évoquent la dévastation actuelle ou perpétuelle, j’aime bien cette image de femme parachute, cette douceur qu’elle évoque et le courage aussi. merci