pousser la porte — ou enjamber la fenêtre — selon — sauter de la hauteur de son corps — penser mourir — même en tombant de ta hauteur tu peux mourir — mourir ce serait ça le pire — ce serait quoi le pire — impuissance elle dit — impuissance à sauver le monde c’est ça le pire — le monde est bien trop grand pour ma tête je réponds — je peux à peine tenir tête à mon pire — au peu — au petit pire — c’est ça le pire – petit c’est pire que grand – affaire de proportions — avec un grand on puise des ressources de géant — on tient on ressort grandit — tandis qu’avec un petit difficile d’être héroïque — allez sors ta tête du fond — fais front à ton pire — tiens lui tête — cap — pas cap — en état de pire mets d’abord cap à rien — y a toujours un côté qui penche plus que l’autre même quand tout va bien — c’est lui qui tranche droite gauche — tire-toi sur tes pieds — pieds-devant c’est pas le sujet — sors – marche – traine des pieds si tu veux — vas – marche à vieux pas lents si tu veux — pousse — pousse — bouge ton pire — tiens lui tête avec tes pieds — pousse le dehors — les yeux la peau les lobes — dehors — sens déjà l’air — sens la lumière — la proche forêt sens-la — par sentes et pentes le souffle court — pas à pas — avec un peu d’humilité tout de même — vas — n’exagère pas ton pire — tenir tête même au plus petit — même à peu — c’est un commencement — après tu peux envisager le monde — pose un pied — l’autre — monte vers les grands arbres — tire ton noir dehors — et allonger le pas comme allonger d’eau cette couleur qui t’empire – ténacité — patience — pas à pas mets ton pire au pas et tiens droit ta tête pleine de bruit — pense au petit qui cherche à tenir sa tête — s’acharne — dresse son cou — se redresse — reprends au début — vois — entends — bêtes pierres souches branches ciel — reviens au monde
5 commentaires à propos de “#Boost #04 | au petit pire”
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Un appel à vivre, à revenir au monde. Merci Nathalie pour ce fort et beau texte. Précieux à tous les instants . Merci.
Merci Ugo … des listes bondissaient en grandes causes et peurs .., j’ai tenté par un peu-tit bout
« Bouge ton pire » formidable
Merci Catherine
Tout ce jeu autour de ‘pire’, c’est sublime… et entre les mots, les lignes, un personnage, sensible, humain, se dessine, mais se refuse à (se) laisser résigner… ces injonctions comme un leitmotiv, une invitation à (se) ‘pousser’, on ne peut que vouloir se mettre en mouvement. Merci.