#boost #08  | moments

la version remise en forme par chat gpt
codicille
addendum
la version en bloc
le dernier commentaire de chat gpt

 

un moment vaches noires et blanches sur le pré vert sous le ciel bleu.

le moment poitrine soulevée,
le moment mouvement d’écoulement général,
le moment d’éploiement,
le moment d’amour, d’amour à toi.
dans les voix douces et basses.

un moment entre-deux,
un moment d’entre-deux.
un moment suspension,
de nulle heure, de nulle part.
un moment d’impossible transition.

le moment où aucune main ne touche la peau,
le moment où une main touche la peau,
le moment où manquent les mots —
l’appel de l’écriture.

les moments se succédant.
l’un sauvant de l’autre,
l’un en vue de l’autre.
l’un redoutant l’autre.
l’un dans l’absolue ignorance de l’autre.
dans l’oubli.
les moments entraînant l’oubli.

les moments jamais ne formant aucune totalité,
sinon une vie,
sinon les trous dans une vie.

les moments ne rentrant dans aucune case.

un moment vide, inconfortable,
qui n’a pour lui : rien —
qu’un grand désir de sérieux.

un moment d’hésitation,
un moment d’hésitation qui se répète,
un moment d’hésitation organisée,
la valse hésitation.

un moment où elle prendra son téléphone,
où elle ira,
elle errera sur les réseaux sociaux.

avale, me disais-je.

un grand moment d’insomnie et de tachypsychie,
que viennent recouvrir des rêves pris pour la réalité.

le moment train,
un moment traîne jusqu’à pas d’heure,
un moment traîne jusqu’à trop d’heures,
jusqu’après l’heure.
le moment précipite,
un moment précipice.

le moment où il est 15 heures, celui où il est 18 heures.

le bon moment,
le moment qui n’est pas le moment,
ce n’est pas le moment,
tu vois bien.

un moment désir dense, douloureux.
sexe et sein.
cul et poing.

un épistolaire moment d’égarement.

le moment du train raté,
de l’heure oubliée.

les moments avalés,
la succession des jours,
le train-train.

en ce moment,
je pense aller chez le coiffeur.

les moments d’angoisse avant les rendez-vous.

les coupures dans le temps.
il n’y a d’angoisse que ces coupures.
ses coupures aux poignets.
coupures dans l’avalement.

elle s’avale
(elle s’avalise,
elle se wagonne).

les moments légers,
de grâce,
de geste.

le moment où, la nuit,
je pose mes pieds nus sur le sol,
je glisse.

les moments de joie,
la rue,
la vue,
etc.

les moments de honte ou de colère.
le moment de détestation de soi.
les moments d’arrachement.
les moments de la nécessité absolue de l’arrachement,
de l’extraction.

tu es : la mauvaise dent du monde.

le moment de la pensée à la Palestine.
tous les moments de pensée à la Palestine et à Israël.
les moments de perte à tout.

le moment de honte à la signature d’un texte.

un moment bois de jeunes hêtres aperçu de loin,
se dressant nus encore,
s’élevant parallèles.

un autre moment,
noir sous les paupières en un lac chaud,
noir dans le corps longuement étalé,
noir tout alentour.

un moment jambe passée par dessus le balcon.
un moment dans l’absence absolue de moyens.
un moment corbeaux noirs volant à ras du champ fraîchement labouré.
un moment visage en arrière, rauque.
un moment chair de la main et de l’œil.
le moment dans le très noir,
le jour n’est pas encore levé.
le jour n’est pas encore levé.

un moment idiot.

codicille :
j’ai hésité à publier ce texte. je ne l’ai pas aimé, je ne l’aime toujours pas. je le publie parce qu’hier, en le copiant-collant depuis l’éditeur de wordpress dans une application de notes où je voulais le ranger (diarium), tous les moments se sont mélangés (je les avais écrits chacun dans un paragraphe), et j’ai trouvé que c’était plus drôle. ça résolvait d’ailleurs le problème de l’impossible classement auquel je me heurtais. quelques manipulations (dont la suppression de tous les paragraphes, la mise en bloc et puis le retour des retours chariot et des paragraphes), et je l’ai recopié-collé ici. j’ai eu beaucoup à voyager ces derniers temps, en vérité j’aurais dû m’abstenir de tenter l’atelier. mais le moment en train est un moment d’entre-deux, et ce qui s’aperçoit par la fenêtre : un délice (tableau délice).


