Il compte en marchant, à chaque pas un chiffre, il est à 100, il ne s’en est pas rendu compte, il recommence, il compte pour s’entendre, pour être à l’unisson de son cœur, pour être vivant au milieu du silence, pour penser à elle, pour ne pas l’oublier elle qui ne peut plus compter ni marcher.
Il le prend dans ses bras tous les soirs, la journée il n’oublie jamais de lui parler, de lui faire un petit signe, de lui dire à tout à l’heure, je reviens, ne t’inquiète pas je reviens ; Fidèle il se tient devant la porte, l’empêche de se fermer, ne bouge pas, son regard est impassible, quelquefois on dirait qu’il lui sourit, il est lourd, il est doux c’est un petit cerf cale porte, un cadeau qu’elle lui a offert à son dernier Noël,
Il le place, le remet en place, ne franchit pas la porte si le petit tapis est de travers, un rituel pour conjurer t’espace d’avant et celui à venir. Poser les pieds au présent un instant, se concentrer, croire à la vie sans elle.
Il n’écoute plus la radio, ne regarde plus la télévision, ne lit plus les journaux, quitte le groupe qui lui fait le compte-rendu des dernières catastrophes, il conjure en silence le monde tonitruant.
Codicille,
L’opportunité d’étoffer mon personnage aux multiples visages.
« Pour être à l’unisson de son cœur « c’est un personnage qui émeut . Merci Marie.
Merci Nathalie pour ton arrêt iici.et tes sots qui me touchent. Bonne soirée..
marcher, compter les marches ou les secondes, serrer dans les bras, ritualiser l’espace, se retirer au silence de soi, tout ce qui peut soulager, faire oublier…
je conserve vibrante la dernière phrase
Merci chère Françoise une fois encore pour ta lecture de ce texte que tu éclaires de tes mots.. A bientôt.
Magnifique, touchant et fort. Merci pour cette lecture, Marie.
Texte plein d’émotion qui me touche beaucoup.
« un rituel pour conjurer t’espace d’avant et celui à venir » va me rester en mémoire…