Aller là-bas où coule la lave des volcans, marcher sur les charbons ardents, crier, hurler la souffrance du monde, rassembler les mots au loin de l’horizon pour tarir les larmes, et plus loin encore passer du coq à l’âne, le plus intelligent n’est pas celui qu’on croit, tourner inlassablement la cuillère dans la casserole, casser les œufs, ligoter les despotes, les infâmes, leur faire cracher leur ignominie, aller au-delà sur la Terre retrouver l’espoir, la douceur d’un bébé dans les bras, là-bas, plus loin, plus loin encore ne pas abandonner, pousser les portes, hurler, crier la peur, les moments d’avant, ceux d’après, la terreur, le manque d’eau, la famine, croire à l’impossible plus loin là-bas, encore plus loin, aller là-bas au bout du monde au-delà où plus personne ne va, tomber à genoux et prier.
Codicille
Ce texte est né des textes précédents aux mots enracinés tels que terre, cri, bout du monde, avant, après, portes, moments, peurs…
j’ai lu ton chant comme une prière…
ça sonne joliment bien…
En partage, on trouverait bien un là-bas pour « ligoter les despotes, les infâmes, leur faire cracher leur ignominie, aller au-delà sur la Terre retrouver l’espoir, la douceur d’un bébé dans les bras »…J ‘aime beaucoup ces associations singulières qui font aussi sa richesse « rassembler les mots au loin de l’horizon pour tarir les larmes, et plus loin encore passer du coq à l’âne, le plus intelligent n’est pas celui qu’on croit, tourner inlassablement la cuillère dans la casserole, casser les œufs…et puis sa chute « tomber à genoux et prier. » On reste en arrêt après cette course folle… Merci pour ce moment