Ça tombe dessus, marteau-comète qui brise le crâne et fait perdre pied. Oscillations sables mouvants ventouse à ténèbres ou lévitation forceps arrache-pieds-sur-terre : ce contact douce voûte plantaire. Ça égratigne la patience, bouillonne le sang froid, nourrit le cri de la chorale des rejetons enfouis, couleuvres avalées, frustrations refoulées, colères enterrées sous la chape du plomb de la bienséance et autres braillards couvés au silence angoissant de leur mère maquerelle l’hystérie. Ça gratte aux entournures de l’empesage du savoir-vivre, fissure la carapace-carcan des bons sentiments. Quand même les apaisantes respirations ne peuvent ventiler la surchauffe, délier le serre-gorge, l’oppresse-poumons, le contracte cage-thoracique. Cette bouffée de grossières paroles qui déchiquette le tamis social des propos acceptables, lissés-léchés; ce crochet crampe d’estomac qui foule pour les enfouir tout concept d’ humanaménité. Le coup de bélier des mots remâchés, remarques acerbes, attaques frontales ou coups de poignards dans le dos que l’on croyait pourtant digérés et qui foncent et dans leur ruée renversent le poste frontière des bonnes mœurs et font dérailler le self-control.
Impossible de résister, s’accrocher au bastingage pour ne pas chavirer. Céder : se laisser emporter par ce ras de marée de colère… Ça irrigue tes veines, fait battre tempes et fémorale en écho, ça irradie brûle-synapse et écorche-nerfs, t’attire vers les bas-fonds.
Sombrer pour espérer se délester de la noirceur. Toucher le fond, boueux-crasseux-sédimenteux, brasser cette vase d’un coup de pied salutaire dans cette fourmilière pour peut-être remonter loin de la noyade dans le ballet des bulles légères qui éclateront en plops nauséabonds avant que le plus gros des poids ne parvienne à se libérer, crevant l’abcès surface: déchirer les frontières plutôt que s’ulcérer de l’intérieur.
Artaud après Valet comme une évidence, peu de temps cette semaine, mais l’envie de s’accrocher au boost… Pendant l’écriture du boost 4 l’écho à tenir tête, j’ai pensé à ce texte résurgence d’un atelier tiers livre été 2021, un peu de recyclage pour tenir le rythme boost: y reviendrai, c’est sûr.
