Écouter sa respiration
Ouvrir grand les fenêtres écouter les bruits des autres, l’un passe l’aspirateur, l’autre remue des casseroles, l’une jouit, l’autre rit aux éclats, un autre s’égosille au téléphone…
Laver les vitres, la face du monde en sera changée.
Pratiquer l’attention : dans la préparation d’un repas ou en s’adonnant à la couture : d’un morceau de tissu tout bête faire un objet bien réel, tel une chemise, une robe, une pochette qui point à point témoigneront de ma maitrise un peu du monde et du temps et de l’infini perfectionnement possible
Écrire la peur, la coucher sur le papier, ainsi étendue ligne à ligne elle rétrécit et prend forme
Créer quelque chose, si minuscule et modeste soit-elle
Penser à ce soir d’octobre 1962 où les américains se sont couchés en se demandant s’ils se réveilleraient le matin suivant, penser aux millénaristes, aux survivants de la shoah, la catastrophe annoncée n’est jamais certaine
Penser aux élans courageux qui se sont imposés à moi, l’impuissance n’est jamais totale
Penser la seconde présente jusqu’à l’élargir et la voir telle qu’elle est, éloignée d’un futur lointain hypothétique prospectif et incertain comme du passé traumatique, douloureux et bel et bien passé.
Regarder autour de soi ce qui fait le présent : paisible.
Prendre ses jambes à son cou et courir le plus vite possible…
Faire face et se mettre très fort en colère.
Contempler un arbre sa puissance à s’ancrer résolument dans la terre pour s’élever vers le ciel quels que soient les obstacles
Penser à toutes les catastrophes déjà traversées et à la sidération, cette fidèle amie protectrice.
Prendre un somnifère
Prendre deux somnifères
Prendre trois somnifères
Penser qu’il existe les somnifères et s’en faire une belle réserve
Relire « A Villequiers » de Victor Hugo
Réciter le Bateau ivre de mémoire
Pleurer
Visionner une bluette à la télé
Marcher parmi les morts du Père-Lachaise
respirer, laver, écrire
et oui toi aussi, tu te tournes vers les arbres pour trouver de quoi se rassurer
merci Catherine, pour toutes ces solutions qui élargissent l’esprit
le pire n’est jamais sûr – gaffe quand même aux somnifères hein… bonne continuation !
oui les arbres et les somnifères et on tien à peu près le coup, non? Merci à vous