Et moi tout du long j’avais eu peur peur de cette vie et peur de la mort peur de lui et peur de sa peur peur de cette porte et peur de ne pas l’ouvrir peur de rester devant et peur de la franchir peur de rester comme peur de partir peur de tout laisser derrière moi et peur d’avancer dans l’inconnu peur du trop connu et peur de l’aventure peur du dedans et peur du dehors peur du vide et peur des hauteurs peur de poser mon pied sur cette marche et peur de ne pas poser mon pied sur cette marche peur de ce que je ne voyais pas et peur de ce que je voyais peur de ce grand vide noir et peur du retour dans la lumière peur d’avancer encore peur du bruit de mes pas peur du silence peur de cette grande rue grise peur de reculer peur de l’immobilité et peur du mouvement peur de moi et peur de ce qui n’était pas moi peur de ce fracas de lumière et peur de retourner dans le noir peur de ce qu’il y aurait derrière la vitre peur de je ne savais pas quoi peur de ma peau peur de mes jambes peur de mon cœur peur de mes bras peur de ce que mes yeux voyaient peur de ces silhouettes à l’approche peur de ma voix tremblante peur de m’approcher d’autres corps peur de mon regard et de leur regard sur mon regard peur de la rencontre peur d’être appréciée et peur de ne pas l’être peur d’être touchée peur de mes larmes peur de la solitude et peur des autres peur de toutes ces peurs peur de ma peur oui tellement peur et pourtant j’avançais avec toutes ces peurs en moi vers eux
J’ai pensé à un personnage d’un manuscrit en rade qui me revient de temps en temps en mémoire, faudrait le finir, c’est l’histoire dune jeune femme qui habite dans un lieu qu’elle appelle le tube (titre de travail du dit manuscrit) et dont elle n’est jamais sortie car il n’y a pas de sortie mais un jour une porte lui apparait… Donc ça se passe lors de sa première sortie Voilà le contexte … (La peur, ça craint…)
Il faudrait vraiment le reprendre ce texte au Tube j’aimais beaucoup ce que j’avais lu ( et toutes ces peurs en injonctions contradictoires qui nous entravent et nous meuvent )
j’y pense, j’y pense…
merci Nathalie
Coucou Catherine,
J’aime beaucoup ce texte où on a le c** entre deux chaises en permanence.
Ca irrite, ça résonne, l’humain, son va-et-vient entre les peurs.
Et « et pourtant j’avançais avec toutes ces peurs » qui dit tout, dit tant.
Bravo !
Et merci.
Et mes excuses pour le retard de lecture… Bises.