#boost 10# la femme parachute se pose et pleure

Aller va, où se faufilent les courants d’air

Souffles fantômes par qui les âmes voyagent

Va t’engouffrer dans le renversement tête en bas,

Et explore l’enfer du dedans, remontée acide

Aller va, suis l’envol de la femme parachute

Elle se pose, doucement, là où s’arrête le Sirocco

A grandes enjambées, avance, tête contre le vent

Là-bas, missiles et roquettes se sont perdus

Au milieu d’une mer de coquelicots rouges

Elle vient souffler sur les cendres de cris infinis,

Les mots et les lettres éclatent au-dessus des nuages

Il ne reste plus que les points sur les I, et les barres sur les T

Pendant que les arbres squelettes claquent des dents

Les poissons d’eau douce filent jusqu’à la mer

Là-bas, le chant des sirènes agonise,

Là-bas l’ours blanc jauni sous le soleil brûlant !

Là-bas, des blessés à coeur-ouvert !

Là-bas, des enfants encagés !

Là-bas, des femmes violées !

Là-bas , des hommes mutilés !

Hâte-toi, cours, le déluge arrive !

La terre tremble, la tempête emporte tout !

Alors, la femme parachute se pose et pleure

A propos de Carole Temstet

Née , à Paris en 1966 , animatrice d' atelier d 'écriture depuis 17 ans , dans les milieux scolaires et associatifs, j 'aide adultes et enfants à développer leur créativité et à y prendre goût au sein de l ' association Mots et Pinceaux à Nogent sur Marne. J'ai publié , un premier roman intitulé "Hors sujet" et un roman pour la jeunesse à partir de 9 ans " Violon d'étoiles" illustré par mes aquarelles, dit par P. Calmon (acteur) et joué au violon par I. Scialom (violoniste). (lien à trouver sur Publibook.fr) site FB : Carole Temstet

7 commentaires à propos de “#boost 10# la femme parachute se pose et pleure”

    • Merci Nathalie pour ton retour , je trouve qu il n y a pas assez de contes pour adultes à mon goût , et j aime bien écrire sous cette forme. Je prépare un recueil dans ce sens ces retours m’encouragent…😌😌😌

  1. très beau, Carole, merci. j’aime cette succession rapide d’images comme autant de cris, où une voix affolée écrit dans sa langue (et tous ses sédiments, ses dépôts) les brûlures d’une actualité folle (qui souvent ne nous parvient que par les ondes, que par les airs, dans un indécent désordre, et qui pourtant nous touche au coeur, au corps — « Et explore l’enfer du dedans, remontée acide »).

  2. Que d’images bouleversantes se réveillent à la violente et douce poésie de tes mots. Le choix des points d’exclamations en fin de texte est judicieux et contraste avec le début sans ponctuation qui donne l’effet de mouvement à cette femme qui avance, puis la sidération !
    Merci Carole. Admirative.

  3. Très beau texte et des images fortes qui évoquent la dévastation actuelle ou perpétuelle, j’aime bien cette image de femme parachute, cette douceur qu’elle évoque et le courage aussi. merci

Laisser un commentaire