… le visage tout proche, trop. Comme un écran visqueux, odeur de gras, pores ouverts, pleins, luisant visage du désir avide, si près, trop. Le nez en proue, narines ouvertes, pores ouverts, si proche, trop. Peau luisante, odeur de gras, bouche mauve, plissée, vieille déjà, les dents jaunes apparaissent, odeur cariée, s’il te plait… le visage c’est le pire, en bas on ne sait pas, on ne sait plus, mais le visage, là, près, si près, trop. Graisseux et avide, s’il te plait, poils gris, dégoutants, un poireau au-dessus de la lèvre, dégoutant, dégoutants aussi les yeux voraces s’il te plait, et honteux, les yeux qui vous avalent, si près, trop, et dessous ça s’agite ça remue ça vous presse ça vous frotte mais le pire est le visage, si près, trop, graisseux et honteux, le visage qui veut, les yeux qui implorent, s’il te plait, le nez qui sent, la bouche qui supplie, s’il te plait, le corps qui force, le souffle dans le visage, chaud, trop, malodorant, comme de sueur, non, et bien si, non, le corps insiste, le visage jérémiade, tout contre, partageant sa sueur, non, les yeux partageant la peur, non, le corps dessous comme un mur de fer, non, mais c’est le visage surtout le pire, le vilain visage du désir contre…
2 commentaires à propos de “#boost #06 | le visage contre”
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c’est superbe… ton usage rythmé du « trop » et du « s’il-te-plaît » est parfait, on sent le souffle malsain sur nous, cette supplication, cette pression terrible…
je retiens » le corps dessous comme un mur de fer, non »
superbe, merci Catherine
J’adore détester ce visage que tu nous donnes à lire. Et, en tant que lectrice, l’empathie pour celui qui le porte.
Et ce ‘s’il te plaît’.
Ton texte percute, balance, dit sans détours, ça me plaît.