Ce sera, ce serait le matin à la lueur dépliée de la lampe avec un bout d’arbre. Ce sera un oiseau pour tous les autres, juste le chant, sans les plumes. La neige serait rare. Ce sera le coude contre l’angle vif du bois de la table, et le cul de travers dessus la chaise dure aux trois coussins. Ce sera le désordre d’hier. Papiers épars. Livres. Stylos. Colle. Et l’appareil photo nez en l’air noir sur images. Ce serait ce réveil qui ne connait plus l’heure, simple battue du temps contre le sifflement lancinant de l’oreille. Ce serait un thé fort, du poisson une pomme. Ce serait manger comme une enfant qui a faim. Ce sera y aller coûte que coûte. Même peu. Poser un mot. Un autre. Recommencer. S’il le faut changer d’outil pour aller voir plus loin. Ce sera le lever du jour, aux vitres les salissures traits de pluie et de vent, embus de temps. Ce sera la poussière, son velours et écrire à deux mains pour le défi du jeu. Ce sera marcher. Longtemps. Sous les arbres longtemps jusqu’au blanc. Bifurquer. Se perdre. Espérer l’écureuil. Toucher l’arbre brûlé. Ce sera, ce serait. Et parfois ce n’est pas. Ce serait. Ce sera recommencer. À la lueur dépliée de la lampe. Poser un mot. Puis l’autre. Rien. Presque. Juste. Là contre.
4 commentaires à propos de “#boost #07 | ce sera ce serait”
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« Ce serait manger comme une enfant qui a faim. », quelle belle conjuration ! et je vois cet enfant qui dévore à pleines dents !
ce sera ce serait ça fait marcher rouler des épaules d’un bout de l’horizon à l’autre, d’un tic tac de pendule à l’autre ce sera ce serait tout une trame du quotidien une moisson de tout ce qui vient faire tenir vivre et tenir encore… Très beau ce mouvement qu’impriment les mots !
Merci Jacques, merci Françoise pour vos lectures.
« Ce sera y aller coûte que coûte. Même peu. Poser un mot. Un autre. Recommencer. » Je garde celle-ci, modestement mais sûrement. En talisman.