Où vont les souffles éteints, les cœurs perdus ? Plus bas, plus bas, ô vents fragiles qui gonflez nos poitrines et dans un même élan filez entre nos lèvres impuissantes à vous retenir, ne nous oubliez pas. Dans quelle cave fuyez-vous ? Où donc réduisez-vous en cendres nos souvenirs ? Qui le dira et combien de battements de cœurs encore avant que tout s’éteigne ? Bombez nos torses ! Ventilez-nous le sang avec vigueur et pulse et convulse et révulse mais battez rouge, battez ! Rouge l’air dans nos corps qui infusent avant le noir qui vient. Battez-nous le corps bien rouge avant que la coquille se vide ! Dans quel refuge et à travers quels murs vous faufilez-vous donc pour détruire le tout dérisoire, l’effacement des peines et espoirs ? Et au-delà de tout quand les sentiments disparaissent où vont-ils donc ? Où les emportez-vous ? Tiens, je vous connais vous et vos silences démesurés. Je vous connais avec vos vides intersidéraux, vos infinis et vos pour les siècles des siècles, tous ces mensonges. Plus loin que l’absence dans la bouche bleuie, que les cheveux et ongles qui poussent au-delà de la vie, plus loin que la dévoration des possibles, comme je vous connais vous, maillons imperturbables de la grande mécanique du vide. Plus loin que nos rires, nos râles, nos déchets, nos cris, nos labeurs interminables et au-delà des os, dans le magma de nos crasses, de nos médiocrités, de nos mensonges. Plus loin que les mots dits ou tus, bien sûr que je vous connais. Je sais qu’au fond de moi à quoi bon et rien d’autre et pourtant,
Et… De… Qu’une… Ce n’est pas… Et dû… Et là…
Plus loin, plus loin, où sont…
Plus loin, plus loin où vont…
Et au-delà…
Et au-delà… Aimons.
4 commentaires à propos de “#boost 10 I aller, aller, là-bas, plus loin, au-delà, se hâter”
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au cœur du texte, cette interrogation : « Et au-delà de tout quand les sentiments disparaissent où vont-ils donc ? »
et qu’advient-il de nos rires, de nos râles ? terrible inquiétude…
et voilà que tu proposes dans le tout dernier instant la solution de l’amour….
oui aimons, quoi d’autre ?
Pas simple d’écrire à partir de Saint John Perse. Le modèle est un peu écrasant. Merci du passage !
Lisant ton texte j’apprends que le pape est mort. Voyage vers les vides intersidéraux, infinis et pour les siècles des siècles.
ha ha ! enfant j’ai toujours été fascinée par cette expression Pour les siècles des siècles, sans trop la comprendre d’ailleurs.
Merci pour ta lecture !