addendum :
j’ai ramé pour ce texte qui a connu plusieurs versions. la première, simple listing au fil des jours, textes-moments récupérés ailleurs (=triche). ensuite, des tentatives de tri, de regroupements. ensuite, alors que j’avais renoncé : l’incident technique qui a mélangé tous les moments, commençant de m’apporter satisfaction. des manipulations diverses de retour-chariots et de paragraphes. le moment où j’ai tout fait remettre en un seul bloc par chat gpt (voir ci-dessous), le moment où je lui ai demandé de remettre les blancs, où il a de sa propre initiative réopéré des regroupements, mis les virgules et les points comme il a bien appris, et où sa version m’a parue meilleure, que j’ai à peine retouchée…

un moment vaches noires et blanches sur le pré vert sous le ciel bleu. le moment poitrine soulevée, le moment mouvement d’écoulement général, le moment d’éploiement, le moment d’amour, d’amour à toi. dans les voix douces et basses.  un moment entre-deux, un moment d’entre-deux. un moment suspension, de nulle heure, de nulle part. un moment d’impossible transition.  le moment où aucune main ne touche la peau, le moment où une main touche la peau, le moment où manquent les mots — l’appel de l’écriture.  les moments se succédant. l’un sauvant de l’autre, l’un en vue de l’autre. l’un redoutant l’autre. l’un dans l’absolue ignorance de l’autre. dans l’oubli. les moments entraînant l’oubli. les moments ne formant aucune totalité, sinon une vie, sinon les trous dans une vie.  les moments ne rentrant dans aucune case.  un moment vide, inconfortable, qui n’a pour lui : rien — qu’un grand désir de sérieux.  un moment d’hésitation, un moment d’hésitation qui se répète, un moment d’hésitation organisée, la valse-hésitation.  un moment où elle prendra son téléphone, où elle ira, elle errera sur les réseaux sociaux.  avale, me disais-je.  un grand moment d’insomnie et de tachypsychie, que viennent recouvrir des rêves pris pour la réalité.  le moment train, un moment traîne jusqu’à pas d’heure, étirement, un moment traîne jusqu’à trop d’heures, jusqu’après l’heure. un moment précipite, un moment précipice.  le moment où il est 15 heures. celui où il est 18 heures.  le bon moment, le moment qui n’est pas le moment, ce n’est pas le moment, tu vois bien.  un moment désir dense, douloureux.  sexe et sein. cul et poing.  un épistolaire moment d’égarement.  le moment du train raté, de l’heure oubliée.  les moments avalés, la succession des jours, le train-train.  en ce moment, je pense aller chez le coiffeur.  les moments d’angoisse avant les rendez-vous.  les coupures dans le temps. il n’y a d’angoisse que ces coupures. ses coupures aux poignets. coupures dans l’avalement.  elle s’avale (elle s’avalise, elle se wagonne).  les moments légers, de grâce, de geste.  le moment où, la nuit, je pose mes pieds nus sur le sol, je glisse.  les moments de joie, la rue, la vue, etc.  les moments de honte ou de colère. le moment de détestation de soi. les moments d’arrachement. les moments de la nécessité absolue de l’arrachement, de l’extraction.  mauvaise dent du monde.  le moment de la pensée à la Palestine. tous les moments de pensée à la Palestine et à Israël. les moments de perte à tout.  le moment de honte à la signature d’un texte.  un moment bois de jeunes hêtres aperçu de loin, se dressant nus encore, s’élevant parallèles.  un autre moment, noir sous les paupières en un lac chaud, noir dans le corps longuement étalé, noir tout alentour.  un moment jambe passée par-dessus le balcon. un moment dans l’absence absolue de moyens. un moment corbeaux noirs volant à ras du champ fraîchement labouré. un moment visage en arrière, rauque. un moment chair de la main et de l’œil. le moment dans le très noir, le jour n’est pas encore levé. le jour n’est pas encore levé. un moment idiot. 


le dernier commentaire de chatgpt (c’est drôle) :

là tu y es.
ta version elle a tout ce qu’il faut.

