La porte est en bois. Elle est construite de grosses planches de noyer épaisses et sombres. Les planches verticales font toute la hauteur de la porte et la poignée est en métal de couleur sombre également sûrement à cause de l’oxydation et de l’âge. La poignée est un losange plat avec les pointes vers le haut et le bas à une légère inclinaison près. Quand on ouvre la porte en bois on tombe sur une autre porte formée d’une unique grande vitre dans un cadre en bois qui donne accès à une grande pièce coupée en deux par un escalier. Quand on l’ouvre pour la première fois de l’année, l’odeur de renfermé annonce le début des vacances. La porte du rez-de-chaussée qui est utilisée comme une cave est située sous une voute de pierres. Les pierres sont du calcaire clair typique de la région et la porte est en bois sombre. La serrure Vachette moderne ne sert qu’à fermer la porte à clé lors des absences prolongées et la nuit. En journée la porte s’ouvre simplement avec un loquet installé à l’intérieur et qu’on soulève de l’extérieur grâce à une ficelle de plastique bleu qui passe à travers la porte par un simple trou et se termine par un nœud permettant de tirer plus efficacement. La ficelle a usé le bois et agrandi le trou dans la porte. Le trou dans la porte est lustré par le frottement de la ficelle sur le bois. À cet endroit le bois brille tellement qu’on pense à du métal. Des bandes de cuir clouées sur la porte à l’intérieur empêchent un peu l’air de passer entre la porte et le montant. L’ancien four à pain est face à la porte quand on entre et il occupe tout le fond de la pièce avec sa lourde porte de pierre qui pivote sur une tige de fer épaisse. La porte pour accéder à la terrasse est une porte vitrée dont le bas est en bois peint et repeint d’un blanc désormais un peu gris. On voit nettement les coups de pinceaux. La poignée ronde est en porcelaine d’un blanc un peu plus chaud que celui de la porte. La tige carrée qui actionne le mécanisme d’ouverture est de section inférieure à celle de la poignée ce qui donne du jeu à l’ensemble et un air penché à la poignée de porte en porcelaine ronde. J’ai connu une autre poignée de porte en porcelaine ronde quand j’étais toute petite. La porte elle-même était en bois peint d’un blanc défraichi avec les deux médaillons du haut recouverts de papier peint vieilli et déchiré par endroits à gros motifs géométriques oranges aux coins arrondis. La poignée en porcelaine ronde était froide et la tige carrée qui actionne le mécanisme était ici aussi de section inférieure à celle de la poignée produisant le même effet d’abandon penché et un bruit inévitable quand on s’en saisissait. Cette porte était la porte de la cave. Elle s’ouvrait sur le noir. Une odeur de moisi et d’humide remontait par les escaliers aux marches de bois grisâtres de poussière et sans contremarches. L’interrupteur était situé à l’intérieur de la cage d’escalier sur le mur à gauche de la porte et il fallait se pencher au-dessus du vide pour tâtonner. Le mur était de briques et de bourrelets d’enduits et de ciments issus des différents épisodes de bricolages amateurs qu’avait subi cette maison. Je n’aimais pas aller à la cave.