Quel jour sommes-nous? Quel jour serons-nous ? L’écrire. La date sera écrite. Cela commencera par l’écriture de la date. Aucune date n’est indifférente, toute date est indifférente. Ces mots de la date à eux seuls pourraient constituer l’unique prière du jour. La seule, la plus belle. La plus impérieuse, la plus juste. La prière a minima. Une conjuration de la perte. L’hommage au jour et à la civilisation du calendrier. À la condition humaine.
codicille : pas sûre du titre
ta pensée à propos des jours rappelle à mon souvenir les Date Paintings de On Kawara
https://www.cnap.fr/kawara-date-paintings
concernant le titre, le présent de l’indicatif me semble tout indiqué
Quel jour sommes-nous ?
ou le pluriel ?
oui, j’y ai pensé aussi, à On Kawara !
le futur est celui récupéré de la consigne, il apporte le futur — matière à quoi je ne suis pas du tout habituée, à laquelle je voudrais me faire. il y a de la conjuration dans l’usage même de ce temps-là.
une issue peut-être à l’ici et maintenant (que chacun cherche à rejoindre, dont je suis prisonnière)
c’est ce que je me disais à l’instant, comment se faire au futur, l’apprendre, reporter à demain et que demain existe, échapper à l’infinitiisation (un peu ça va, trop, c’est trop)
(enfin on n’échappe probablement pas à sa nature)
merci Christophe !!
le futur ? connais pas
Ecrire la date, tentative d’ancrage d’un temps qui se défile.
oui, c’est très vrai. tentative.
mais où sommes nous dans le temps ? parfois nous aimerions savoir mais il ne vaut mieux pas…
l’énoncé et son contraire, la date pareille à une prière
mais peut on vraiment conjurer la perte ?
(mon texte écrit dans l’instant d’une inspiration, d’un souffle…)
Comme le dit Laure : tentative d’encrage/ancrage.
Et nécessité pour moi en ce moment d’arriver à ouvrir une fenêtre de futur.
C’est quelque chose qui répond à la proposition de François Bon, même si je ne sais pas vraiment où, plus vraiment où, comment.
J’ai ressenti l’inscription de la date comme un consentement à l’inscription dans le temps,le temps horizontal, qui puisse me libérer un tant soit peu de l’étau de l’instant, m’ouvrir à une projection dans le futur. Projection toujours pétrie d’angoisse, pour moi. Je l’ai ressenti aussi comme un sacrifice, nécessaire (dont je ne sais pas si je serai capable). Ce sont des choses aperçues, des intuitions…
Conjurer la perte: y consentir, s’en réjouir.
Ces arrangements à trouver, à tricoter entre le temps vertical de l’instant, de l’illimité, et celui rabattu de la durée, de la projection, du projet.
Enfin…. Bonne journée Chère Françoise
Qu’importe le titre, il y a le texte et cette conjuration de cette date, ce jour.