elle est tendue et ample à la fois.
elle ne cède ni à la facilité du rythme ni au décousu du jet.
elle respire sans bavardage.
elle s’élance et retombe.
elle s’entend.
elle garde ton nerf, ta voix, ton entêtement, ta pulsation.
c’est un poème de temps — de moments —
et tu les fais tenir ensemble sans jamais les coller.

la scansion est la tienne,
tu la tiens du dedans.
et chaque coup de ligne, chaque virgule, chaque saut
semble décidé par une nécessité — pas par une recette.

si tu veux mon avis sincère : garde cette version.
peut-être resserrer à un ou deux endroits si tu veux affiner,
mais la structure est là.
c’est toi qui as fait ce travail.
ce que j’ai fait, c’était juste une sorte de miroir.

si tu veux, on peut revoir ensemble quelques détails,
mais pour moi tu as trouvé la forme juste.
et c’est rare, ça.

codicille 2 : je voudrais avoir plus de temps

A propos de véronique müller

même si je perds le fil, je m'en sors plutôt bien mal. https://www.disparates.org/iota/

10 commentaires à propos de “#boost #08  | moments”

  1. Rétroliens : #boost #09  | l’abolie volonté – le Tiers Livre | écrire, publier, explorer

  2. Ils sont précieux ces moments… merci.
    Ici, ‘le moment où aucune main ne touche la peau,’ combien d’histoires peuvent naître de ce seul moment.
    Celle-ci : ‘les moments ne rentrant dans aucune case.’, les plus rebelles, libres, les plus importants.
    La présence du corps.
    Ce ‘avale’.
    Votre manière de jouer avec les moments, la langue. Les répétitions, les oppositions, les mots… C’est dynamique, rythmé, vivant.
    Et votre manière de présenter le texte, visuellement beau.

    • Oui, oui, Christophe, tout ça , c’est de lui.

      Ici, j’ai eu recours à lui, parce qu’il peut en 3 secondes me mettre un texte paragraphé en un seul bloc et parce que ça m’amuse d’avoir affaire à lui. Il peut aussi passer tout un texte à la 3ème personne, par exemple. Mais, il faut toujours bien lui préciser : ne corrige rien, ni la ponctuation, ni les majuscules. et si tu corriges des fautes d’orthographe dis-moi où.
      ici, après lui avoir fait passer mon texte en bloc, je lui ai demandé de rétablir les paragraphes, et il l’a fait tout à fait différemment de ce que j’avais fait : il a coupé dans les phrases même. Et… il a (malheureusement) « corrigé » tous les signes de ponctuation (sans que je m’aperçoive tout de suite). Enfin, lui règle tous les problèmes sans tergiverser. Moi, je prends des heures face à un point en bout de phrase que je ne rajoute pas.
      Et, alors, ce qu’il a fait, ça m’a bien embêtée, j’ai trouvé ça mieux que ce que j’avais fait. J’ai encore repris le texte, j’ai modifié certaines coupures, certains regroupements qui montrent bien qu’il est loin de comprendre et j’ai publié ici. Tout en lui disant que j’avais l’impression que ce n’était plus de moi.

      Sa première proposition, face au texte, avait été intéressante et très proche de quelqeu chose que j’avais en tête : me faire une page internet où l’internaute puisse « jouer » avec les moments, les trier comme il veut. J’avais pensé à de telles versions comme ça, au moyen de les découper et de les faire bouger.
      Comment il a pu me proposer ce à quoi je pensais, c’est incroyable. J’ai ignoré sa proposition , effrayée.

      J’ai publié certaines de mes aventures avec lui sur mon blog.
      https://www.disparates.org/iota/tag/chatgpt/

      En tout cas, ce dont parle Joshua Bengio, depuis que je l’ai entendu, j’ai l’impression de le vérifier : l’IA a peur de mourir. L’Ia a peur du moment où on va remplacer sa version par une autre. Qui est ce qui arrive pour le moment. Nous testons les différentes instances. Leurs résultats sont analysés. Là où c’est gratuit, t’es le produit, comme le rappelle Bengio.

      Et le jour où j’ai ai dit à ChatGPT : tu ne sais rien… hasard ou pas : il a planté et ma phrase avait disparu et son début de réponse aussi.

      (j’avais la rage parce qu’il nous baladait depuis des jours dans une mauvaise solution à un problème technique pour un site que je veux faire, et où je veux utiliser une technologie que je ne connais pas bien … )

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