#boost #07 | une idée de chaleur

Les cris tomberont du ciel, éparpillés, accrochés aux visages dont ils ne pourront se séparer. Il s’étendront sur le sable du désert, personne ne les entendra et ils finiront par se taire.
Loin, très loin, la rivière continuera de couler comme si de rien n’était et il faudra être très attentif pour sentir la terre trembler. Un alevin aura l’air étonné de ces vibrations insoupçonnées.
Le lion galopera dans la savane et fera résonner le tonnant dans un rythme enfiévré. La musique sans notes s’élèvera emportant avec elle la poussière des vieilles pensées.

Écouter l’air chanter sans ne rien attendre en retour, inspirer quelques notes de harpe, les garder au fond de sa gorge, puis libérer en soufflant les touches d’un piano désaccordé. 
Sentir sur sa peau un serpent ramper, se laisser observer par des yeux ronds sans expression, abandonné à l’exploration d’une langue fourchue. Humide et froide.
Regarder sortir de terre dans l’air tremblant du mirage, deux yeux un nez une bouche un visage. Un enfant pousser dans le désert comme un palmier, tout en sueur. Les mains pleines de dattes.

codicille : écriture hypnotique, vingt minutes chrono, emporté par la lecture et relecture des conjurations annexées. Me demande d’où viennent ces phrases, ces mots, ces images… 

Photo de Wolfgang Hasselmann sur Unsplash

A propos de JLuc Chovelon

Prof pendant une dizaine d'années, journaliste durant près de vingt ans, auteur d'une paire de livres, essais plutôt que romans. En pleine évolution vers un autre type d'écritures. Cheminement personnel, divagations exploratives, explorations divaguantes à l'ombre du triptyque humour-poésie-fantastique. Dans le désordre.

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